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TRAITE
THÉORIQUE ET PRATIQUE
D'IMLISE GRIMMITICILE
D'ANALYSE LOGIQUE
DE PONCTUATION
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NAPOLÉON LAÇASSE,
FOR USE IN PROFESSEUR À l'école N O R M A L E- L A V A L .
LIBRARY ONLY
Sans la langue l'auteur le plus divin
Uet toujours, quoi qu'il fasfô, an méchant écrivain.
(^JiOUiBATÎ).
PC 2109
\ QUÉBEC
)DARVEAU, Imprimeur-Éditeur, rue Lamontagne. \
\ 1867.
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TRAITÉ
THÉORIQUE ET PRATIQUE
D'ANALYSE GRAMMATICALE,
D'ANALYSE LOGIQUE
ET
DE PONCTUATION,
NAPOLEON LAÇASSE,
PROFESSEUR À. L'ÉCOLE NORMALE-LAVAL,
Sans la langue l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
(BOILEAU).
QUÉBEC,
C. DARVEAU, Imprimeur- Éditeur, rue Lamontagne,
1867.
PC 2.\oq
Enregistré conformément à l'Acte de la Législature Pro- vinciale, en l'année mil huit cent soixante-sept, par Napoléon Laçasse, Prof., dans le bureau du Régistra- teur de la Province du Canada.
A
SA GRANDEUR
iîîon5£igncur 3ean CangcDin,
ÉVÊQUE DE EIMOUSKI,
ANCIEN PRINCIPAL
ANCIEN PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES
AUTEUR d'un excellent "COURS DE PÉDAGOGIE,"
d'un " TRAITÉ DE CALCUL DIFFÉRENTIEL ET INTÉGRAL, "
ETC., ETC. J
Au zélé promoteur de l'Education ; Au généreux protecteur des Etudiants ; Au plus sincère ami des Instituteurs :
L'AUTEUR.
PREFACE.
Nous publions ce Traité d'analyse grammaticale^ d'or nalyse logique et de ponctuation dans le but, surtout, de répondre aux pressantes sollicitations qui nous sont faites, chaque année, de la part des instituteurs et des institu- trices qui ont été formés à l'enseignement par l'Ecole Normale-Laval, et dont plus de 400 ont suivi le cours de Grammaire française que nous y donnons nous-même depuis 1858.
Nous nous rendons pareillement au vœu de la plupart des instituteurs qui ont obtenu leur diplôme du Bureau des Examinateurs catholiques de Québec, puisqu'eux- mêmes nous engageaient depuis longtemps à préparer ua ouvrage de ce genre.
Un désir aussi général, que nous enregistrons avec un certain orgueil, nous a fait entreprendre avec quelque confiance ce travail, que nous destinons à toutes les écoles du Canada,
Nous espérons que la forme théorique et pratique que nous avons suivie dans ce Traité, saura le rendre presque indispensable dans l'enseignement raisonné de la Gram- maire française ; d'autant plus qu'il est le seul publié dans ce pays, et qu'il est même plus gradué que tous les ouvrages de ce genre qui nous viennent d'Europe. Dans tous les cas,
yi PRÉFACE.
le résultat certain de ce livre, c'est qu'il contribuera puis- samment à obtenir l'unifonnito, si désirable, dans le mode de dire et d'exprimer par écrit les nombreux détails de l'analyse grammaticale ; qu'il pourra faire adopter un seul mode d'analyser logiquement, et qu'il prescrira les règles de la ponctuation, sur lesquelles il est bien difficile de se procurer un ouvrage suffisamment détaillé.
Nous avons choisi, pour teste d'analyse et de ponctua- tion, des extraits d'écrits canadiens ; ils sont tous signés chacun du nom de l'auteur. Nous comptons que les per- sonnes dont les noms seront cités dans cet ouvrage, nous pardonneront d'avoir morcelé leurs écrits pour les sou- mettre aux préceptes d'analyse ou de ponctuation, ainsi que le requérait le cadre étroit de ce Traité.
Nous avons divisé notre travail d'anali/se grammati- cale en deux parties, savoir :
l'* La classification, qui comprend T'analyse gramma- ticale des dix sortes de mots dans autant de chapitres, dont le premier ne s'occupe que du nom ; le second, de l'article et du nom ; le troisième, de l'article, du nom et de l'adjectif; et ainsi de suite, en insérant dans chaque chapitre une nouvelle partie du discours, jointe à celles dont l'analyse est déjà connue par les chapitres précé- dents.
2*^ La construction, qui fait connaître le sens et la valeur grammaticale de certaines façons de s'exprimer, connues sous le nom d'Idiotismcs, ou gallicismes par rapport à la langue française ; elle comprend aussi les différentes figures de grammaire, telles que V inversion^ \ ellipse, \e pléonasme, la syllepse.
PRÉFACE. VII
Ces deux parties sont suivies d'une Récapitulation générale sur tous les mots du discours, dont l'ensemble présente, pour l'analyse, des difficultés de toutes sortes, mais que la classification et la construction auront pu facilement faire comprendre.
h'analyse logique elle-même forme un travail en quatre chapitres, dont l'intelligence devra faire connaître 1*^ le nombre de propositions dans une phrase et leur forme respective ; 2° les trois termes essentiels d'une proposi- tion, les compléments et les subdivisions dans les complé- ments ; 3'^ les différentes espèces de propositions.
Enfin, dans la troisième division, nous avons prescrit les règles de la ponctuation, par autant de chapitres qu'il y a de signes pour indiquer les pauses que l'on fait en parlant ou en lisant.
^iem.me ::2J€î^i4Cûn.
TRAITE
D'AMLYSE GRAMMATICALE.
ENSEIGNEMENT
DE L'ANALYSE GRAMMATICALE.
Il est indispensable de faire analj'ser les enfants, si l'on veut s'assurer qu'ils comprennent les régies de la gram- maire et sont en état d'en faire l'application. Car ce n'est pas véritablement enseigner la grammaire, que d'en faire simplement répéter les règles aux élèves, ou de leur donner seulement quelques exemples et quelques exercices. Non, en grammaire, ne nous contentons pas de synthèse ; in- sistons en même temps et surtout sur l'analyse. Beaucoup d'enfants répondront admirablement aux questions d'un programme, et réciteront, sans en omettre an mot, toutes les règles de grammaire avec leurs exceptions, qui seraient fort en peine de les appliquer aux différents cas, même les plus simples, qu'on pourrait leur proposer.
Il ne faut pas croire que ceux-là seuls doivent analyser, qui sont bien avancés en grammaire, et qui ont vu au moins les verbes. C'est là une erreur: l'analyse peut et doit se pratiquer avec les commençants mêmes, pourvu qu'elle soit graduée, c'est-à-dire, qu'elle ne s'étende pas au-delà de ce qu'ils ont appris. Ainsi, dès que des enfants ont étudié le nom, donnez-leur quelques noms à analyser.
Vous ajoutez plus tard l'article, puis des adjectifs, tou- jours en commençant par questionner les enfants pour les habituer à analyser ensuite eux-mêmes.
La méthode est tout particulièrement nécessaire dans l'analyse : si vous n'y suivez pas un ordre simple, rationnel, et constamment le même, vous serez sujet à omettre beau- coup de choses essentielles et à vous embrouiller tout-à-fait. Il est presque impossible qu'une analyse soit complète sans une bonne méthode. (Cours de Pédagogie.)
Mgr. J. Langetin, Evêque de Rimouski,
TEÀITE
THÉORIQUE ET PKATIQUE
D'ANALYSE GRAMMATICALE.
OBSERVATIONS PEÉLIMINAIRES.
Le mot analyse signifie décomposition.
IJ analyse grammaticale est la décomposition des phrases, c'est-à-dire, rexanien détaillé que l'on tait de tous les mots qui les constituent, pour en reconnaître la nature et l'espèce, ainsi que les divers accidents qui aliectent chacun de ces mots, savoir:
1° Pour les noms, Variicle et les adjectifs qualificatifs ou déterminaiifs : le genre et le nombre ;
2° Pour les jpronoHîS .• la personne, le genre et le nombre;
3° Pour les l'erèes ; l'espèce, la conjugaison, la régularité, le mode, le temps, la personne et le nombre ;
4^ VouT ]e participe pj'ésent : l'espèce de verbe, la con- jugaison, la régularité, le mode et le temps ;
5° Pour ]e participe passé : le genre et le nombre, con- formément à la règle d'accord qui s'y applique ;
6° Tour V adverbe et Vinter^'ection: l'espèce.
7° Quant à la préposition et à Y interjection, ils n'ad- mettent aucun des accidents indiqués pour les autres parties du discours.
2 ANALYSE GRAMMATICALE.
Outre ces détails de classification, il importe en analyse grammaticale de faire connaître la fonction des mots dans le discours.
La fonction de chacune des parties du discours est comme suit, savoir :
l"' Pour le nom et le pronom : de figurer comme sujet, comme régime direct ou indirect, comme attribut, ou en apostrophe ;
2° Pour V adjectif qualificatif : de qualifier le nom et le pronom, ou d'en être l'attribut ; quelquefois de figurer comme nom et d'en remplir le même rôle ;
3'^ Pour Varticle et Vadjectif déterminatif : de déter- miner les noms ;
4" Pour le verbe : de figurer quelquefois comme nom et d'en avoir la même fonction : comme sujet, comme régime direct ou indirect, comme attribut ;
5" Pour le participe présent : de qualifier le nom ou le pronom, ou d'en être l'attribut, et souvent d'être régime d'une préposition ;
6" Pour le participe passé sans auxiliaire : de qualifier les noms et même les pronoms ;
1^ Pour ]a préposition : de marquer le rapport qu'il y a entre deux mots ; ,
8° Pour V adverbe : de modifier un verbe, un adjectif ou un autre adverbe ;
9° Pour la conjonction : de lier deux mots entre eux, ou deux membres de phrase ;
10° Pour V interjection : d'exprimer des sentiments de l'âme : tels que la douleur, la surprise, l'aversion, la joie, l'admiration, l'interrogation, etc.
PREMIERE PARTIE.
VU-i
CL.ASSIFICATIOX DES OTOTS.
ANALYSE GRAMMATICALE.
PREMIERE PASîîiE.- CLASSIFICATION.
CHAPITRE PREMIER.
DU NOM OU SUBSTANTIF.
Le Aom ou Substantif est un inot qui sert à désigner une personne ou une chose. (Acad.)
Il y a deux sortes de noms, le Nom commun et le Nom propre.
Le Nom commun est celui qui convient à toutes les per- sonnes ou à toutes les choses de la même espèce.
Le Nom propre est celui par lequel on désigne en par- ticulier une personne, un lieu, ou quelque autre chose.
Le Nom commun s'appelle collectif lorsqu'il présente à l'esprit l'idée d'une réunion de personnes ou de choses de la même espèce, et on appelle noms composés tous les noms qui sont formés de plusieurs mots.
Dans les noms, il y a deux genres, le masculin et le féminin. Les noms masculins peuvent être précédés de un ou le, et les noms féminins, de la ou une.
Dans les noms, il y a deux nombres, le singulier et le pluriel. Le singulier exprime l'unité, et le ^/wneZ exprime la pluralité, c'est-à dire, plus d'une personne ou d'une chose.
Matière (^analyse.
I. 1. Nous dévouai faire observer qu'en France, en Angle- terre et aux Etais Unis, \qs feuilles de ce genre se divisent en plusieurs catégories et traitent, chacune d'elles, à un point de vue particulier, le vaste sujet de l'instruction publique. 2. Il y a des recweîYs pour bien dire officiels dont le rôle est d'un caractère tout diflerent de celui des antres journaux. 3. Il y a des revues d'un genre élevé où se
ANALYSE GRAMMATICALE. 5
discutent scientifiquement les questions pédagogiques, et qui s'occupent en mên e temps de science et de littérature. 4. Il y a encore des journau.v particulièrement destinés aux instituteurs, et dont la rédaction toute spéciale offrirait peu d'attrait à la grande masse des lecteurs. 5. D'autres, au contraire, sont conduits dans un genre tout populaire et combattent pied-à-pied les préjugés et les routines sur leur propre terrain. 6. Certains recueils sont destinés à la Jeunesse, d'autres, à l'enfance : les uns s'occupent de l'instruction secondaire, les autres de V instruction ^vm\3.ir:e uniquement, et tous enfin concourent, par des moyens divers, à la même œuvre à laquelle d'ailleurs travaille si puissam- ment toute \a phalange du journalisme moral et intelligent.
II. 1. Etant le premier de son espèce publié en langue française en Amérique, notre journal devra participer, à un certain degré, du caractère de tous ceux que nous venons de décrire ; et notre plus grand embarras sera de combiner, dans les proportions voulues, tous les éléments qui doivent composer un journal général de V instruction publique.
III. 1. Le Journal de V instruction publique ne devra pas se borner à des articles sur ce sujet, mais on devra en faire un \éritsih\e journal des familles, qui, sous une forme agréable et pour un pri.v modique, répandra les connais- sances utiles dans tout le pays, inspirera à la jeunesse le goût des saines lectures et sera V ausciliaire et le com- plément des bibliothèques de paroisse. (J. de flnst. Pub.)
HoN. P. J. 0. Chauveau, Surintendant.
Modèle d! analyse.
Abréviations dans l'analyse du 'Nom : Nom commun (N. comm.) — propre (prop.) — collectif (coll.) — composé icomp.) ;
Masculin (in.) — féminin (f.) — singulier (s.) — pluriel (pi.)
Analyse du Nom.
I.
Ire. Phrase.
1. France, n. prop. f. s.
2. Angleterre, n. prop. f. s.
3. Etats-Unis, n. prop. comp. m. pi.
6 ANALYSE GRAMMATICALE.
4. Feuilles, n. comm. f. pi. 6. Genre, n. comm. m. s.
6. Catégories, n. comm. coll. f. pi.
7. P^int de vue, n. comm. comp. m. s.
8. Sujet, n. comm. m. s.
9. Instruction, n. comm. f. s.
2e. Phrase.
1. Recueils, n. comm. coll. m. pi.
2. Rôle, n. comm. m. s.
3. Caractère, n. comm. m. s.
4. Journaux, n. comm. m. pi.
3e. Phrase.
1. Revues, n. comm. f. pi.
2. Genre, n. comm. m. s.
3. Questions, n. comm. f. pi.
4. Temps, n. comm. m. s. 6. Science, n. comm. f. s.
6. Littérature, n. conmi. f. s.
4e. Phrase.
1. Journaux, n. comm. m. pi.
2. Instituteurs, n. comm. m. pi.
3. Rédaction, n. comm. f. s.
4. Attrait, n. comm. m. s.
5. Masse, n. comm. coll. f. s.
6. Lecteurs, n. comm. m. pi.
5e. Phrase.
1. Genre, n. comm. m. s.
2. Préjugés, n. comin. m. pi.
3. Routines, n. comm. f. pi.
4. Terrain, n. comm. m. s.
6e. Phrase.
1. Recueils, n. comm. coll. m. pi.
2. Jeunesse, n. comm. f. s.
3. Enfance, n. comm. f. s.
4. Instruction, n. comm. f. s.
5. Moyens, n. comm. m. pi.
ANALYSE GRAMMATICALE. 7
6. Œuvre, n. connu, f. s.
7. Phalange, n. connu, coll. f. s.
8. Journalisme, n. connu, m. s.
II.
1. Espèce, n. comm. f. s.
2. Langue, n. connn. f. s.
3. Amérique, n. prop. f. s.
4. Journal, n. connn. m. s.
5. Degré, n. comm. m. s.
6. Caractère, n. comm. m. s.
7. Embarras, n. comm. m. s.
8. Proportions, n. connn. f. pi.
9. Eléments, n. comm. m. pi.
10. Journal, n. comm. m. s.
11. Instruction, n. comm. f. s.
III.
1. Journal, n. comm. m. s.
2. Instruction, n. connn. f. s.
3. Articles, n. connn. m. pi.
4. Sujet, n. comm. m. s.
5. Journal, n. comm. m. s.
6. Familles, n. comtn. coll. f. pi.
7. Forme, n. connn. f. s.
8. Prix, n. comm. m. s.
9. Connaissances, n. comm. f. pi.
10. Pays, n. comm. m. s.
11. Jeunesse, n. comm. f. s.
12. Goût, n. comm. m. s.
13. Lectures, n. comm. f. pi.
14. Auxiliaire, n. comm. m. s.
15. Complément, n. comm. m. e.
16. Bibliothèques, n. comm. f. pi.
17. Paroisse, n. comm. f. s.
Exercices.
1. Le livre de mon frère Pierre m'a été prêté par ma mère.
2. Les chapeaux de ces élèves ont été faits par un ouvrier qui se nomme Jean.
3. Louis et Joseph sont deux de mes amis ; je les estime à cause de leur franchise, de leur honnêteté.
2
8 ANALYlsE GRAMMATICALE.
4. Le plancher de la classe a été fait par monsieur Joseph, qui est le beau-frère de ma tante.
5. Québec, Montréal, Trois-Riviéres, Toronto, Kingston, Hamilton, Outaouais, sont les principales villes du Canada.
G. Les Anglais, les Irlandais, les Ecossais et les Gallois qui habitent l'Angleterre, l'Irlande, l'Ecosse et le pays de Galles, sont gouvernés par le même souverain.
I. 1. A l'occasion de la nouvelle année, nous dirons un eeul mot aux pères et aux mères de faînille, sans contredit, les premiers fonctionnaires du département de l'éducation. 2. Nous n'avons que peu de chose à leur souhaiter. .3. Ils trouvent leurs enfants charmants, nous n'en doutons pomt, puisque le hibou lui même en faisait autant. * 4. "Aimez- les donc beaucoup, leur dirons-nous, ne les gâtez pas trop, envoyez-les régulièrement à l'école ; faites-leur préparer régulièrement leurs leçons et leurs devoirs, voyez à ce qu'il ne leur juanque ni livres, ni ardoises, ni plumes, ni papier ; et, pour plus de sûreté, habituez-les à tenir tout cela prêt la veille pour le lendemain ; apprenez-leur à aimer et à respecter leurs maîtres, et, pour cela, com- mencez par les aimer et les respecter vous-mêmes ; payez au jour dit vos cotisations et la rétribution mensuelle; fiiites cela toute l'année, et, l'année prochaine, vous nous en direz des nouvelles ! " (/. de V Inst. Fuh.)
HoN. P. J. 0. Chauveau,
Surintendant.
I. 1. Parmi les différentes questions qui agitent la société et préoccupent les esprits, il en est une qui, à raison de son importance, exige une attention particulière. 2. Cette ques- tion, c'est celle de l'éducation de la jeunesse. 3. Tel est le sujet qui mérite toute notre sollicitude ; c'est vers lui que doivent tendre toutes nos pensées, parce que de l'éducation de la jeunesse dépend l'avenir de notre pays ; parce que cet avenir sera malheureux ou prospère, selon que cette éduca- tion aura été mal ou bien dirigée.
II. 1. Bienheureux le peuple qui, aux prospérités ma- térielles, que nous ne dédaignons pas, que nous apprécions au contraire selon leur importance et que nous aimons sincèrement, bienheureux, dirons-nous, le peuple qui à ce
ANALYSE GRAMMATICALE. 9
bonheur matériel sait ajouter une autre source, la seule réelle et la seule intarissable de prospérité solide et per- manente: une éducation bonne, mais bonne pour toutes les classes, sans en excepter aucune, qui assure et consolide le sentimeHt de la vénération pour les parents, le respect dû à la loi, la probité dans les transactions d'affaires: en un mot, bienheureux le peuple chez qui le Seigneur est " le premier de tous les maîtres ! "
m, 1. Lorsque Napoléon le Grand voulut reconstituer en France la Société renversée par la tourmente révolution- naire, ce génie sublime, qui a su conquérir des titres à l'admiration de ses ennemis mêmes, posa comme principe que " la religion est la base de r éducation nationale." 2. Il n'est pas jusqu'aux philosophes du 18me. siècle qui n'aient été forcés d'admettre cette vérité. 3. Un des plus célèbres d'entre eux, le trop fameux Jean-Jacques Rousseau, a mêlé à beaucoup de pages dangereuses cet aveu que la vérité arrachait à son âme: ** J'avais cru pendant long- temps, écrit-il, qu'il était possible de donner aux enfants une bonne éducation sans religion et d'être vertueux sans elle, mais depuis longtemps je suis bien revenu de cette grande erreur. "
IV. 1. Instruits par l'expérience des autres peuples, nous éviterons avec soin l'écueil où ils se sont brisés, et nous donnerons à l'instruction religieuse la place à laquelle elle a un droit incontestable. 2. Imbu de ces principes sacrés, qui sont le fondement de l'ordre social tout entier, l'élève de r Ecole-Normale ira à son tour enseigner cette même doctrine qu'on lui aura inculquée. 3. Ainsi le bien se per- pétuera, et cette institution produira des fruits salutaires et en rapport avec le but pour lequel elle a été fondée.
Mgr. Edward G. Horait,
Evêque de Kingston,
Ancien Principal de V E, N. L.
CHAPITRE II,
DE l'article.
lu Article le, la, les, est un petit mot qui précède ordi- nairement les noms communs, et en fait connaître le genre et le nombre.
10 ANALYSE GRAMMATICALE.
L'Article est simple, élidé, ou contracté.
Le, la, les, est article simple.
L' pour le, ou pour la devant une voyelle ou une h muette, est article élidé.
Dr pour de le, des pour de les, au pour à le, aux pour d les, sont des articles contractés ou composés.
L'article a pour fonction de déterminer le nom.
Matière d'analyse.
1. Les amis <?M pays sont ceux qui travaillent de toutes leurs forces à ^'avancement, au progrès rationnel de la chose publique. 2. Au premier rang de ces bienfaiteurs se trouve le prêtre, parce qu'il est homme du peuple, et il est homme du peuple, parce qu'il est homme de Dieu. 3. Il porte au-dessus de toute autre affection terrestre /'amour du peuple. 4. Les joies matérielles lui sont inconnues. 5. Il sait que la vertu seule fait le bonheur : aussi, ne doit-on pas s'étonner de l'entendre prêcher la vertu et tonner contre le vice. 6. Il sait aussi que /'ignorance est un grand mal, qu'elle est la source de la dégradation non-seulement pour les individus, mais aussi pour les peuples. 7. C'est ce qui explique pourquoi le prêtre est /'ami de /'éducation, pour- quoi il travaille avec tant de zèle et d'énergie à cette belle cause, pourquoi aujourd'hui il se réjouit d'une fête qui annonce un progrès réel. {Inauguration de VE. N. L.)
Mgr. Chs. Frs. Baillargeon, Evêque de Tloa.
Modèle ^analyse.
Abréviations dans l'analyse de V Article :
Article (art.) — simple {simpl.) — élidé (él.) — contracté (cont.) ;
Masculin (m). — féminin (/".) — singulier (s.) — pluriel (pi.) — détermine (dét.).
Analyse du Nom et de r Article.
1ÈRE. Phrase.
1. Les. art. simpl. m. pi. dét. amis.
2. Amis, n. comm. m. pi.
.3. Du, art. cont. m. s. dét. pays. 4. Pays, n. comm. m. s.
ANALYSE GRAMMATICALE. 11
6. Forces, n. coin m. f. pi.
6. L\ pour le, art. simp. él. m. s. dét. avancement.
7. Avancement, n. comni. m. s.
8. Au, art. cont. m. s. dét. progrès.
9. Progrès, n. comm. m. s.
10. La, art, simpl. f. s. dét. chose.
11. Chose, n. comm. f. s.
2e. Phrase.
1. Au, art. cont. m. s. dét. rang.
2. Rang, n. comm. m. s.
3. Bienfaiteurs, n. comm. m. pi.
4. Le, art. simpl. m. s. dét. prêtre.
5. Prêtre, n. comm. m. s.
6. Homme, n. comm. m. s.
7. Du, art. cont. m. s. dét. peuple.
8. Peuple, n. comm. coll. m. s.
9. Dieu, n. prop. m. s.
.Se. Phrase.
1. Affection, n. comm. f. s.
2. L', pour Ze, art. simpl. élidé, m. s. dét. amour.
3. Amour, n. comm. m. s.
4. Du, art. cont. m. s. dét. peuple.
5. Peuple, n. comm. coll. m. s.
4e. Phrase.
1. Les, art. simpl. f. pi. dét. joies.
2. Joies, n. comm. f. pi.
5e. Phrase,
1. La, art. aimpl. f. s. dét. vertu.
2. Vertu, n. comm. f. s.
3. Le, art. simpl. m. s. dét. bonheur.
4. Bonheur, n. comm. m. s.
5. Le, art. simpl. m. s. dét. vice.
6. Vice, n. comm. m. s.
6e. Phrase. 1. L', pour la, art. simpl. f. s. dét. ignorance.
12 ANALYSE GRAMMATICALE.
2. Ignorance, n. conim. f. s.
3. Mal, n. comm. m. s.
4. La, art. i^inipl. ï. s. dét. source.
6. Source, n. cornni. f. 8.
G. La, arl. sinipl. ï. s. dét. dégradation,
7. Dégradation, n. coinni. f. s.
8. Les, art. simpl. ni. pi. dét. individus.
9. Individus, n. connn. m. pi.
10. Les, art. sinipl. m. pi. dét. peuples.
11. Peuples, n. conim. coll. ni. pi.
Te. Phrase.
1. Le, art. simpl. ni. s. dét. prêtre.
2. Prêtre, n. comm. m. s.
3. L' pour le, art. simpl. élidé, m. s, dét. ami.
4. Aini, n. comm. m. s.
6. L' pour la, art. simpl. élidé, f. s. dét. éducation.
6. Education, n. comm. f. s.
7. Zèle, n. comm- ni. s.
8. Energie, n. comm. f. s.
9. Cause, n. comm, f. s.
10. Fête, n. comm. f. s.
11. Progrès, a comm. m. s.
I, 1. Qu'il me soit permis d'adresser quelques mots aux élèves, ces tendres objets de la sollicitude du gouvernement et du clergé. 2. Vous êtes réellement les fondateurs de r Ecole-Normale, et de vous dépend son succès. 3. Où êtes-vous maintenant? 4. Où serez-vous plus tard?
II. 1. A la première question, je réponds que vous êtes dans une grande cité dont tous les habitants vous regardent ; vous êtes dans une école maîtresse de toutes les autres écoles ; vous êtes écoliers pour apprendre à devenir maîtres. 2. Cette école est la source d'où coulera la véritable sagesse qui fait les bons et les loyaux citoyens. 3. J'espère que vous répondrez aux vues du gouvernement, qui fait pour vous, maintenant, de si nobles sacrifices. 4. C'est donc une obligation pour vous de lui être fidèles, puisqu'il vous protège, et de ne jamais donner ici le spectacle dont la France fut témoin, quand les anciens élèves des écoles uor-
AîJALYSE GRAMMATICALE. 13
maies devinrent un jour les ennemis du gouvernement qui leur avait prodigué ses soins.
III. 1. Que chaque instituteur devienne, dans la paroisse qu'il habitera, un modèle de piété sincère. 2. Vous allez entrer en lutte avec les élèves d'une institution semblable à la vôtre, qui va être inaugurée aujourd'hui; si vous en sortez vainqueurs, bannissez tout esprit d'orgueil, et tout sentiment de jalousie, si vous êtes vaincus.
IV. 1. Je réponds à la seconde question : vous serez sur le théâtre du luonde, où vous attirerez bientôt tous les regards de votre pays, qui aura tout à attendre de l'éduca- tion libérale et religieuse que vous aurez reçue. 2. La position sociale qui va vous être faite, vous permettra d'ennoblir les fonctions d'instituteur et d'en apprécier l'im- portance. 3. Puisque l'éducation de la jeunesse de nos campagnes doit vous être confiée, apprenez à mériter la confiance des parents, qui n'ont rien de plus cher que leurs enfants.
V. 1. Vous aurez à partager, avec d'autres, la noble tâche de répandre cette éducation pratique qui fait le bon chrétien et le bon citoyen, et c'est par vos efforts que se développeront les talents naturels que l'on se plaît à recon- naître dans notre population.
VI. 1. C'est par vous que fleurira notre agriculture, que nos nombreux pouvoirs d'eau seront utilisés par les enfants du sol ; c'est par vous que les maisons de commerce et d'industrie se fonderont, que les grands capitalistes encou- rageront les manufactures, que notre pays deviendra riche et puissant, et, conséquence nécessaire, c'est par vous que nos chers compatriotes seront détournés d'aller à l'étranger chercher une fortune qui leur échappe malheureusement toujours. {Inauguration de l' E. N. J.-C.)
Mgr. Igxace Bourget,
Evêque de Montréal.
CHAPITRE III.
De l'Adjectif.
I. Adjectifs qualificatifs.
On appelle Adjectifs qualificatifs les mots qui expriment des qualités bonnes ou mauvaises, ou une manière d'être des personnes et des choses.
14 ANALYSE GRAMMATICALE.
On distingue dans les Adjectifs qualificatifs trois degrés de signification : \e positif, le comparatif et \e superlatif.
Le positif est l'ailjectitinême.
Le comparatif est l'adjectif exprimant une qualité avec comparaison.
Le superlatif est l'adjectif exprimant une qualité dans un très-haut degré, ou dans le plus haut degré de supériorité ou d'infériorité.
Ces Adjectifs, à quelque degré qu'ils soient, s'accordent en genre et en nombre avec les noms auxquels ils se rap- portent, et qu'ils ont jjour fonction de qualifier.
Matière (Vanalyse.
Les instituteurs doivent former les enfants à la propreté, à la politesse et à la bienséance, en les leur faisant regarder comme des vertus sociales indispensables dans les relations diverses que nous avons avec nos semblables. 2. Or, comme la vraie politesse ne consiste pas dans de vaines formules de compliments, ni dans les seules démonstrations extérieures, mais qu'elle prend son principe dans la charité qui doit tous nous unir les uns aux autres, les instituteurs, pour faire régner la politesse, l'ordre et la paix parmi leurs élèves, doivent faire tous leurs efforts pour leur inspirer et maintenir entre eux les sentiments chrétiens de l'union, de la bieaveilla'nce réciproque et de V amitié fraternelle.
Dr. J. B. Meilleur, Ancien Surintendant.
Modèle (ïanalj/se.
Abréviations dans l'analyse de V adject if qualificatif . Adjectif {adj ) — qualificatif (quav.) — masculin ou féminin (m. ou y.) — singulier ou pluriel (s. on^l.) — qualifie (quai.)
Analyse du Nom, de V Article et de V Adjectif qualificatif.
1ÈRE. Phrase.
1. Les, art. simp. m. pi. dét. instituteurs.
2. Instituteurs, n. comm. m. pi.
3. Les, art. simpl. m. pi. dét. enfants.
4. Enfants, n. comm. m. pi.
ANALYSE GRAMMATICALE. 15
5. La, art. simpl. f. s. dét. propreté.
6. Propreté, n. comm. f. s.
7. La, art. simpl. f. s. dét. politesse.
8. Politesse, n. coium. f. s.
9. La, art. simpl. f. s. dét bienséance.
10. Bienséance, n. comm. f. s.
11. Des, art. comp. f. pi. dét. vertus.
12. Vertus, n. comm. f. pi.
13. Sociales, adj. q.ial. f. pi. qiial. vertus.
14. Indispensables, adj. quai. f. pi. quai, vertus.
15. Les, art. simpl. f. pi. dét. relations.
16. Relations, n. comm. f. pi.
17. Diverses, adj. quai. f. pi. quai, relations.
18. Semblables, (Njs) adj. quai, pour n. comm. m. pi.
2b. Phrase.
1. La, art. simpl. f. s. dét. politesse.
2. Vraie, adj. quai. i'. s. quai, politesse.
3. Politesse, n. comm. f. e.
4. Vaines, adj. quai. f. pi. quai, formules.
5. Formules, n. comm. f. pi.
6. Compliments, n. comm. m. pi.
7. Les, art. simpl. f. pi. dét. démonstrations.
8. Seules, adj. quai. f. pi. quai, démonstrations.
9. Démonstrations, n. comm. f. pi.
10. Extérieures, adj. quai. f. pi. quai, démonstrations.
11. Principe, n. comm. m. s.
12. La, art. simpl. f. s. dét. charité.
13. Charité, n. comm. f. e.
14. Les, art. simpl. m. pi. dét. instituteurs.
15. Instituteurs, n. comm. m. pi.
16. La, art. simpl. f. s. dét. politesse.
17. Politesse, n. comm. f. s.
18. L' pour le, art. simpl. élidé, m. s. dét. ordre.
19. Ordre, n. comm. m. s.
20. La, art. simpl. f. s. dét. paix.
21. Paix, n. comm. f. s.
22. Elèves, n. comm. m. pi.
23. Efforts, n. comm. m. pi.
24. Les, art. simpl. m. pi. dét. sentiments.
25. Sentiments, n. comm. m. pi.
26. Chrétiens, adj. quai. m. pi. quai, sentiments.
27. L' pour la, art. simpl. él. f. s. dét. union.
28. Union, n. comm. f. s.
3
16 ANALYSE GRAMMATICALE.
29. La, art. .«impl. f. $. dtt. bienveillance.
30. BienveUlance, n. coin m. f. s.
31. Réciproque, adj. qiuil. f. p. quai, bienveillance.
32. L' pour /a, art. sinipl. élidé, f. s. dét. amitié.
33. Amitié, n. comm. f. s.
34. Fraternelle, adj. quai. f. s. quai, amitié.
Exercices.
1. Il ne serait pas recommandable d'introduire l'anglais indistinctement dans toutes nos écoles primaires. 2. Ce serait un abus qu'il faudrait se hâter de réprimer, s'il y avait lieu ; car, outre que les enfants qui les fréquentent ne sont pas généralement assez avancés pour entreprendre si- multanément l'étude de l'anglais, les instituteurs ne peuvent, pour la plupart ( 1 ), enseigner systématiquement cette langue,, parce qu'ils n'ont généralement ni le temps ni la capacité requise pour le faire avec succès. 3. S'ils entre- prenaient de le faire dans nos écoles purement élémentaires, ce ne serait pas ordinairement sans nuire à l'étude de la langue française, qui doit n'être pas négligée pour cela. 4. Notre langue avant tout, parce qu'elle est l'idiome de notre origine, le symbole de notre foi, le médium de nos plus nobles aftections, et l'un des éléments de notre na- tionalité.
Dr. J. B. Meilleur,
Ancien Surintendant.
I. 1. Les livres dont je recommandais spécialement l'usage dans nos écoles, étaient tous d'origine canadienne ou avaient au moins été réimprimés en Canada, après avoir subi les changements que nos propres besoins et l'esprit de nos propres institutions avaient indiqués à des personnes aptes et habiles à les faire d'une manière convenable.
II. 1. En eft'et, toutes autres choses étant égales, notre intérêt bien entendu demande que nous tâchions' de nous suifire à nous-mêmes en fait de livres d'école comme en toutes autres choses indispensables.
m. 1. Le besoin des livres d'école étant continuel et grand, le débit l'est de même; et leur grande consommation, si elle se faisait à même nos propres livres, serait d'ua
(l) Pour la plupart forme une locution adverbiale de quantité.
ANALYSE GRAMMATICALE. 17
profit immense à l'industrie canadienne. 2. Elle stimule- rait en outre l'ambition de nos hommes lettrés et de nos industriels, et serait dans notre littérature un sujet d'occu- pation, et dans notre commerce un objet de compétition très-honorables et très-louables.
IV. 1. Car, si nous bornions, autant que possible, le choix de nos livres d'école à ceux que le pays peut nous fournir, nous contribuerions, par le fait, à encourager davantage l'étude des connaissances usuelles, le talent d'en faire des traités pratiques convenables, le goût de les en- seigner et l'aptitude de le faire avec succès; nous contri- buerions encore à encourager plusieurs branches d'industrie honnêtes et profitables qui aident à alimenter le commerce et les familles, telles que la papeterie, l'impression, la reliure, la vente, &c., toutes plus ou moins engagées dans la reproduction et la diffusion de ces livres. (Mémorial de l Education.)
Dr. J. B. Meilleur,
Ancien Surintendant.
II. Adjectifs déterminatifa.
On appelle adjectifs déterminatifs des mois qui précisent le sens particulier des noms auxquels ils se rapportent, en y ajoutant, selon ^e cas, une idée de démonstration, de possession, de nombre ou de rang déterminé, ou une idée vague de nombre ou de qualité.
Ainsi l'on distingue quatre sortes d^adjectifs détervii- natifs, savoir :
he démonstratij, qui est ce, cet, cette, ces ;
he^ possessifs, qui sont mon, ton, son, ma, ta, sa, notre, votre, leur, mes, tes, ses. nos, vos, leurs ;
Les numéraux cardinaux, qui sont un, deux, trois, quatre, <^c. ;
Les numéraux ordinaux, qui sont premier, unième, deu.vicme, troisième, quatrième, é^-c. ;
Les indéfinis ou indéterminés, qui sont quelque, plusieurs, chaque, autre, même, tel, quel, quelconque, tout, aucun, nul, certain et autres semblables.
Matière d^analyse.
I. 1. Nous n'entreprendrons pas de vous raconter toutes les soufirances et les douleurs qui sont venues tout à coup
18 ANALYSE GRAMMATICALE.
fondre sur cette population ; qu'il Nous suffise de vous dire que l'élément destructeur a consumé en quelques heures près de trois mille maisons, et jeté sur le pavé une popu- lation de plus de quinze mille âmes, sans pain, sans abri et presque sans vêtements, et cela au moment où l'hiver peut nous arriver d'«n jour à Vautre avec toutes ses rigueurs.
IL 1. Sans aucun doute, N. T. C. F., c'est là un de ces coups que la Justice Divine n'inflige à un peuple que quand ses péchés se sont multipliés au point de crier vengeance au ciel. 2. La Providence veut, par ces coups qui éclatent et frappent comme la foudre, réveiller les pécheurs même les plus endurcis, et porter une crainte salutaire dans toutes les âmes. 3. En effet, vous savez aussi bien que Nous que ces terribles accidents ne sont point l'effet du hasard, mais qu'ils sont amenés et dirigés par celui que nous appelons Notre Père, et qui a compté tous les cheveux de notre tête afin qu'aucun ne tombe sans sa permission. 4. Quand nous voyons ce Père si bon châtier ses enfants avec tant de sévérité, ne devons-nous pas conclure que ces enfants doivent l'avoir bien grièvement offensé? 5. Cependant la toi nous apprend que dans ces circonstances les coupables, les plus grands coupables ne sont pas toujours du nombre de ceux que le fléau atteint directement et immédiatement. 6. Ces grandes calamités sont un avertissement donné à tout un peuple, qui doit alors se lever comme un seul homme et dire: "Nous avons péché, Seigneur, et c'est " avec justice que vous nous frappez ; mais, ô Dieu bon. " souvenez-vous de votre miséricorde, et ayez pitié de nous."
(Lettre pastorale après Vincendie de Québec, 14 Oct. 1866.)
Mgr. Thomas Cooke, Evêque des Trois- Rivières.
Modèle d'analyse.
Abréviations dans l'analyse des adjectifs déterminatifs.
Adjectif démonstratif (adj. dém.) — possessif (poss.) — numéral cardinal (num. card.) — ordinal (ord.) — indéfini (indéf.) — (m. onf.) — {s. ou pi.) — déteniiine \dét.)
ANALYSE GRAMMATICALE. 19
Analyse du Nom, de V Article et des Adjectifs. I.
1. Toutes, adj. indéf. f. pi. dét. souffrances.
2. Les, art. simpl. f. pi. dét. .souffrances.
3. Souffrances, n, connu, f. pi.
4. Les, art. simpl. f. pi. dét. douleurs.
5. Douleurs, n. corn in. f. pi.
6. Cette, adj. déni. f. s. dét. population.
7. Population, n. comm. f. s.
8. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. élément.
9. Elément, n. comm. m. s. dét. destructeur.
10. Destructeur, n. comm. m. s.
11. Quelques, adj. indéf. f. pi. dét. heures.
12. fleures, n. comm. f. pi.
13. Trois mille, adj. nuin. card. f. pi. dét. maisons.
14. Maisons, u. comm. f. pi.
15. Le, art. simpl. m. s. dét. pavé.
16. Pavé, n. comm. m. s.
17. Une, adj. num. card. f. s. dét. population.
18. Population, n. comm. f. s.
19. Quinze mille, adj. num. card. f. pi. dét. âmes.
20. Ames, n. comm. f. pi.
21. Pain, n. comm. m. s.
22. Abri, n. comm. m. a.
23. Vêtements, n. comm. m. pi.
24. Au, art. comp. m. s. dét. moment.
25. Moment, n. comm. m. s.
26. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. hiver.
27. Hiver, n. comm. m. s.
28. Un, adj. num. card. m. s. dét. jour.
29. Jour, n. comm. m. s.
30. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. jour s.-ent.
31. Autre, adj. indef. m. s. dét. jour s.-ent.
32. Toutes, adj. indéf. f. pi. dét. rigueurs.
33. Ses. adj. poss. f. pi. dét. rigueurs.
34. Rigueurs, n. comm. f. pi.
n.
Ire. Phrase.
1. Aucun, adj. indéf. m. s. dét. doute.
2. Doute, n. comm. m. s.
20 ANALYSE GRAMMATICALE.
3. Nos, adj. poss. in. pi. dét. frères.
4. Chers (trè.<) adj. qiial. (siip. abs.) m. pi. dét. frères. 6. Frères, n. comm. m. pi.
6. Un, adj. nuni. card. m. s. dét. coup, s.-eut.
1. Ces, adj. déni. m. pi. dét. coups.
8. Coups, n. comm. m. pi.
9. La, art. simpl. f. s. dét. justice, lu. Justice, n. comm. f. s.
11. Divine, adj. quai. f. s. quai, justice.
12. Un, adj. num. card. m. s. dét. peu^île.
13. Peuple, n. comm. m. s.
14. Ses, adj. poss. m. pi. dét. péchés.
15. Péchés, n. comm. m. pi.
16. Vengeance, n.comm. f. s.
17. Au, art. comp. m. s. dét. ciel.
18. Ciel, n. comm. m. s.
2e. Phrase.
1. ha, art. simpl. f. s. dét. Providence.
2. Providence, n. prop. f. s.
3. Ces, adj. dèm. m. pi. dét. coups.
4. Coups, n. comm. m. pi.
5. La, art. simpl. f. s. dét. foudre.
6. Foudre, n. comm. f. s.
T. I/es, art. simpl. m. pi. dét. pécheurs.
8. Pécheurs, n. comm. m. pi.
9. Endurcis (les plus) adj. quai. (sup. rel.) m. pi. quai.
p' cheurs.
10. Une, adj. num. card. f. s. dét. crainte.
11. Crainte, n. comm. f. s.
12. Salutaire, adj. quai. f. s. quai, crainte.
13. Toutes, adj. indét. f. pi. dét. âmes.
14. Les, art. simpl. f. pi. dét. âmes.
15. A^nes, n. comm. f. pi.
3e. Phrase.
1. Ces, adj. dém. m. pi. dét. accidents.
2. Terribles, adj. quai. m. pi. quai, accidents, o. Accidents, n. comm. m. pi.
4. L' pour Ze, art. simpl. m. s. dét. effet.
5. Effet, n. comm. m. s.
G. Du, art. comp. m. s. dét. hasard.
7. Hasard, n. comm. m. s.
ANALYSÉ GRAMMATICALE. 21
8. Notre, adj. poss. m. s. dét. Père.
9. Père, n. comm. m. ,«.
10. Tous, adj. indéf. m. pi. dét. cheveux.
11. Les, art. sinipl. in. pi. dét. cheveux,
12. Cheveux, n. conim. m. pi.
13. Notre, adj. poss. f. s. dét. tête.
14. Tête, n. comm. f. s.
15. Aucun, adj. indéf. m. 8. dét. cheveu s.-ent.
16. Sa, adj. poss. f. s. dét. permission.
17. Permission, n. comm. f. s.
4e. Phrase.
1. Ce, adj. dém. m. s. dét. père.
2. Père, n. comm. m. s.
.3. Bon, adj. quai. m. s. quai. père.
4. Ses, adj. poss. m. pi. dét. enfants.
6. Enfants, n. comm. m. pi.
6. Sévérité, n. comm. f. s.
7. Ces, adj. dém. m. pi. dét. enfants.
8. Enfants, n. comm. m. pi.
5e. Phrase.
1. ha, art. simph f. s. dét. foi.
2. Foi, n. comm. f. s.
3. Ces, adj. dém, f. pi. dét. circonstances.
4. Circonstances, n. comm. f. pi.
5. Les, art. simp. m. pi. dét. coupables.
6. Coupables, adj. empl. comme n. comm. m. pi.
7. Grands, (les plus), adj. quai. (sup. rel.) m. pi. quai.
coupables.
8. Coupables, adj. empl. comme n. comm. m. pi.
9. Du, art. comp. m. s. dét. nombre.
10. Nombre, n. comm. m. s.
11. Le, art. eimpl. m. s. dét. fléau.
12. Fléau, n. comm. m. s.
6e. Phrase.
1. Ces, adj. dém. f. pi. dét. calamités.
2. Grand s, adj. quai. f. pi. quai, calamités.
3. Calamités, n. comm. f. pi.
4. Un, adj. num. card. m. s. dét. avertissement.
22 ANALYSE GRAMMATICALE.
5. Avertissement, n. comm. m. s,
C. Tout, adj. indél'. m. s. dét. peuple.
7. Un, adj. iiuni. card. m. s. dét. peuple.
8. Peuple, n. comm. coll. m. s.
9. Un, adj. iium. card. m. s. dét. homme,
10. Seul, adj. quai. m. s. quai, homme.
11. Homme, n. comm. m. s.
12. Seigneur, n. prop. m. s.
13. Justice, n. comm. f. s.
14. Dieu, n. prop. m. r.
15. Bon, adj. quai. m. s. quai. Dieu.
16. Votre, adj. poss. f. s. dét. miséricorde.
17. Miséricorde, n. comm. f. s.
Exercices.
I. 1. L'histoire de notre chère Congrégation, aux extré- mités du monde comme auprès du berceau où elle a pris naissance, prouve que son Fondateur avait entrepris une œuvre agréable au cœur de Dieu. 2. Comme pour récom- penser notre bien-aimé Père des fils qu'il consentait à exiler ainsi loin de lui, le Seigneur groupa autour de sa personne vénérée de plus nombreux entants ; car il est bien constant que le développement prodigieux qu'a pris notre petite famille, et qui a tant consolé notre vénérable Père, date du moment où l'on se consacra aux Missions étrangères, et surtout aux Missions des Indiens. 3. Ce résultat n'est point étonnant : Dieu ne devait-il pas faire des prodiges en faveur d'une famille naissante de Missionnaires qui, avec tant d'autres œuvres méritoires, entreprenaient d'évangéliser presque toute l'Amérique britannique sauvage, depuis les côtes du Labrador jusqu'à l'océan Pacifique? 4. Vingt années de saints labeurs et de privations héroïquement affrontées et supportées ont amené ce résultat, imprévu de tous, si ce n'est de cette sainte et bonne Providence, qui dispose de tout pour le salut de ses élus.
n. 1. Je ne puis taire ici une réflexion qui s'est souvent présentée à mon esprit : il fallait au R. P. Aubert un grand courage pour aller, aussi volontiers qu'il le fit, jeter les premiers fondements de notre ordre dans un pays si éloigné et si inconnu, sans autre compagnon qu'un jeune étranger qui ne tenait à la vie religieuse que par l'aflection ; affection bien vive sans doute, mais affection de jeune homme, sur
ANALYSE GRAMMATICALE. 23
laquelle on ne peut pas toujours compter. La position de ce novice est bien changée depuis, mais son cœur ne l'est pas; aujourd'hui comme alors, il aime d'une amitié vive et sincère celui qui, en ce jour, lui l'ut donné pour Supé- rieur, celui dont les sages conseils, la douce autorité surent exercer sur lui im empire dont le souvenir est plein de charmes. Elle était bien confiante la Congrégation qui espérait pouvoir compter sur un novice; aussi, comme elle fat vive et ardente la prière de ce dernier, demandant à Dieu les grâces nécessaires pour ne pas tromper l'attente de ses supérieurs I
iVingt années de Missions dans le Nord-Ouest de V Amérique.)
Mgr. Alex. Taché,
Evcque de St. Boniface.
1. Je voudrais que chacun de nous apprît l'art de déguster un beau livre, comme le gourmet apprend à déguster un mets savoureux. 2. Je voudrais que la lecture d'un beau chapitre, que le souvenir d'une belle page fissent éclater sur vos figures ces rayons de contentement intellectuel, les plus beaux de tous les rayons ; je voudrais que vous fussiez des gourmets de la science.
Dr. F. A. H. La Eue.
Labeur et Eécompense.
Pour le rendre fécond, un jour, des travailleurs Kemuèrent un champ que l'on croyait stérile. Ceux qui passaient, disaient : " Leur peine est inutile, Pourquoi ne vont-ils pas porter leurs bras ailleurs ? "
Pourtant, ils se trompaient. A la moisson prochaine, La haine ramenant ces insulteurs obscurs, Les travailleurs chantaient, leur face était sereine, Et le champ se cachait sous des flots d'épis mûrs !
Ne nous a-ton pas fait, à nous, la même injure ? N'a-t-on pas dit ce sol rebelle à tout labeur ? L'ignorance devait, honteuse flétrissure S'attachant à nos fronts, nous vouer au malheur 1
24 ANALYSE GRAMMATICALE.
Regardez I Le ppectacle est sublime et console ! Voyez ces travailleurs heureux et triomphants ! Peuple d'un million, sur les bancs de l'école, Contemple avec orgueil plus de cent mille enfants !
J. Lenoir,
CHAPITRE IV.
Des pronoms.
Les pronoms sont des mots qui s'emploient le plus souvent pour des noms.
On les divise en personnels, démonstratifs, possessifs, relatifs et indéfinis.
Les pronoms personnels représentent le plus fréquemment les trois personnes du verbe ; tels sont, pour la première, je, me, moi, nous ; pour la seconde, tu, te, toi, vous ; pour la troisième, il, ils, elle, elles, le, la, les, lui, eux, se, soi, leur.
Les pronoms démonstratifs s'emploient comme pour montrer aux yeux ou rappeler à l'esprit les personnes et les choses; tels que ce, celui, celui ci, celui là, ceci, cela; celle, celle-ci, celle-là ; ceux, ceux-ci, ceux là ; celles, celles- ci, celles-là.
Les pronoms possessifs expriment une idée de possession. Ces pronoms sont : le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur ; la mienne, la tienne, la sienne, la nôtre, la vôtre, la leur; les miens, les tiens, les siens; les miennes, les tiennes, les siennes ; les nôtres, les vôtres, les leurs.
Les pronoms relatifs sont ceux qui, dans la même phrase, sont eu rapport immédiatement avec le nom ou le pronom qu'ils représentent. Ces pronoms sont : qui, que quoi, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, duquel, de laquelle, desquels, desquelles, dont, en, y, où.
Les pronoms indéfinis représentent des personnes ou des choses qu'on ne veut ou ne peut nommer. Ces pronoms sont : on, chacun, personne, autrui, rien, quiconque, Vun, Vautre, quelqu'un, quelque chose, un autre, tout, tout le •monde, qui signifiant quelle personne, et que, quoi signifiant quelle chose.
Matière cUanalyse.
I. 1. Notre belle et chère patrie, la terre cm nows a vu naître, sur laquelle s'accompliront nos destinées et où, sera
ANALYSE GRAMMATICALE. 25
notre tombeau, la patrie, elle a einprunté notre organe pour vous dire de vous préparer par A'otre éducation à la servir. 2. Aussi avons-noiis souvent encouragé vos travaux en vous montrant tout ce que le pays avait droit d'en espérer.
II. 1. Il en est parmi vous que Dieu appelle à préparer les âmes par leur niini>tére sacré à devenir dignes d'habiter la patrie céleste. 2. Ce sera là sans doute le but dominant de leur action ; mais ceux-là, toutefois, ils ne seront pas des membres inutiles de la patrie terrestre. 8. En maintenant l'esprit religieux dans la société, ils affermiront ce qui en fait la base solide. 4. La foi que leur zèle saura défendre, conserver, développer, c'est l'élément le plus essentiel de cette nationalité canadienne que nous voulons tous maintenir en ce beau pays où la Providence nous a appelés à vivre. (.Discours prononcé à la distribution des prix du Sémi- naire de St. Hyacinthe.)
J. S. Raymond, Pire., V. G.
Modèle d'analyse.
Abréviations dans l'analyse des pronoms.
Pronom personnel {Pron. pers.) — démonstratif (dém.) possessif (poss.)— relatif (re/.)— indéfini (indéf.) ;
Preniiére, seconde ou troisième personne (le, 2e ou ?>e p.) (m. ou/.) — (s. ou pi.) — représente ou a j^our antécédent (représ, ou ant.)
Analyse du Nom, de V Article, de V Adjectif ei du Pronom.
I.
1ÈRE. Phrase.
1 . Notre, adj. poss. f. s. dét. patrie.
2. Belle, adj. quai. f. s. quai, patrie.
3. Chère, adj. quai. f. s. quai, patrie.
4. Patrie, n. comm. f. s.
5. La, art. simpl. f. s. dét. terre. G. Terre, n. coinm. f. s.
1. Qui, pro. rel. 3e. p. f. s. (ant. terre).
8. Nous, pro. pers. le. p. m. fpl. pour le s.)
9. Laquelle, pro. rel. 3e. p. f. s. (ant. terre).
10. (S' pour se, pro. pers. 3e. p. f. pi. (représ, destinées.)
11. Aos, adj. poss. f. pi. dét. destinées.
26 ANALYSE GRAMMATICALE.
12. Destinées, n. connu, f. pi.
13. Où (dans laqnclle), pro. rel. 3c. p. f. s. (ant. terre.)
14. Notre, adj. poss. m. s. dét. tombeau.
15. Tombeau, n. comin. m. s.
IG. La, art. sinipl. f. s. dét. patrie.
17. Patrie, n. comni. f. s.
18. Elle, pro. pers. 3e. p. f. s. (représ, patrie).
19. Notre, adj. poss. m. s. dét. organe.
20. Organe, n. conini. m. s.
21. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. (représ, élèves).
22. Votre, adj. poss. f s. dét. éducation.
23. Education, n. comm. f. s.
24. La, pro. pers. 3e. p. f. s. (représ, patrie).
2e. Phrase.
1. Nous, pro. pers. le. p. m. (pi. pour le s.)
2. Vos, adj. poss. m. pi. dét. travaux.
3. Travaux, n. connu, m. pi.
4. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. (représ, élèves).
5. Tout, adj. indéf. m. s. dét. ce.
6. Ce, pro. déin. 3e. p. m. s.
7. Que, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. ce).
8. Le, art. sinipl. ni. s. dét. pays.
9. Pays, n. connu, in. s.
10. Droit, n. comm. m. s.
11. En, pro. rel. 3e. p. m. pi. (ant. travaux).
II. 1ÈRE. Phrase.
1. //, pro. pers. 3e. p. m. s.
2. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. (représ, élèves).
3. Que, pro. rel. 3e. p. ni. pi. (ant. élèves).
4. Dieu, n. prop. ni. s.
5. Les, art. simpl. f. pi. dét. âmes.
6. Ames, n. comm. ï. pi.
7. Leur, adj. poss. m. s. dét. ministère.
8. Ministère, n. comm. m. s.
9. Sacré, adj. quai. ni. s. quai, ministère.
10. Dignes, atlj. quai. f. pi. quai. âmes.
11. La, art. sinipl. f. s. dét. patrie.
12. Patrie, n. comm. f. s.
13. Céleste, adj. quai f. s. quai, patrie.
ANALYSE GRAMMATICALE. 27
2e. Phrase.
1. Ce, pro. déni. 3e. p. m. s.
2. Doute, n. comin. m. s.
3. Le, art. simpl. m. s. dét. but.
4. But, n. comm. m. s.
5. Dominant, adj. quai. m. s. quai. but.
6. Leur, adj. poss. f. s. dét. action.
7. Action, n. comni. f. s.
8. Ceux-là, pro. dém. 3e. p. m. pi.
9. Ils, pro. pprs. 3e. p. m. pi.
10. Des, art. comp. m. pi. dét. membres.
11. Membres, n. comm. m. pi.
12. Inutiles, adj. quai. m. pi. quai, membres.
13. La, art. simpl. f. s. dét. patrie.
14. Pairie, n. comm. f. s.
15. Terrestre, adj. quai. f. s. quai, patrie.
3e. Phrase.
1. L' pour Ze, art. simpl. élidé, m. s. dét. esprit.
2. Esprit, n. comm. m. s.
3. Religieux, adj. quai. m. s. quai, esprit.
4. La, art. simpl. f. s. dét. société.
5. Société, n. comm. f. s.
6. Jls, pro. pers. 3e. p. m. pi. T. Ce, pro. dém 3e. p. m. s.
8. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. ce).
9. En, pro. rel. 3e. p. f. s. (ant. société.)
10. La, art. simpl. f. s. dét. base,
11. Base, n. comm. f. s.
12. Solide, adj. quai. f. s. quai. base.
exercices.
I. 1. A ceux qui ne sortiront pas de la société laïque, nou.^ avons dit et nous redisons : Servez la patrie par les vertus auxquelles vous avez à vous former, par ces qualités morales qui ont fait et devront faire toujours la gloire de notre caractère national : la probité, la fermeté inaccessible à la corruption, la cordiale hospitalité de nos pères, la bien- veillance envers tous, même envers ceux qui, étrangers à nous par la religion et l'origine, sont cependant nos frères, nos concitoyens, puisqu'ils habitent la même patrie, vivent sous les mêmes lois et doivent travailler de concert avec nous à la prospérité du pajs.
28 ANALYSE GRAMMATICALE.
IL 1. Servez la patrie en vous préparant par une forte étlucation littéraire et morale à exercer sur vos concitoyens une influence salutaire, à défendre leurs intérêts par une Ijarole éclairée et sachant se taire respecter, à remplir avec habileté et intégrité les charges dont vous pourriez être investis plus tard ponr le bien de la société.
III. 1. Apprenez à servir la patrie avec dévouement et générosité, non par une ambition éguï~te qui cherche l'hon- neur pour soi et l'abaissement pour les autres, non par la cupidité des salaires attachés aux fonctions publiques, non pour la prédominance d'un parti voué exclusivement à de certains hommes ou à des doctrines qui ne sont pas celles de l'intérêt général.
IV. 1. Servez la patrie pour elle-même, parce qu'étant votre mère, elle réclame avec droit les services dévoués de ses enfants ; parce que l'amour pour elle est une vertu morale inspirée par la raison et le plus noble instinct du cœur, un devoir dont l'obligation est sanctionnée par la voix de tous les peuples notant d'ignominie le citoyen qui trahit sa cause ou refuse de la servir; parce qu'enfin la distinction des nationalités est dan-i les desseins de Dieu, qui a constitué les peuples dans les limites qui circonscrivent chacun d'eux, et que lui-même a fait une obligation de pv'iev pour la patrie et de la défendre.
V. 1. En vous enseignant vos devoirs sociaux, nous n'avons cessé de vous répéter : Tenez aux principes, ils sont tout ; les principes de la foi, de la morale, de l'équité, des lois constitutives de la société, tenez-y. 2. Nous ne sau- rions trop vous le redire dans ces temps où trop souvent dominent les intérêts personnels, et où Ton a recours sans cesse aux expédients pour répondre à des énigmes coupables. 3. Le principe, c'est la base de l'édifice social, qui sans lui ne s'appuie plus que sur de misérables étais que les vents si fréquents à cette saison de tempêtes renverseront au pre- mier jour. (Discours prononcé à la distribution des prix du Séminaire de St. Hyacinthe.)
J. S. Raymond, Pire.. V. G.
A LA GLOIRE DE PlE IX.
0 Père des croyants, colonne de la foi. Demeure inébranlable au plus fort de l'orage; Car l'ange du Seigneur seconde ton courage, Et Dieu combat pour toi.
ANALYSE GRAMMATICALE. 29
Tes jours sont traversés, ô Pontife immortel ; Mais que peut le danger sur un cœur magnanime I Ta tbrce est dans la Croix, cet étendard sublime, Que tu reçus du ciel.
Ton bras doit prévaloir sur l'enfer conjuré. De tes fiers ennemis la puissance éphémère Toujours se brisera contre le roc de Pierre : Le Seigneur l'a juré.
D'un souffle il terrassa le grand Napoléon ; Ce colosse 3Si tombé comme un roseau fragile, Ton siège, raffermi sur un roc immobile, A bran-é l'Aquilon.
Guide l'arche bénie à travers les brisants, Espère : un jour meilleur brillera sur ta tête ; Car celui dont la voix commande à la tempête, Veille sur ses enfants.
Courage î Elu du Christ, sois ferme et sans émoi. L'épreuve n'a qu'un temps ; oui, ces ligues impies. Ces aères légions que l'enfer a vomies. Tomberont devant toi.
ZÉPHIKIN MaYRAXD.
CHAPITRE V.
Du Verbe.
Le Verbe est un mot qui exprime l'existence, ou qui marque l'état ou l'action des personnes et des choses, avec rapport à un temps présent, passé, ou futur.
Le mot qui représente la personne ou la chose qui est, ou qui fait l'action exprimée par le verbe, est appelé sujet. II répond à la question qui est-ce qui ? pour les personnes, et qu'est-ce qui? pobr les choses, que l'on place avant le verbe.
On appelle régimes ou compléments les mots qui com- plètent le sens commencé par un verbe. Ces régimes sont directs ou indirects.
Le régime direct est le mot qui répond à la question qui ? pour les personnes, et quoi ? pour les choses, mise après le verbe.
Le régime indirect est le mot qui répond à l'une des
30 ANALYSE GRAMMATICALE.
questions à qui? de qui ? par qui? pour les personnes, à quoi ? de quoi ? par quoi ? pour les choses, mise après le verbe.
Le verbe aci?/ marque une action faite par le sujet, et a ou peut avoir un régime direct.
Le verbe ^as.s?y marque une action soufierte par le sujet, et faite par un régime indirect.
Le verbe neutre exprime un état, ou une action faite par le sujet, et n'a jamais de régime direct.
Le verbe pronominal ou réfléchi est celui dont le sujet et le régime sont tous deux de la même personne, et repré- sentent la même personne ou la même chose.
Le verbe impersonnel n'a ordinairement qu'un sujet vague représenté par le pronom il, et ne se conjugue qu'à la troisième personne du singulier.
Le seul verbe est proprement le verbe être ; mais en se com- binant avec un autre mot qu'on appelle attribut, il forme cinq sortes de verbes, qui sont : le verbe actif, le verbe passif, le verbe neutre, le verbe pronominal ou réfléchi, et le verbe impersonnel.
Matière (^analyse.
I. 1 . Il est une chose entre toutes, qu'il est urgent de développer en ce jeune pays, et cette chose, c'esï le goût, c'esHa passion de l'étude. 2. Or, cette passion ne peut naître et se développer que par l'étude. 8. Quel travail pénible n'es^ce pas que à! étudier, pour celui qui le fait sans goût, avec répugnance 1 4. Quelle source de jouis- sances infinies, au contraire, ri'est pas l'étude pour celui qui est parvenu une fois à cultiver ce goût jusqu'à la pas- sion ! 5. De toutes les passions, il n'en est pas de plus fortes ni de plus tenaces, une fois qu'on est parvenu, par des soins intelligents, à lui donner son plein développement. 6. Que sont pour l'amant de la science tous les plaisirs du monde comparés aux sereines jouissances que lui donnent ses livres et ses bouquins ?
Dr. F. A. H. La Rue.
Modèle d'analyse.
Abréviations dans l'analyse des verbes, des sujets et des régimes.
Verbe actif. (F. act.) — passif (pass.) — neutre (n.) — pro- nominal essentiel ou accidentel (pron. ess. ou ace.) — imper-
ANALYSE GRAMMATICALE. 31
sonnel essentiel ou accidentel (imp ess. ou ace.) première, seconde ou troisième conjugaison (le. 2e. ou Se. conj.) régulier ou irrégulier (rég. ou irrég.)
Infinitif (Inf. ) — Indicatif {Ind.) — Conditionnel {Cond.) — Impératif (Impér.) — Subjonctif (Subj.)
Présent (prés.) — imparfait (î'mp.)-pa=sé défini (p. déf.) — indéfini (irarfc/'.)-antérieur (ant.) plus-que-parfait (p.-q. par/.) — futur simple ou passé (fut. simpl. ou passé) — Participe présent (p. prés.) — Participe passé (p. pass.)
Analyse du Nom, de l'Article, de V Adjectif, du Pronom et du Ferbe.
1ÈRE. Phrase.
1. R, pro. pers. 3e. p. m. s. suj. apparent de est.
2. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. il.
3. Une, adj. num. card. f. 8. dét. chose.
4. Chose, n. comm. f. s. suj. réel de est.
5. Toutes, adj. indéf. f. pi. dét. choses s.-ent.
6. Qm' pour que, pro. rel. 3e. p. f. pi. (ant. choses s.-
ent.) rég. dir. de développer.
7. //, pro. pers. 3e. p. m. s. suj. app. de est.
8. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. il.
9. Urgent, adj. quai. m. s. quai, développer.
10. Développer, v. act. le. conj. rég. inf. prés. suj. réel
de est.
11. Ce, adj. dém. m. s. dét. pays.
12. Jeune, adj. quai. m. s. quai. pays.
13. Pays, n, comm. m. s.
14. Cette, adj. dém. f. s. dét. chose.
15. Chose, n. comm. f. s. att. de goût et passion.
16. C" pour ce, pro. déni. 3e. p. m. s. att. répété de goût
et passion.
17. Est, V, subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. goût.
18. Le, art. simpl. m. s. dét. goût.
1 9. Goût, n. comm. ra. s. suj. de est.
20. C pour ce, pro. dém, 3e. p. m. s. att. répété de goût
et passion.
21. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. passion.
22. La, art. simpl. f. s. dét. passion.
4
32 ANALYSE GRAMMATICALE.
23. Passion, n. coinni. f. s. suj. de est.
24. ly pour la, art. sinipl. élidé, f. s. dét. étude.
25. Etude, n. connu. 1". s.
215. Phrase.
1. Cette, adj. déni. f. s. dét. passion.
2. Passion, n. conini. f. s. suj. de peut.
3. Peut, V. n. 3e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à cause
de son suj. passion.
4. Naître, v. n. 4e. conj. irrég. inf. prés. rég. dir.
de peut.
5. Se, pro. pers. 3e. p. f. s. rég. dir. de développer.
6. Développer (Se), v. pron. ace. le. conj. rég. inf. prés.
rég. dir. de peut.
7. i(' pour la, art. simpl. élidé, f. s. dét. étude.
8. Etude, n. comm. f. s.
3e. Phrase.
1. Quel, adj. indéf. m. s. dét. travail.
2. Travail, n. comm. m. s. att. de étudier.
3. Pénible, adj. quai. m. s. quai, travail.
4. Est, V. subs. 4e. conj.- irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. étudier.
5. Ce, pro. déni. 3e. p. m. s.
6. Etudier, v. act. n. le. conj. rég. inf. prés. suj. de est.
7. Celui, pro. déni. 3e. p. m. s.
8. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. celui) suj. de fait.
9. Le, pro. pers. 3e. p. m. s. (représ, travail) rég. dir.
de fait.
10. Fait, V. act. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. qui.
11. Goût, n. comm. m. s.
12. Répugnancej n. comm. f. s.
4e. Phrase.
1. Quelle, adj. indéf. f. s. dét. source.
2. Source, n. comm. f. att. de étude.
3. Jouissances, n. comm. f. pi.
4. Infinies, adj. quai. f. pi. quai, jouissances.
5. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. étude.
6. L' pour là, artr sinipl. f. s. dét. étude.
ANALYSE GRAMMATICALE. 33
7. Etude, n. comm. f. s. suj. de est.
8. Celui, pru. déni. 3e. p. m. s.
9. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. celui) sujet de est
parvenu.
10. Est parvenu, v. n. 2e. conj. irrég. inJ. p. indéf. 3e. p.
s. à cause de son suj. qui.
11. Une, adj. num. card. f. s. dét. fuis.
12. Fois, n. comm. f. s.
13. Cultiver, v. act. le. conj. rég. inf. prés.
14. Ce, adj. dém. m. s. dét. goût.
15. Goût, n. comm. m. s. rég. dir. de cultiver.
16. La, art. simpl. f. s. dét. passion.
17. Passion, n. comra. f. s.
Exercices.
Sur la mort de M. de Fenouillet, ancien professeur à V Ecole Normale-Laval.
Loin des lieux enchantés où coula votre enfance, Et sans avoir revu votre douce Provence, Sur les bords canadiens pour toujours endormi, Vous avez achevé votre sombre voyage. Sans craindre désormais la foudre ni l'orage, Dormez en paix, mon vieil ami !
Dormez sous cette terre, où l'amitié fidèle. Cet odorant parfum que notre âme recèle. Gravera votre nom dans notre souvenir. Dormez sous cette terre où la mort froide et pâle A brisé de sa main, dans une heure fatale, Tous vos projets de l'avenir.
Sous le ciel radieux de la vieille patrie, Ah! vous aviez rêvé la vieillesse embellie Par tous les souvenirs de votre doux printemps. Vous espériez dormir, aux bords de la Durance, Votre dernier sommeil, et donnera la France Ce qui restait de vos vieux ans.
Comme le voyageur dont là force succombe. Avant la fin du jour vous truuvez votre tombe ; Dans la coupe de vie, aux bords couverts de fiel. Où vous vous abreuviez sans murmure et sans plainte, La mort vous a laissé boire toute l'absinthe. Sans vous laisser goûter au miel.
34 ANALYSE GRAMMATICALE.
On eût dit, en voyant, plein de sombres pen^éep, Votre front reliéter Men des douleurn passées, Que jamais le bonheur ne vous avait suuri ! Une douleur secrète avait brisé votre âme ; Nulle main n'a donc pu verser un pur dictame Sur votre cœur endolori !
Aviez-vous éprouvé la malice des hommes? Ou plutôt, trouviez-vous qu'ici-bas nous ne sommes Qu'un jouet d'un instant dans les mains du malheur? Aviez-vous donc appris que l'existence avide, Hélas! ne pouvait pas combler l'immense vide De ce goutire sans fond que l'on nomme le cœur?
Venu bien après vous dans cette sombre scène, Où partout la douleur domine en souveraine, Nous avons moins vécu, nous avons moins souffert. Déjà l'illusion à notre espoir ravie, A fui loin de nos cœurs, et nous trouvons la vie Plus aride que le désert.
Vous laissez parmi nous une trace durable. Fidèle à vos amis, aux pauvres secourable. Des plus nobles vertus vous suivîtes la loi. Le ciel des plus beaux dons avait orné votre âme, Dont vous saviez toujours entretenir la flamme, Aux éclairs du génie, aux rayons de la foi.
Votre esprit s'élevait à la hauteur sereine, Où planent tous les rois de la pensée humaine. Et Dante, Bossuet, Goethe, Chateaubriand, Etaient la source vive où votre intelligence, S'enivrait chaque jour de force et de silence, Et goûtait les splendeurs de ce concert géaut.
Esclave du devoir, votre parole ardente.
Voulut user trop tôt sa sève fécondante 5
Comme un soldat debout qui meurt l'arme à la main,
Vous luttiez corps à corps avec la maladie.
Vous disiez, ranimant votre force aflàiblie :
Aujourd'hui le travail et le repos demain 1
Demain, c'était la tombe où la mort dure et sombre^ Vous donnait ce repos plein de silence et d'ombre, Où nous irons un jour dormir à vos côtés j
ANALYSE GRAMMATICALE. 35
Demain, c'était la mort sur la terre étrangère, Loin du beau ciel natal où mourut votre mère, Où dorment vos aïeux sur des bords enchantés.
Vous êtes maintenant dans le royaume morne,
Où, plaisir ou douleurs, toute chose est sans borne. ]
Mais au seuil du tombeau, dans votre cœur pieux
Vous reçûtes le pain de l'éternelle vie ;
Sous ce divin soleil votre âme épanouie
Sur l'aile de la foi s'est envolée aux cieux 1
OCTAVK CrÉMAZIE.
CHAPITRE VI.
Du Participe.
Le participe est un mot qui tient du verbe et de l'adjectif. Lorsqu'il est employé comme verbe, il exprime une action passagère ; mais, employé comme adjectif, il exprime un état, une manière d'être constante.
Le participe présent exprime une action présente, et est toujours terminé en ant. Employé comme adjectif, il est appelé adjectif verbal.
he participe passé exprime toujours une action passée. Employé sans auxiliaire, il est appelé quelquefois adjectif qualijîcatif, et mieux, dans tous les cas, participe adjectij.
Matière d'analyse.
Perché comme un aiglon sur le liant promontoire, Baignant ses pieds de roc dans le fleuve géant, Québec voit ondoyer, s3'mbole de sa gloire, L'éclatante splendeur de son vieux drapeau blanc.
Et près du château fort, la jeune cathédrale Fait monter vers le ciel son clocher radieux ; Et l'Angelus du soir, porté par la rafale, Aux échos de Beaupré, jette ses sons joyeux.
Pensif dans son canot, que la vague balance, L'Iroquois, sur Québec, lance un regard de feu. Toujours rêveur et sombre, il contemple en silence, L'étendard de la France et la croix du vrai Dieu.
Octave Crémazie.
36 ANALYSE GRAMMATICALE.
Modèle (Tanalyae.
Abréviations dans l'analyse du participe.
Participe passé sans auxiliaire s'analyse : participe adjectif {part, adj.) — vi. ouf. — s. ou pi. — qualifie {quai.) ou at- tribut {ntt.).
Le participe passé accompagné d'un auxiliaire et le parti- cipe présent s'analysent tous deux comme verbes.
L'adjectif verbal, qui vient du verbe, s'analyse: adjectif verbal {adj. verb.) — m. ouf. — s. ou pi. — qualitie (quai.) — ou attribut (att.)
Analyse du Nom, de V Article, de V Adjectif, du Pronom, du y^erbe et du Participe.
Ire. Staxce.
1. Perché, part. adj. m. s. att. de Québec.
2. Un, adj. num. card. m. s. dét. aiglon.
3. Aiglon, n. comm. m. s. suj. de se perche s. — eut.
4. Le, art. simpl. m. s. dét. promontoire.
5. Haut, adj. quai. m. s. quai, promontoire.
6. Promontoire, n. comm. m. s.
7. Baignant, v. act. le. conj. rég. inf. p. près. att. de
Québec.
8. Ses, adj. poss. m. pi. dét. pieds.
9. Pieds, n. comm. m. pi. rég. dir. de baignant.
10. Roc, n. comm. m. s.
11. Le, art. simpl. m. s. dét. fleuve.
12. Fleuve, n. comm. m. s.
13. Géant, n. comm. empl. comme adj. quai. m. s. quai.
fleuve. 1-i. (Québec, n. prop. m. s. suj. de voit.
15. Voit, v. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. Québec.
16. Ondoyer, v. n. le. conj. rég. inf. prés. att. de splen-
deur.
17. Symbole, n. comm. m. s. att. de splendeur.
18. Sa, adj. poss. f. s. dét. gloire.
19. Gloire, n. comm. f. s.
20. L' pour la, art. simpl. élidé, f. s. dét. splendeur.
21. Eclatante, adj. quai. f. s. quai, splendeur.
22. Splendeur, n. comm. f. s. rég. dir. de voit. *23. Son, adj. poss. m. s. dét. drapeau.
ANALYSE GRAMMATICALE.
37
24. Vieux, aclj. quai. m. s. quai, drapeau.
25. Drapeau, n. conini. m. g.
26. Blanc, adj. quai. m. s. quai, drapeau.
* 2e. Staxce.
1. Du. art. comp. m. s. dét. château.
2. Château, n. comm. m. s.
3. Fort, adj. quai. ni. s. quai, château.
4. La, art. sinipl. f. s. dét. cathédrale.
5. Jeune, adj. quai. f. s. quai, cathédrale.
6. Cathédrale, n. comm. 1'. s. suj défait uionttr.
7. Fait monter, loc. verb. act. 4e. conj. irrég. ind. prés.
3e. p. s. à cause de son suj. cathédrale.
8. Le, art. sinipl. m. s. dét. ciel.
9. Ciel, n. coniio. lu. s.
10. Son, adj. poss. m. s. dét. clocher.
11. Clocher, n. comm. s. rég. dir. de fait monter.
12. Radieux, adj. quai. m. s. quai, clocher.
13. L' pour le, art. sinipl. m. s. dét. angélus.
14. Angélus, n. comm. ni. s. suj. de jette.
15. Du, art. comp. m. s. dét. soir.
16. Soir, n. comm. m. s.
17. Porté, part. adj. m. s. att. de angélus.
18. La, art. sinipl. f. s. dét. rafale.
19. Rafale, n. comm. f. s.
20. Aux, art. comp. ni. pi. dét. échos.
21. Echos, n. comm. m. pi.
22. Beaupré, n. prop. m. s.
23. Jette, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à cause
de sou suj. angélus.
24. Ses, adj. poss. m. pi. dét. sons.
25. Sons, n. comm. m. pi. rég. dir. de jette.
26. Joyeux, adj. quai. m. pi. quai. sons.
3e. Staxce.
1. Pensif, adj. quai. m. s. quai. Iroquois.
2. Son, adj. poss m. s. dét. canot.
3. Canot, n. comm. m. s.
4. Que, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. canot) rég. dir. de
balance.
5. La, art. sinipl. f. s. dét. vague.
6. Vague, n. comm. f. s. sujet de balance.
38 ANALYSE GRAMMATICALE.
7. Balance, v. act. le. coiij. rég. intl. prés. 3e. p. s. à
cause (Je sun siij. vague.
8. -L' pour le, art. simpl. m, s. dét. Iroquois.
9. Iroquois, n. prop. m. s. suj. de lance.
10. Québec, n. prop. m. s.
11. Lance, v. act. le. conj. rég. ind. prés. .3e. p. s. à
cause de son suj. Iroquois.
12. Un, adj. nuni. card. m. s. dét. regard.
13. Regard, n. comni. m. s. rég. dir. de lance.
14. Feu, n. comni. ni. s.
15. Rêveur, adj. quai. m. s. att. de il.
16. Sombre, adj. quai. m. s. att. de il.
17. //, pro. pers. .3e. p. m. s. sujet de contemple.
18. Contemple, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s.
à cause de son suj. il.
19. Silence, n. conim. m. s.
20. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. étendard.
21. Etendard, n. comin. m. s. rég. dir. de contemple.
22. La, art. simpl. f. s. dét. France.
23. France, n. prop. f. s.
24. La, art. simpl. f. s. dét. croix.
25. Croix, n. comm. f. s. rég. dir. de contemple.
26. Du, art. comp. m. s. dét. Dieu.
27. Vrai, adj. quai. m. s. quai. Dieu.
28. Dieu, n. prop. m. s.
CHAPITRE VII.
De la Préposition.
I^a Préposition est un mot invariable qui fait rapporter un complément ou régime au mot qui le régit.
On appelle préposition simple celle qui est exprimée par un seul mot, et préposition composée ou locution prépositive celle qui est formée par la réunion de plusieurs mots.
Il y a quelques adjectifs et quelques participes qu'où emploie comme prépositions, savoir : attenant, attendu, con- cernant, durant, excepté, joignant, propre, sauf), suivant, supposé, touchant, vu, &c.
Matière d'analyse.
Ave.
Je vous ^alue, ô Reine, ô puissante Marie I Pour vos nombreux enfants priez, priez Jésus !
ANALYSE GRAMMATICALE. 39
Qu'il répande sur eux, sur ma jeune patrie, Ces doux parfums du ciel, que vous, mère chérie, Goûtez au milieu des élus.
Oui ! vous êtes bénie, ô Marie, ô ma mère ! Et béni fut Jésus dans votre chaste sein ! Descendu de son trône à la voix de son Père, Il s'incarne ici-bas et se fait notre frère Pour racheter le genre humain !
0 mère des pécheurs, vous qu'un seul regret touche, Pour moi, petit enfant, je demande à genoux, Quand mes jours révolus me cloûront sur ma couche, Un seul de vos regards, un mot de votre bouche, Qui rendent mon trépas plus doux I
F. E. JuNEAr, Inspecteur d- écoles.
Modèle d'analyse.
Abréviations dans l'analyse de la. préposition. Préposition (prép.) fait rapporter (rapp.) un mot à un autre.
Analyse du Nom, de V Article, de V Adjectif, du Pronom, du Verbe, du Participe et de la Préposition.
Ire. Stance.
1. Je, pron. pers. le. p. m. s. suj. de salue.
2. Vous, pron. pers. 2e. p. f. (pi. par politesse) rég.
dir. de salue.
3. Salue, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p. s. à
cause de son suj. je.
4. Reine, n. comm. f. s. att. de vous.
5. Puissante, adj. quai. f. s. quai. Marie.
6. Marie, n. prop. f. s. att. de vous.
1. Pour, prép. lait rapp. enfants à priez.
8. Vos, adj. poss. m. pi. dét. enfants.
9. Nombreux, adj. quai. m. pi. quai, enfants.
10. Enfants, n. comm. m. pi. rég. de la prép. pour.
11. Priez, V. act. le. conj. rég. impér. 2e. p. pi. à cause
de son suj. vous s.-ent.
12. Jésus, n. prop. m. s. rég. dir. de priez.
5
40 ANALYSE GRAMMATICALE.
13. H, pro. pers. 3e. p. m. p. suj. de répande.
14. Répande, v. act. 4e. conj. rég. subj. prés. 3e. p. 8. à
cause de son snj. il.
15. Sur, prép. fait rapp. eux à répande.
16. Eux, pro. pers. 3e. p. m. pi. rég. de la prép. sur.
17. Sur, prép. fait rapp. patrie à répande.
18. Ma, adj. posri. f. s. dét. patrie.
19. Jeune, adj. quai. f. e. quai, patrie.
. 20. Patrie, n. comm. f. s. rég. de la prép. sur.
21. Ces, adj. dém. m. pi. dét. parfums.
22. Doux, adj. quai. m. pi. quai, parfums.
23. Parfums, n. comm. m. pi. rég. dir. de répande.
24. Du pour de le, de. prép. fait rapp. ciel à parfums,
le, art. simpl. m. s. dét. ciel.
25. Ciel, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
26. Que, pro. rel. 3e. p. m. pi. (aut. parfums) rég. dir.
de goiitez.
27. Vous, pro. pers. 2e. p. f. (pi. par politesse) suj. de
goûtez.
28. Mère, n. comm. f. s. att. de vous.
29. Chérie, part. adj. f. s. quai. Mère.
30. Goûtez, V. act. le. conj. rég. ind. prés. 2e. p. pi. à
cause de son suj. tous.
31. Au milieu de, loc. prép. fait rapp. élus à goûtez.
32. Les, art. simpl. m. pi. dét. élus.
33. Elus, n. comm. m. pi. rég. de la prép. au milieu de.
2e. Stance.
1. Vous, pro. perg. 2e. p. f. (pi. par politesse) suj. de
êtes bénie.
2. Etes bénie, v. pass. 2e. conj. rég. ind. prés. 2e. p. pi.
à cause de son suj. vous.
3. Marie, n. prop. f. s. att. de vous.
4. Ma, adj. poss. f. s. dét. mère.
5. Mère, n. comm. f. e. att. de vous.
6. Fut béni, v. pass. 2e. conj. rég. ind. p. déf. 3e. p. 8.
à cause de son suj. Jésus.
7. Jésus, n. prop. m. s. suj. de fut béni.
8. Dans, prép. fait rapp. sein à fut béni.
9. Votre, adj. poss. m. s. dét. sein.
10. Chaste, adj. quai. m. s. quai. sein.
11. Sein, n. comm. m. s. rég. de la prép. dans.
12. Descendu, part. adj. m. s. att. de il.
13. De, prép. fait rapp. trône à descendu.
ANALYSE GRAMMATICALE. 41
14. Son, adj. poss. tn. s. dét. trône.
15. Trône, n. comm. m. s. ré;z. de la prép. de.
16. A, prép. fait rapp. voix à descendu.
17. La, art. simpl. f. s. dét. voix.
18. Voix, n. comm. f. 6. rég. de la prép. à.
19. De, prép. fait rapp. père à voix.
20. Son, adj. poss. m. s. dét. père.
21. Père, n. comm. pour n. prop. m. e. rég. de la prép.
de.
22. Il, pro. pers. 3e. p. m. s. suj. de s'incarne.
23. /S' pour se, pro. pers. 3e. p. m. s. rég. dir. de incarne.
24. {S' ) 'incarne, v. pron. ess. le. conj. rég. ind. prés.
3e. p. s. à cause de son suj. il.
25. Se, pro. pers. 3e. p. m. s. rég. dir. de fait.
26. (Se) fait, v. pron. ace. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e.
p. s. à cause de son suj. il.
27. Noire, adj. poss. m. s. dét. frère.
28. Frère, n. comm. m. s. att. de se.
29. Pour, prép. fait rapp. racheter à s'incarne et se fait.
30. Racheter, v. act. le. conj, rég. inf. prés. rég. de la
prép. pour.
31. Le, art. simpl. m. s. dét. genre.
32. Genre, n. comm. m. s. rég. dir. de racheter.
33. Humain, adj. quai. m. s. quai, genre.
Exercices.
I. 1. Nous servons l'Angleterre avec fidélité, sa gracieuse souveraine a conquis chez nous les sympathies de tous ; il y a plus : nos compatriotes d'origine française sont .sincèrement attachés à la Constitution britannique ; ils ont grandi à son ombre et la considèrent comme la sauvegarde de leur na- tionalité sur notre continent d'Amérique : mais notre cœur bat toujours au nom de la France. 2. Nous avons conservé les trois liens qui rappellent aux hommes une même origine : la langue, les moeurs et la religion. 3. Ce n'est pas nous qui nous sommes détachés de la belle France : on nous a arrachés de son sein, comme ces enfants qu'on arrache des bras de leur mère. 4. Aussi le Français est reçu parmi nous comme un frère, et je me sens ici au milieu de ma famille. 5. Vive la France ! {Discours prononcé à l'Ecole Normale de Cluny, France.)
HoK. P. J. 0. Chauve Ar,
Surintendant.
42 ANALYSE GRAMMATICALE.
La Charité.
Riches, quand des plaisirs la bruyante cohorte En essaims bourdonnants s'arrête à votre porte, Et rieuse s'élance en vos salons joyeux; Quand, dans vos bals dorés, la valse tournoyante Déroule en frais anneaux sa spirale ondoyante Sur vos tapis soyeux ;
Quand tout est volupté, ravissement et joie; Quand on voit miroiter chaque robe de soie Aux tremblantes lueurs des candélabres d'or ; Quand tout jette l'ivresse à votre âme ravie, Et que, dans votre cœur, des jjeiues de la vie Le souvenir s'endort;
Quand, chaudement drapés dans vos riches fourrures, Vous courez étaler vos brillantes parures, Traînés par vos coursiers mordant des freins d'argent; Quand prés de vous s'incline une foule empressée, .... Oh I n'avez-vous jamais une seule pensée Pour le pauvre indigent ?
Déshérité de tout, forçat de la souffrance, Il n'a, pour prolonger sa pénible existence. Que quelques vieux haillons, qu'un morceau de pain noir: Il est là grelottant dans sa froide mansarde .... Paria du bonheur, l'avenir ne lui garde Qu'un morne désespoir!
Oh ! ne l'oubliez pas dans vos fêtes splendides ! Pour lui le soleil n'a que des rayons livides ; Sa vie, à lui, n'est plus qu'une longue douleur .... Oh ! ne l'oubliez pas! rien qu'une smiple obole Peut rendre aux malheureux qu'elle sauve et console La vie et le bonheur !
Donnez à l'orphelin, à l'infirme, à la veuve, A tous ces pauvres cœurs que la soutFrance abreuve; Donnez, donnez ! la main de Dieu vous le rendra: C'est lui qui l'a promis. Et vous surtout, madame, Qui connaissez si bien les doux penchants de l'âme. Oh ! faites des heureux, et l'on vous bénira !
Louis-HoNORÉ Fréchette.
ANALYSE GRAM3IATICALE. 43
La campagxe.
I. 1. 0 riclies orgueilleux des villes superbes ! dites-moi si, sous vos lambris dorés, vous goûtez le bonheur paisible du bon paysan. 2. Dites-moi si, dans le tumulte de la foule des envieux, vous respirez comme lui l'air pur et em- baumé des fleurs. 3. Vous éveillez-vous comme lui au son de la cloche du matin, avec les chants joyeux de l'oiseau? 4. Entrez donc, voyageurs insensibles: abandonnez ^jour un instant ces souvenirs, ces pensées de grandeur et d'orgueil ; et vous qui aimez la simplicité, venez la voir dans toute sa pureté ....
Eugène L'Ecuyer.
CHAPITRE VIII.
De l'Adverbe.
U adverbe est un mot invariable qui modifie un verbe, un adjectif ou un autre adverbe.
Les adverbes servent à marquer: la manière, la. quantité, le temps, le lieu, l'ordre, Y affirviation, la négation, l'in- terrogation.
On appelle locution adverbiale toute réunion de mots équivalant à un adverbe.
Matière d analyse.
L L Les peuples, comme les individus, nfi reçoivent l'existence et la durée qu'k condition d'en user sagement et chrétiennement. 2. Au jour le plus inattendu quelquefois, Dieu exige d'eux un compte sévère mais juste de leurs actions.
IL L II importe donc qu'ils marchent consf a??) ??ienf dans la bonne voie, dans les droits sentiers de l'honneur et de la justice. 2. Et quoi de plus propre à éclairer les horizons profonds et cachés de l'avenir, que le flambeau du passé ? que les enseignements des temps qui ne sont plus ? que l'Histoire enfin ?
m. 1. Que d'erreurs, que de fautes, que de crimes même nous éviterions tous les jours, si nous mettions à profit l'expérience de ceux qui nous ont précédés dans la vie I
Norbert Thibault,
Prof. E. N. L.
44- ANALYSE GRAMMATICALE.
Modèle d^ analyse.
Abréviation* dans l'analyse de Vadverbe.
Adverbe (adv.) — de manière (man.) de quantité {quant.) de temps — de lieu — d'ordre — il'alfirniation {d'aff.) — de né- gation (nég.) — d'interrogation (d'interr.) — modifie (mod.)
Analyse du Nom, de V Article, de V Adjectif, du Pronom, du Verbe, du Participe, de la Préposition et de V Adverbe.
I.
Irë. Phrase.
1. Les, art. simpl. m. pi. dét. peuples.
2. Peuples, n. comm. m. pi. suj. de reçoivent.
3. Les, art. simpl. m. pi. dét. individus.
4. Individus, u. conim. m. pi. suj. de reçoivent s.-ent. 6. Ne que, loc. adv. mod. reçoivent.
6. Reçoivent, v. act. 3e. conj. rég. ind. prés. 3e. p. pi.
à cause de son suj. peuples.
7. X/' pour la, art. simpl. f. s. dét. existence.
8. existence, n. comm. f. s. rég. dir. de reçoivent.
9. La, art. simpl. f. s. dét. durée.
10. Durée, n. comm. f. s. rég. dir. de reçoivent.
11. A Condition de, loc. prép. faitrapp. user à reçoivent.
12. En, pro. rel. 3e. p. f. pi. (ant. existence et durée) rég.
ind. de user.
13. User, v. n. le. conj. rég. inf. prés. rég. de la loc.
prép. à condition de.
14. Sagement, adv. de manière mod. user.
15. Chrétiennement, adv. de manière mod. user.
2e. Phrase.
1. Au pour à le, à, prép. tait rapp. jour à exige, le, art.
simpl. m. s. dét. jour. ,
2. Jour, n. comm. m. s. rég. de la prép. à.
3. Plus (le), adv. de quant, modifie inattendu.
4. Inattendu (le plus),' adj. quai. (sup. rel.) m. s.
quai. jour.
5. Quelquefois, adv. de quant, mod. inattendu.
6. Dieu, n. prop. m. s. suj. de exige.
7. Exige, V. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p.. s. à
cause de son suj. Dieu.
8. D' pour de, prép. fait rapp. eux à exige.
9. Eux, pro. pers. 3e. p. m. pi. rég. de la prép. de.
ANALYSE GRAMMATICALE. 45
10. Un, adj. nuni. card. m. s. dét. compte.
11. Compte, n. conini. ra. s. rég. dir. de exige.
12. Sévère, adj. quai. m. s. quai, compte.
13. Junte, adj. quai. in. s. quai, compte.
14. De, prép. fait rapp. actions d compte.
15. Leurs, adj. poss. f. pi. dét. actions.
16. Actions, n. comm. f. pi. rég. de la prép. de.
3e. Phrase.
1. Il, pro. pers. 3e. p. m. s. suj. app. de importe.
2. Importe, v. impers, le. conj. rég. ind. prés. 3e. p.
s. à cause de son suj. il.
3. Qm' pour que, conj. lie ce qui suit d il importe.
4. Ils, pro. pers. 3e. p. m. pi. suj. de marchent.
5. Marchent, v. n. le. conj. rég. subj. prés. 3e. p. pi. à
cause de son suj. ils.
6. Constamment, adv. de temps mod. marchent.
7. Dans, prép. fait rapp. voie d marchent.
8. La, art. simpl. f. s. dét. voie.
9. Bonne, adj. quai. f. s. quai. voie.
10. Voie, n. comm. f. s. rég. de la prép. dans.
11. Dans, prép. fait rapp. droits d marchent.
12. Les, art. simpl. m. pi. dét. droits.
13. Droits, adj. quai. m. pi. quai, sentiers.
14. Sentiers, n. comm. m. pi. rég. de la prép. dans.
15. De, prép. fait rapp. honneur d sentiers.
16. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. honneur,
17. Honneur, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
18. De, prép. fait rapp. justice d sentiers.
19. La, art. simpl. f. s. dét. justice.
20. Justice, n. comm. f. s. rég. de la prép. de.
4e. Phrase.
1. Quoi, pro. ind. 3e. p. m. e. euj. de est e-ent.
2. De, prép. euphonique.
3. Plus, adv. de quant, mod. propre.
4. Propre (plus), adj. quai. (comp. de sup.) m. e. quai.
quoi.
5. A, prép. fait rapp. éclairer d propre.
6. Eclairer, v. act. le. conj. rég. inf. prés. rég. de la
prép. à.
7. Les, art. simpl. m. pi. dét. horizons.
8. Horizons, n. comm. m. pi. rég. dir. de éclairer.
9. Profonds, adj. quai. m. pi. quai, horizons.
46 . ANALYSE GRAMMATICALE.
10. Cachés, p. adj. in. pi. att. de horizons.
11. De, prép. lait rapp. avenir à horizons.
12. X/' pour le, art, 8inip. m. p. dét. avenir.
13. Avenir, n. connn. ni. s. rég. de la prép. de.
14. Le, art. simpl. m. s. dét. flambeau.
15. Flambeau, u. conini. m. s. suj. de est s.-ent.
16. Du pour de le, art. comp. m. s. dét. passé.
17. De, prép. fait rapjj. passé à flambeau.
18. Le, art. simpl. m. s. dét. passé.
19. Passé, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
20. Les, art. simpl. m. pi. dét. enseignements.
21. Enseignements, n. comm. m. pi. suj. de sont s.-ent.
22. Des pour de les, art. comp. m. pi. dét. lemps.
23. De, prép. fait rapp. temps à enseignements.
24. Les, art. simpl. m. pi. dét. temps.
25. Temps, n. comm. m. pi, rég. de la prép. de.
26. Qui, pro. rel. 3e. p. m. pi. suj. de sont.
27. A^e, adv. de nég. mod. plus.
28. Sont, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. pi. à
cause de son suj. qui.
29. Plus, adv. de quant, mod. sont.
30. X/' pour la, art. simp. f. s. dét. histoire.
31. Histoire, n. comm. f. s. suj. de est s.-ent.
32. Enfin, adv. d'ordre mod. est s.-ent.
Exercices.
I. 1. La Nouvelle-France conservera-t-elle quelques débris de la nationalité française ? 2. La Louisiane, l'Acadie, l'Illi- nois, le Michigan sont devenus Anglais; seul sur ce continent, le Bas-Canada a gardé la langue, les mœurs et les coutumes de la vieille France. 3. Placée sous un climat salubre mais sévère, ne pouvant jouir des avantages de la navigation que pendant la moitié de l'année, à sa naissance harcelée par les attaques incessantes des cinq nations iroquoises, la colonie française du Canada a eu à lutter longuement et péniblement, pour se maintenir sur le sol de la patrie. 4. Plus tard, en passant sous le joug de l'ennemi le plus constant de la France, nos pères purent un instant croire que c'en était fait de la nationalité canadienne. 5. Eh bien ! malgré le mauvais vouloir de quelques gouverneurs, et les persécutions sourdes des mignons du pouvoir ; en dépit des calomnies, des injustices, des insultes dont elle a été abreuvée, la population franco-canadienne s'est soutenue, s'est multipliée, et a pris sa part des progrès matériels, en conservant pré-
ANALYSE GRAMMATICALE. 47
cieusement sa foi, sa langue et ses institutions. 6. Bien des fois en la voyant se relever fraîche et forte, à la suite des succès obtenus par ses ennemis politiques, on aurait pu répéter ces paroles: "Cependant on roule, et lorsqu'on pense être au fond d'un précipice, on se trouve debout."
IL 1. La Providence a amorti les coups dirigés contre la po- pulation canadienne, lorsque celle-ci ne se comptait que par centaines ; aujourd'hui, huit cent mille Canadiens, unis par les liens les plus étroits, ont le droit de s'appeler frères. 2. Rejeter l'héritage que nos pères ont soigneusement gardé pour nous, serait une ingratitude à leur mémoire, et une trahison envers les générations futures; désespérer de le pouvoir conserver, serait méconnaître la protection du Dieu qui a veillé jusqu'à présent sur nos destinées.
III. I. Faible arbrisseau transporté des bords de la vieille France sur la teri-e vierge de l'Amérique, l'érable planté par Champlain a jeté de profondes racines dans le soi du Canada ; souvent battu par les tempêtes et attaqué par la hache du bûcheron, il s'est redressé après chaque orage, ses plaies se sont guéries, sa tête s'est couronnée d'un feuillage plus vert et plus vigoureux ; aujourd'hui, dans la force de l'adoles- cence, il promet d'étendre encore longtemps son ombre tutélaire, sur le promontoire de Stadacoué et sur les eaux du majestueux Saint-Laurent.
J. B. A. Ferland, Ptre.
I. L Si l'on envisage l'histoire du Canada sous l'aspect religieux, ou voit d'abord se présenter à nos regards ces courageux missionnaires allant au milieu des hordes sauva- ges, dans les forêts les plus profondes, prêcher une religion de charité et d'amour, adoucir les mœurs sauvages des barbares, abolir leurs atroces coutumes, civiliser enfin et aider la France dans son désir de faire un centre de civilisa- tion dans cette partie de l'Amérique.
IL 1. Ce sont ces martyrs qui, en allant verser leur sang pour évangéliser ces peuplades barbares, découvraient de nouvelles terres, de nouveaux fleuves, de nouveaux pays ; ce sont eux qui donnaient de nouveaux prosélytes à la reli- gion et de nouveaux alliés à la France. 2. C'est à leur zèle et à leur dévouement, ainsi qu'à ceux de généreux catholiques que nous devons les grandes institutions reli- gieuses et d'éducation dont nous sommes fiers aujourd'hui.
48 ANALYSE GRAMMATICALE.
rn. 1. Si l'on passe au caractère guerrier, nous rencon- trons le hardi pionnier qui, après être venu s'établir brave- ment en Canada à la suite des missionnaires, abattre lea forêts vierges, féconder de son sang et de ses sueurs une terre qu'il veut léguer à ses descendants, va, aussi soldat que cultivateur, se joindre aux jours du danger aux troupes régulières pour refouler les sauvages au fond de leurs forêts, faire craindre, respecter et admirer notre nom, et aider à remporter ces victoires qui jettent un brillant reflet de gloire sur notre race et couronnent le front de la nationalité cana- dienne de cette auréole ineffaçable et éternelle de bravoure, auréole conquise sur ces terrains immortalisés par un sang généreux et qui ont noms Carillon, Oswégo, Plaines d'A- braham.
C. J. L.-Lafrance,
Instituteur.
I. 1. Dans nos chants populaires, le caractère personnel, le moi humain trouve son expression dans le rhythme mesuré. 2. Mais, même lorsqu'une chante que ses joies, ses peines, ou des sujets d'amour, d'aventures, de combats, etc., le paysan, le colon ou le voyageur canadien entend toujours la grande voix de Dieu dans les champs qu'il cultive, dans la solitude des bois, sur le fleuve géant ou sur les lacs immenses; lea plus belles fêtes auxquelles il lui est donné d'assister sont toujours les fêtes de l'église ; son âme, peccable sans doute, ne connaît pas la hideuse incrédulité ; un sentiment reli- gieux accompagne toutes ses actions, parle à sa conscience ; il pense à Dieu dans les jeux de la veillée comme dans le travail ; la prière entre un peu dans toutes ses actions. 3. De là, dans ses chansons, l'infini, le permanent, à côté du fini, du passager ; de là le rhythme majestueux, insaisissable du plain-chant à côté du rhythme tangible, mesuré de la mu- sique moderne. {Chansons populaires du Canada).
Ernest Gagnox, Professeur de Musique.
CHAPITRE IX.
De la Conjonction.
La Conjonction est un mot invariable qui sert à lier un mot, un sens, à un autre. (Acad.)
ANALYSE GRAMMATICALE. 49
La Conjonction est dite simple lorsqu'elle est représentée par un seul mot, et on l'appelle locution conjonctive, lors- qu'elle est formée de plusieurs mots.
Matière âJanaJy&e.
I. Quand je laisse la ville, j'aime à gagner ces vastes solitudes où l'homme est seul avec lui-même, où la pensée règne sans obstacle et dans toute sa sublimité. 2. J'aime que les vents fassent craquer sourdement les forêts ; que les flots en fureur viennent se briser à mes pieds; que la tem- pête gronde sur ma tête; et puis, après l'orage vient le calme ; j'aime alors le soleil qui perce les brouillards ; j'aime le zéphir qui détache des feuilles la rosée en mille petits globules étincelants, qui caresse le gazon qui a reverdi, la fleur qui est éclose ....
Eugène L'Ecuyer.
Modèle d'analyse.
Abréviations dans l'analyse des conjonctions. Conjonction (conj.) lie tel mot à tel autre, ou tel membre de phrase à tel autre.
Analyse des neuf premières parties du discours.
Ire. Phrase.
1. Quand, conj. lie je laisse la ville a j'aime &c.
2. Je, pro. pers. le. p. m. s. suj. de laisse.
3. Laisse, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p. s. à
cause de son suj. je.
4. La, art. simpl. f. s. dét. ville.
5. Ville, n. conmi. f. s. rég. dir. de laisse.
6. J' pour/e, pro. pers. le. p. m. s. suj. de aime.
7. Aime, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p. s. à cause
de son suj. je.
8. A, prép. euphonique.
9. Gagner, v. act. le. conj. rég. inf. j^rés. rég. dir. de
aime. 10. Ces, adj. dém. f. pi. dét. solitudes.
II. Vastes, adj. quai. f. pi. quai, solitudes.
12. Solitudes, n. comm. f. pi. rég. dir. de gagner.
13. Où {dans lesquelles), dans, prép. fait rapp. lesquelles
à vivant s.-ent. — Lesquelles, pro. rel. 3e. p. f. pi. rég. de la prép. dans.
50 ANALYSE GRAMIIATICALE.
14. L' pour le, art. simpl. ni. s. dét. homme.
15. Homme, n. comm. m. s. suj. de est.
16. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. iiid. prés. 3e. p. p. à
cause de son suj. homme.
17. Seul, adj. quai. m. s. quai, homme.
18. Avec, prép. t'ait rapp. lui à seul.
19. Lui, pro. pers. .3e. p. m. s. rég. de la prép. avec.
20. Même, adj. indéf. (explétif) (1) m. s. dét. lui.
21. Oh (dans lesquelles), dans, prép. fait rapp. lesquelles
à règne. — lesquelles, pro. rel. 3e. p. f. pi. (représ, solitudes) rég. de la prép. dans.
22. La, art. simpl. f. s. dét. pensée.
23. Pensée, n. comm. f. s. suj. de règne.
24. Règne, v. n. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. pensée.
25. Sans, prép. fait rapp. obstacle à règne.
26. Obstacle, n. comm. m. s. rég. de la prép. sans.
27. £t, conj. lie ce qui suit à sans obstacle.
28. Dans, prép. fait rapp. sublimité à règne.
29. Toute, adj. indéf. f. s. dét. sublimité.
30. Sa, adj. poss. f. s. dét. sublimité.
31. Sublimité, n. comm. f. s. rég. de la prép. dans.
2e. Phrase.
1. J' pour Je, pro. pers. le. p. m. s. suj. de aime.
2. Aime, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 1. p. s. à
cause de son suj. je.
3. Que, conj. lie les vents. forêts à j'aime.
4. Les, art. simpl. m. pi. dét. vents.
5. Vents, n. comm. m. pi. suj. de fassent craquer.
6. Fassent craquer, loc. verb. 4e. conj. irrég. subj.
prés. 3e. p. pi. à cause de son suj. vents.
7. Sourdement, adv. de manière mod. fassent craquer.
8. Les, art. simpl. f. pi. dét. forêts.
9. Forêts, n. comm. f. pi. rég. dir. de fassent craquer.
10. Que, conj. lie les flots. . . .pieds à j'aime.
11. Les, art. simpl. m. pi. dét. flots.
12. Flots, n. comm. m. pi. suj. de viennent.
13. Mis (s.-ent.) p. adj. m. pi. att. de flots.
14. En, prép. fait rapp. fureur à mis.
15. Fureur, n. comm. f. s. rég. de la prép. en.
(1) On appelle explétif tout mot qui, sans être utile au sens, donne une certaine force à l'expression.
ANALYSE GRAMMATICALE. 51
16. Viennent, v. n. 2e. conj. irrég. subj. prés. 3e. p. pi.
à cause de son suj. flots.
17. Pour (s.-ent.), prép. fait rapp. se briser à viennent.
18. Se, pro. pers. 3e. p. m. pi. (représ, flots) rég. dir.
de briser.
19. Briser (Se), v. pron. ace. le. conj. rég. inf. prés. rég.
de la prép. pour.
20. A, prép. fait rapp. pieds à se briser.
21. Mes, adj. poss. m. pi. dét. pieds.
22. Pieds, n. conini. m. pi. rég. de la prép. à.
23. Que, conj. lie la tempête. . . .tête à j'aime.
24. La, art. simpl. f. s. dét. tempête.
25. Tempête, n. comm. f. s. suj. de gronde.
26. Gronde, v. n. le. conj. rég. subj. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. tempête.
27. Sur, prép. fait rapp. tête à gronde.
28. Ma, adj. poss. f. s. dét. tête.
29. Tête, n. comm. f. s. rég. de la prép. sur.
30. Et, conj. lie puis après calme à ce qui précède.
31. Puis, adv. d'ordre mod. vient.
32. Après, prép. fait rapp. orage d vient.
33. L' pour le, art. simpl. m. s. dét. orage.
34. Orage, n. comm. m. s. rég. de la prép. après.
35. Vient, v. n. 2e. conj. irrég. ind. pi'és. 3e. p. s. à
cause de son suj. calme.
36. Le, art. simpl. m. s. dét. calme.
37. Calme, n. comm. m. s. suj. de vient.
38. J' pourje, pro. pers. le. p. m. s. suj. de aime.
39. Aime, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p. s. à cause
de son suj. je.
40. Alors, adv. de temps mod. aime.
41. Le, art. simp. m. s. dét. soleil.
42. Soleil, n. comm. m. s. rég. dir. de aime.
43. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. suj. de perce.
44. Perce, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à
" cause de son suj. qui.
45. Les, art. simpl. m. pi. dét. brouillards.
46. Brouillards, n. comm. m. pi. rég. dir. de perce.
47. J' ])ouvje. pro. pers. le. p. m. s. suj. de aime.
48. Aime, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p. s. à
cause de son suj. je.
49. Le, art. simpl. m. s. dét. zéphir.
50. Zéphir, n. comm. m. s. rég. dir. de aime.
51. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. zéphir) suj. de dé-
tache.
52 ANALYSE GRAMMATICALE.
. 52. Détache, v. act. le. conj. rég. inJ. prés. 3e. p. s. à cause de son suj. qui.
63. Des {de les) de, prép. fait rapp. feuilles à détache, les, art. simpl. f pi. dét. feuilles.
54. Feuilles, n. comm. f. pi. rég. de la prép. de.
55. La, art. simpl. f. s. dét. rosée.
56. Rosée, n. coinni. f. s. rég. dir. de détache.
57. En, prép. fait rapp. globules à détache.
58. Mille, adj. nuin. card. m. pi. dét. globules.
59. Petits, adj. quai. in. pi. quai, globules.
60. Globules, n. conim. m. pi. rég. de la prép. en.
61. Etincelants, adj. quai. ni. pi. quai, globules.
62. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. suj. de caresse.
63. Caresse, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. qui.
64. Le, art. simpl. m. s. dét. gazon.
65. Gazon, n. comm. m. s. rég. dir. de caresse.
66. Qui, pro. rel. 3. p. m. s. (ant. gazon) suj. de a re-
verdi.
67. A reverdi, v. n. 2e. conj. rég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son sujet qui.
68. Reverdi, p. passé, d'un v. n. conj. avec avoir inv.
69. La, art. simpl. f. s. dét. fleur.
70. Fleur, n. comm. f. s. rég. dir. de caresse.
71. Qui, pro. rel. 3e. p. f. s. suj. de est éclose.
72. Est éclose, v. n. 4e. conj. irrég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son suj. qui.
73. Eclose, p. passé conj. avec être s'acc. avec le suj.
(qui).
Exercices.
Origine, forme et but des Gouvernements.
I. On appelle gouvernement la réunion, l'ensemble des pouvoirs publics qui régissent une nation.
II. 1. Les gouvernements paraissent avoir tous eu la famille pour origine. 2. Aux premiers temps du monde, le père fut le maître, le roi de ses enfants, et cette royauté de la famille devint le modèle des royautés nationales. 3. Telle est l'origine de la monarchie ou du gouvernement d'un sevd.
III. Plus tard, plusieurs familles s'étant réunies pour mieux se défendre et se protéger contre les empiétements et les attaques des familles voisines, elles réglèrent que les chefs
ANALYSÉ GRAMMATICALE. 53
de familles réunis en assemblée, prendraient l'administration des affaires communes ; et ainsi fut établie la démocratie ou gouvernement populaire.
IV. D'autrefois, ces familles décidèrent que l'adminis- tration des affaires appartiendrait seulement aux chefs les plus éminents ; alors, l'aristocratie ou le gouvernement des grands ou des nobles prie naissance.
V. Ces trois formes de gouvernement, qui semblent égale- ment avoir été créées par la volonté du peuple, et ayant toutes également pour but le bien public, ont été réglées par des constitutions et des lois diflerentes, suivant les temps, les lieux, les circonstances, le génie et les mœurs des peuples.
VI. 1. La monarchie se divise en monarchie absolue, modérée et constitutionnelle. 2. La monarchie absolue est celle dont le chef a sa volonté seule pour loi. .S. La mo- narchie modérée est celle dont le chef est soumis à certaines lois fondamentales.
VIL La monarchie constitutionnelle est celle dans laquelle le chef ou souverain gouverne avec l'aristocratie et le peuple.
VIII. L La démocratie.ou la république, comme on l'entend de nos jours, ne diffère guère de la monarchie constitutionnelle que dans la manière de nommer ou choisir son premier officier appelé président. 2. Dans la monarchie constitutionnelle, le pouvoir souverain se transmet du père au fils, ou, à détaut de fils, au plus proche parent ; dans la réjDublique, au con- traire, le président est élu par le peuple pour uu certain nombre d'années fixé par la constitution.
IX. Il n'y a pas de société possible sans un gouvernement ou pouvoir aux mains duquel la société mette les forces dont elle dispose pour contraindre chacun à remplir ses devoirs, lui garantir le libre exercice de ses droits, et pour empêcher le renversement de l'ordre et l'assujettissement de la loi par la force brutale.
X. 1 . Pour gouverner, il faut indiquer aux citoyens la règle qu'ils doivent suivre, la faire exécuter, et décider les contesta- tions que l'exécution de cette règle peut laire naîtfre. 2. Vou- loir, agir, juger, telles sont les trois opérations distinctes qui constituent tout gouvernement, et c'est ce que l'on appelle la séparation des pouvoirs dont se compose le gouvernement, savoir : — le pouvoir législatif, celui qui fait les lois ; le pouvoir exécutif, celui qui veille à ce qu'elles soient exécu- tées ; le pouvoir judiciaire, celui qui décide et juge les contestations et les différends entre les citoyens.
XI. Trois ordres ou espèces de faits règlent les relations des
64 ANALYSE GRAMMATICALE.
hoinmea réunis en société : les faits moraux, les faits poli- tiques, et les faits économiques.
XII. 1. Les /aifs lUoraM.rrenfernient le développement de nos passions, de nos affections et les nombreux devoirs que la société impose à chaque citoyen. 2. Ces devoirs sont essen- tiels, et la base de toute société repose sur leur accomplis- sement.
XIII. Les faits politiques comprennent les diverses combi- naisons qui règlent les droits des individus avec l'état, et ceux de l'état avec les individus.
XIV. 1 . Les faits économiques renferment le développement des besoins de la société, et l'appréciation de tous les agents matériels mis en mouvement pour y parvenir. 2. Ces trois ordres de faits sont inséparables. 3. Ils se contrôlent mutuel- lement, ils se modifient l'un par l'autre ; et placés tous trois sous les auspices des principes éternels et suprêmes de la religion, ils en reçoivent une force, une puissance qui les aide à supporter le pesant fardeau de l'association lu;maine. 4. C'est par l'usage intelligent de ces trois ordres de faits que les sociétés marchent et progressent. 5. Si ces ordres sont en lutte, il y a malaise, déchirement dans la société.
XV. 1. La société attache les familles les unes aux autres par certains devoirs et certaines obligations. 2. De même que trois ordres de faits règlent les relations des hommes entre eux, de même trois classes de droits garantissent à l'huma- nité l'existence de ces relations. 3. Ces droits sont civils ou privés, publics et politiques.
XVI. 1. Ces droits ont été constamment en rapport et en harmonie avec l'état des civilisations. 2. Dans l'antiquité, la société avait admis la force comme le droit naturel de l'humanité. 3. Le christianisme a détruit ce droit : il lui a substitué l'ég-ahïé des hommes devant Dieu, \ajustice comme but, et la fraternité comme moyen.
XVII. 1. La forme de gouvernement qui offre le plus d'a- vantages et le plus de garanties à la société et à la liberté du citoyen, c'est celle qui réunit les trois espèces de gouver- nement dont nous venons de parler, et que l'on appelle gouvernement constitutionnel. 2. Ce gouvernement existe à un degré plus ou moins limité dans diverses contrées de l'Europe et de l'Amérique ; mais le plus parfait, et celui qui a servi de modèle commun aux nations civilisées de nos jours, c'est le gouvernement de la Grande-Bretagne, à laquelle nous appartenons. (Manuel des Notions utiles.)
Jacques Crémazie.
ANALYSE GRAMMATICALE. 55
CHAPITRE X.
De l'Interjection.
U Interjection est un mot dont on se sert pour exprimer un sentiment de l'âme, comme la joie, la douleur, la sur- prise, &c. (Lhomond).
On appelle locution interjective toute réunion de mots formant une interjection, comme : Juste ciel ! eli bien ! eh quoi ! &c.
Matière d^analyse.
1. Ah! quel est donc le Dieu qui a fait les montagnes, la terre, le soleil, et tout l'univers?
2. Eh! pourrais-tu te livrer à l'étude de la nature sans éprouver les ravissements qu'elle fait naître ?
3. Hé bien ! marchons ; obéissons. Allons ! courage !
Modèle cVanalyse,
Analyse des dix parties du discours.
Ire. Phrase.
1. Ah! locution interjective.
2. Quel, adj. indéf. m. s. dét. Dieu.
3. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. Se. p. s. à
cause de son suj. Dieu.
4. Donc, conj. explétive (qui donne de la force à l'ex-
pression).
5. Le, art. simpl. m. s. dét. Dieu.
6. Dieu, n. prop. m. s. suj. de est.
7. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. suj. de a fait.
8. A fait, V. act. 4e. conj. irrég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son suj. qui.
9. Fait, p. pass. conj. avec avoir inv. étant suivi de
son rég. dir.
10. Les, art. simpl. f pi. dét. montagnes.
11. Montagnes, n. comm. f. pi. le. rég. dir. de a fait.
12. La, art. simpl. f. s. dét. terre.
13. Terre, n. comm. f. s. 2e. rég. dir. de a fait.
14. Le, art. simpl. m. s. dét. soleil.
15. Soleil, n. comm. m. s. 3e. rég. dir. de a fait.
16. Et, conj. lie ce qui suit à les montagnes, la terre, le
soleil.
6
56 ANALYSE GRAMMATICALE.
17. Tout, adj. indéf. m. s. dét. univers.
18. L' pour le, art. siinpl. élidé, m. s. dét. univers.
19. Univers, n. comin. m. s. 4e. rég. dir. de a fait,
2e. Phrase.
1. Eh! interjection.
2. Pourrais, v. act. 3e. conj. irrég. cond. pré.s. 2e. p.
s. à cause de son suj. tu.
3. Tu, pro. pers. 2e. p. m. s. suj. de pourrais.
4. Te, pro. pers. 2e. p. m. s. rég. dir. de livrer.
5. Livrer (te), v. pron. ace. le. conj. rég. inf. prés.
rég. dir. de pourrais.
6. A, prép. fait rapp. étude à te livrer.
7. L' pour la, art. siinpl. élidé, f. s. dét. étude.
8. Etude, n. comm. f. s. rég. de la prép. à.
9. De, prép. fait rapp. nature à étude.
10. La, art. simpl. f. s. dét. nature.
11. Nature, n. comm. f. s. rég. de la prép. de.
12. Sans, prép. fait rapp. éprouver à te livrer.
13. Eprouver, v. act. le. conj. rég. inf. prés. lég. de la
prép. sans.
14. Les, art. simpl. m. pi. dét. ravissements.
15. Ravissements, n. comm. m. pi. rég. dir. de éprouver.
16. Qu pour que, pro. rel. 3e. p. m. pi. (ant. ravisse-
ments), rég. dir. de fait naître
17. Elle, pro. pers. 3e. p. f. s. suj. de fait naître.
18. Fait naître, loc. verb. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p.
s. à cause de son suj. elle.
3e. Phrase.
1. Hé bien ! loc. interjective.
2. Marchons, v. n. le. conj. rég. impér. le. p. pi. à
cause de son suj. nous sous-ent.
3. Obéissons, v. n. 2e. conj. rég. impér. le. p. pi. à cause
de son suj. nous sous-ent.
4. Allons/ expression interjective.
5. Courage ! expression interjective.
Exercices.
Un an s'est envolé, mais un autre se lève 1 . . .
Pour nous il n'a point de tombeau ! N'allons point rappeler le moment qui s'achève,
Lorsq^ue le présent est si beau !
ANALYSE GRAMMATICALE. 57
Assez tôt les chagrin?, la débile vieillesse
Nous mettront des rides au front : Savourons nos beaux jours ! Egayons la jeunesse !
Bientôt, hélas ! ils lîniront.
Un an s'est envolé, mais un autre se lève ! . . .
Oh ! qu'il soit pur ! qu'il soit serein ! Peut-être apporte-t-il, celui-là, quelque trêve
Aux larmes du pauvre orphelin. Près de lui l'on sourit, l'on s'amuse et folâtre.
Sans regrets comme sans ennui, . . . Triste et seul, comme hier, il s'assied près de l'âtre
Pour planer encore aujourd'hui !
Un an s'est envolé, mais un autre se lève ! . . .
Comme un flot vient après un flot, Impétueux ou cahne, expirer sur la grève
Qui tremble aux cris du matelot. Bien vite nous fuyons le berceau du jeune âge^
Et les fleurs qu'au bord du chemin Nous cueillons, chaque jour, pour charmer le voyage,
Se flétrissent dans notice main !
Léon Pamphile Lemay.
Hommage à la mémoire d'un confrère.
Si jeune et tant aimé, la mort vient qui l'enlève ;
Il n'a pu détourner l'impitoyable glaive ;
Et pour lui cependant qui gît dans le tombeau
Le présent fut si doux, l'avenir fut si beau 1
Sage, modeste et bon tant qu'a duré sa vie,
Jamais l'ambition, jamais la noire envie
De ses jours innocents n'ont altéré la paix;
Trop de vertus, hélas ! demandent nos regrets !
D'une belle carrière il n'a vu que l'aurore :
Pourtant il espérait longtemps de vivre encore,
Et la mort inflexible a trompé son destin !
Ainsi tombe le soir la fleur née au matin.
Toi, son épouse, toi si triste à sa demeure,
Pleure moins . . . songe au ciel où jamais l'on ne pleure,
Où jamais l'on n'entend gémir comme en ces lieux:
Des terrestres liens c'est I)ieu qui le délivre ;
59 ANALYSE GRAMMATICALE.
Ce monde est un passage et la vie est aux cieux.
Dans l'exil d'ici-bas trente ans c'est assez vivre;
Et quand Dieu le demande au céleste séjour,
Ou de plus, on de moins, pour lui qu'est-ce qu'un jour?
Il n'est plus ! mais l'honneur, la vertu fut sa gloire.
Nous vivons après lui pour chérir sa mémoire.
Juste tribut au mort qui fut liomme de bien :
On le pleure longtemps, toujours on s'en souvient.
F. M. Derome.
La création du monde.
De la création du ciel et de la terre
L'Eternel en six jours accomplit le mystère.
Il créa la lumière et fit ce vaste ciel,
De sa grandeur immense emblème solennel.
Puis dans un même endroit il rassembla les ondes,
Et fit les végétaux et les forêts profondes.
Lune, étoiles, soleil, qui brilllent tour à tour,
Jaillirent du néant le quatrième jour.
Au cinquième ce fut de l'air le peuple agile.
Et les poissons nombreux dont la mer est l'asile.
Il voulut au sixième achever son ouvrage,
Et forma l'homme enfin qu'il fit à son image.
Il finit le septième, et nous donna ce jour
Pour célébrer sa gloire et chanter notre amour.
F. M. Dekome.
SECONDE PARTIE.
CONSTRUCTION.
60
ANALYSE GRAMMATICALE.
— *^I^J-
DES GALIICISMES.
On donne le nom de Gallicismes à certaines acceptions de mots et à certaines formes de construction propres à la langue française. Ainsi il y a des gallicismes de mots et des gallicismes de construction.
Pc/ur analyser une phrase où figure un gallicisme de construction, il faut la traduire d'abord sous une forme grammaticale régulière, et en chercher l'équivalent.
Quelques exemples suffiront pour faire connaître ces espè- ces de construction, et la manière de les analyser.
Matière datialys,e.
GALLICISMES.
1. Il faut étudier.
2. C'est de Inique je parle.
3. Il pleut, il neige.
4. Il ne fait que rire.
5. Il ne fait que de partir.
6. C'est laque je demeure.
7. Il sied d'être modeste.
8. C'est la vérité qu'il dit.
9. C'est en tremblant qu'il parle.
10. Il y a de la lâcheté à craindre la mort.
11. C'est un second crime de tenir un serment criminel.
12. Il n'est pas en mon pou- voir de vous sauver.
13. Quelle heure est-il?
14. Est-ce vous ?
15. Je venais de parler.
16. Il y va de ma gloire.
TRADUCTIOX.
1. Etudier est nécessaire,
2. Je parle de lui.
3. Lapluie,la neige tombe.
4. Il rit toujours.
5. Il part à l'instant.
6. Je demeure là.
7. Etre modeste est conve- nable.
8. Il dit la vérité.
9. Il parle en tremblant.
10. Craindre la mort est de la lâcheté.
11. Tenir \\\\ serment éri- minel est un second crime.
12. Vous sauver n'est pas en mon pouvoir.
13. L'heure est laquelle ?
14. Celui-là est vous ?
15. J'avais parlé à l'ins- tant.
16. Ma gloire est en péril.
ANALYSE GRAMMATICALE.
61
GALLICISMES.
17. Il dit. . . .et de courir.
18. L'intérêt, voilà le mo- bile de tout.
19. Il fait froid.
20. C'est le cas de réfléchir.
21. Ce n'est que pour don- ner qu'il donne.
22. Comment est-ce que vous savez cela ?
23. Ainsi soit-il.
TRADUCTION.
17. Il dit .et se hâta de
courir.
18. L'intérêt est le mobile de tout.
1 9. Le temps est froid.
20. Réfléchir est le cas.
21. Il donne seulement pour donner.
22. Comment savez-vous cela ?
23. Que cela soit ainsi.
Il y a gallicisme dans toute phrase (^ui renferme uu verbe impersonnel.
DE LA CONSTRUCTION GRAMMATICALE.
La construction grammaticale, en français, exige généra- lement :
1°. que le sujet soit exprimé le premier ;
2°. que tous les mots qui se rapportent au sujet (apjDelés compléments) le suivent immédiatement ;
3°. que le verbe vienne ensuite ;
4°. enfin, qu'on place après le verbe le régime direct et tout ce qui s'y rapporte, puis le régiuie indirect et les mots qui en dépendent.
DE LA CONSTRUCTION FIGURÉE.
Lorsque l'ordre fixé par la construction grammaticale est altéré, on dit que la construction est figurée, ou irré"-u- lière. Ur, elle peut être irrégulière ou par ellipse, ou par pléonasme, ou par syllepse, ou par inversion ; c'est ce qu'on appelle les quatre figures de mots.
I. De l'ellipse.
L'elHpse est une figure de construction qui consiste à supprimer un ou plusieurs mots, afin d'ajouter à la préci- fciion, sans rien ôter à la clarté. (La Harpe.)
Les mots dont il y a ellipse sont en italique.
62 ANALYSE GRAMMATICALE.
Matière d'analyse.
1. {Celui) qui clicrclie à plaire à tout le monde ne doit
plaire à personne.
2. Le jeu est la plus funeste (passion) des passions.
3. Si un (homme) se loue, mille (hommes) se plaignent.
4. Les méchants se craignent les uns (craignent) les
autres.
5. L'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté (vaut).
6. Chaque homme a ses vertus, ainsi que (chaque
homme a) ses défauts. Y. Notre pi-emier juge est (existant) dans nos cœurs.
8. Je viens (pour) vous voir.
9. Les oiseaux de proie dorment (pendant) le jour.
10. Il regrette les années que (pendant lesquelles) il a
vécu. IL II s'élance (ayant) la fureur dans les yeux.
12. Les grâces sont (le partage) de tous les âges.
13. Nous nous pardonnons tout, et (nous ne pardonnons)
rien aux autres.
II. Du pléonasme.
Le ^Zéonaswie est le contraire de l'ellipse; c'est une sur- abondance de mots qui pourraient être retranchés sans rien faire perdre du sens.
Matière ^analyse.
Les mots qui forment ^Zéonas??ie sont en italique.
1. Les oiseaux volent dans Vair.
2. Je l'ai vu de mes yeux.
3. Je voua parle, moi.
4. Oui, je suis chrétien.
5. Vous la faites, cette démarche,
6. Jamais de ma vie je ne l'ai vu. Y. Dormez votre sommeil.
8. Il se loue lui-même.
9. Cet homme, il est insensé.
10. Donner à propos, c'est donner deux fois.
11. Vous et les vôtres, vous apprendrez cette nouvelle.
12. Non, je ne le sais pas.
ANALYSE GRAMMATICALE. 63
III. De la syllepse.
La syllepse est une construction dans laquelle l'accord ne se fait pas selon les règles grammaticales, mais plutôt d'après les vues de notre esprit. Souvent, dans cette figure de grammaire, l'accord ne se fait pas avec'un mot exprimé, mais avec un mot sous-entendu.
3Iatière d'analyse.
1. Beaucoup de personnes donnent des conseils.
2. La plupart des gens sont ingrats.
3. Un grand nombre d'hommes désirent avoir des ri- chesses.
4. Il connaît une foule de choses que vous n'avez jamais
étudiées.
Modèle cVanalyse. Ire. Phrase.
1. Beaucoup, adv. de quant, empl. comme coll. part. suj.
gramm. de donnent.
2. De, prép. fait rapp. personnes à beaucoup.
3. Personnes, n. comm. f pi. rég. de la prép. de et suj.
sylleptique de donnent.
4. Donnent, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. ^il. à
cause de son suj. sj'll. personnes.
5. Des, art. comp. employé dans un sens part. m. pi.
dét. conseils.
6. Conseils, n. comm. m. pi. rég. dir. de donnent.
2&. Phrase.
L La plupart, n, coll. part. f. e. suj. gramm. de sont.
2. Des, art. comp. ni. pi. dét. gens.
3. De, prép. fait rapp. gens à la plupart.
4. Les, art. simpl. m. pi. dét. gens.
5. Gens, n, comm. m. pi. rég. de la prép. de et suj.
sylleptique de sont.
6. Sont, v. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e, p. pi. à
cause de son suj. sylleptique gens.
7. Ingrats, adj. quai. m. pi. quai. gens.
3e. Phrase.
1. Un, adj. num. card. m. s. dét. nombre.
2. Grand, adj. quai. m. s. quai, nombre.
7
64 ANALYSE GRAMMATICALE.
3. Nombre, n. coll. partitif m. s. suj. gramra. de désirent.
4. D' pour de, prép. fait rapp. hommes à nombre.
5. Hommes, n. comm. m. pi. rég. de la prép. de et suj.
syll. de désirent.
6. Désirent, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. pi.
à cause de son suj. syll. hommes.
7. Avoir, V. act. 3e conj. irrég. inf. prés. rég. dir. de
désirent.
8. Des, art. comp. (sens part.) f. pi. dét. richesses.
9. Richesses, n. comm. f. pi. rég. dir. de avoir.
4e. Phrase.
1. Jl, pro. pers. 3e. p. m. s. suj. de connaît.
2. Connaît, v. act. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s.
à cause de son suj. il.
3. Une, adj. num. card. f. s. dét. foule.
4. Foule, n. coll. f. s. rég. dir. gramm. de connaît. 6. De, prép. fait rapp. choses à foule.
6. Choses, n. comm. f. pi. rég. de la prép. de et rég.
dir. syll. de connaît. Y. Que, pro. rel. 3e. p. f. pi. (ant. eylleptique choses)
rég. dir. de avez étudiées.
8. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de avez étudiées.
9. Ne, adv. de nég. mod. jamais.
10. Jamais, adv. de temps mod. avez étudiées.
11. Avez étudiées, v. act. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e.
p. pi. à cause de son suj. vous.
12. Etudiées, p. passé conj. avec avoir var. étant préc.
de son rég. dir.
IV. De l'inversion.
lu inversion consiste dans le déplacement grammatical des mots, contrairement à l'ordre déterminé par la succession directe des idées.
Matière d'analyse.
1. Toujours d'un bon auteur la lecture profite.
Sans inversion. — La lecture d'un bon auteur profite toujours.
2. Quand j'étudie, je m'instruis.
Sans inversion. — Je m'instruis quand j'étudie.
3. Quelque bien qu'on dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau.
ANALYSE GRAMMATICALE. 65
Sans inversion. — On ne nous apprend rien de nouveau, qu'on dise quelque bien de nous.
4. Etant indisposé, je ne puis sortir.
Sans inversion. — Je, étant indisposé, ne puis sortir.
5. Tel est de la mort l'inévitable empire.
Sans inversion. — L'inévitable empire de la mort est tel.
Exercices.
Echelle des sons.
I. 1. Dans son acception générale, le son, suivant Boëce, "est un battement d'air continué jusques au sens de l'oùye sans interruption aucune. "
IL L Les milliers de bruits qui remplissent la nature n'ont pas tous le caractère musical. 2. Pour qu'un son porte le ca- ractère musical, il faut qu'on puisse lui assigner une place dans une échelle ou série de sons quelconque, de manière que l'oreille ne le confonde pas avec un plus grave ou plus aigu.
III. 1. L'immense échelle des sons musicaux, depuis le plus grave jusqu'au plus élevé que l'oreille puisse entendre, se divise naturellement par intervalles que, dans le système musical qui nous est familier, nous appelons octaves.
IV. L Les sons coTupris entre les notes extrêmes d'une octave, se divisent de dittérentes manières, et par leur succes- sion du plus grave au plus aigu, ou vice versa, constituent ce que l'on appelle gamme.
Y. L Le mode détermine l'ordre de succession des notes de la gamme ou d'une série de sons quelconque.
VI. 1 . Il faut bien se garder de croire que nos deux gammes du mode majeur et du mode mineur soient les seules accep- tables pour l'ureille de l'homme. 2. A part toutes les preuves du contraire qui ont déjà été données dans ce volume, et toutes celles que nous fournit l'histoire, il en est une excel- lente qui réside dans ce fait : que les Arabes, les Indiens, et les peuples orientaux, en général, ne connaissent point notre manière de diviser l'octave.
VIL L Dans les séries de sons des divers systèmes de mu- sique en usage chez ces peuples, les intervalles sont quelque- fois plus petits et quelquefois plus grands que les plus petits ou les plus grands intervalles de nos gammes majeures et mineures. {Chansons populaires du Canada.)
Ernest Gagnon, Professeur de Musique.
66 ANALYSE GRAMMATICALE.
Dekier de St. Pierre.
I. 1. Disons un mot du denier de St. Pierre, cette grande œuvre de notre temps.
IL 1. Ab.^traction faite de son but immédiat, qu'est-ce que l'otfrande volontaire donnée par les catlioliques du monde entier? 2. C'est à la fois un acte de foi, un acte d'espérance et un acte de charité, ces grandes vertus qui ont sauvé le monde. 3. Cet impôt volontaire qui s'inscrit annuellement et traditionnellement au budget de toutes les familles chrétiennes, c'est encore un lien de plus qui rattache le catholique au centre de toute justice et de toute vérité ; c'est une solennelle protestation contre l'injustice, et cette protestation elle est, dans une certaine mesure, aussi méri- toire que celle faite les armes à la main par les héros de Casteltîdardo ; c'est le signe spécial auquel les vrais catho- liques peuvent et doivent se reconnaître ; enfin, le denier de St. Pierre renoue ces belles traditions — brisées par l'impiété — qui transforment la paroisse catholique en une vaste famille, qui ouvrent au sacerdoce l'intimité de nos foyers domesti- ques, qui font des membres du clergé les conseillers et les amis de leurs ouailles et par-dessus tout les guides et les compagnons vénérés de la jeunesse.
III. 1. L'œuvre du denier de St. Pierre, si belle dans son essence et dans ses efi'ets moraux, ne l'est; pas moins dans son but immédiat, puisqu'elle contribue au maintien du trône temporel du St. Père, si nécessaire à sa complète indépendance. 2. La pauvre veuve, le pauvre journalier, l'humble servante peuvent dire avec un légitime orgueil, en remettant leur offrande à leur curé : nous aussi nous com- battons pour l'indépendance du chef de l'Eglise.
IV. 1. Depuis 1860, le monde catholique fournit tous les ans au Pape sa liste civile. 2. Lorsque les méchants cons- pirent, les bons doivent s'unir; le monde catholique a compris cette vérité, et tant que le Pape aura besoin des secours de ses enfants, ces secours ne lui feront pas défaut.
EcGÈXE Renaud.
RECAPITULATION GÉNÉRALE.
6S ANALYSE GRAMMATICALE.
RÉCAPITULATION GÉNÉRALE.
Matière d'analyse.
I. Connaissez-vrnis ce qu'il règne d'amertume sous le toit de l'indigent ? 2. Connaissez-vous la longueur d'un jour sans pain ? 3. Avez-vous jamais compris tout ce qu'il y a de déchirant dans le tableau d'une pauvre famille à qui vous ne pouvez offrir que la stérilité de vos larmes ? 4. Si votre vie n'a jamais eu une de ces phases qui vous mettent en regard de la grande école de l'infortune, si vous êtes assez isolés pour ignorer encore tout ce qu'il y a de saignant dans les douleurs d'une agonie que la faim a déterminée, si vous avez vécu jusqu'à ce jour sans concevoir l'horreur de la situation d'une veuve, d'une mère de six enfants qui meurent en demandant du pain . . . Dieu me pardonne ! je vous plains ! vous êtes si malheureux d'ignorer le malheur, que votre vie me fait peur ! 5. Je ne saurais pénétrer dans votre isolement d'égoïste, c'est plus froid qu'un tombeau !... 6. Vous ne concevez donc pas la volupté qu'il y a de mêler des larmes de pitié à celles de l'infortune ! 7. Vous êtes coupables envers vous-mêmes de vous être privés du plus pur des plaisirs !
J. G. Barthe. Modèle danalyse. Ire. Phrase.
1. Connaissez, v. act. 4e. conj. irrég. ind. prés. 2e. p.
pi. à cause de son siij. vous.
2. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de connaissez. .3. Toute, adj. indéf f. s. dét. amertume.
4. Ld pour la, art. simpl. f. s. dét. amertume.
5. Amertume, n. comm. f. s rég. dir. de connaissez.
6. Qui, pro. rel. 3e. p. f. s. (ant. amertume) suj. de règne.
7. Règne, v. n. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à cause
de son suj. qui.
8. Sous, prép. fait rapp. toit à règne.
9. Le, art. simpl. m. s. dét. toit.
10. Toit, n. comm. m. s. rég. de la prép. sous.
II. De, prép. fait rapp. indigent à toit.
12. L' pour Le, art. simpl. m. s. dét. indigent.
13. Indigent, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
ANALYSE GRAMMATICALE. 69
2e. Phrase.
1. Connaissez, v. act. 4e. conj. irrég. ind. prés. 2e. p.
pi. à cause de son suj. vous.
2. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de connaissez.
3. La, art. sinipl. f. s. dét. longueur.
4. Longueur, n. comm. f. s. rég. dir. de connaissez.
5. D' pour de, prép. fait rapp. jour d longueur.
6. U71, adj. nuni. card. ni. s. dét. jour.
7. Jour, n. connn. ni. s. rég. de la prép. de.
8. Passé, s.-ent. part. adj. m. s. att. de jour.
9. Sans, prép. tait rapp. pain d passé.
10. Pain, n. connu, m. s. rég. de la prép. sans.
3e. Phrase.
1. Avez compris, v. act. 4e. conj. irrég. ind. p. indéf. 2e.
p. pi. à cause de son suj. vous.
2. Compris, p. passé conj. avec avoir inv. n'étant pas
précédé de son rég. dir.
3. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de avez compris.
4. Jamais, adv. de temps mod. avez compris.
5. Tout, adj. indéf. m. s. dét. ce.
6. Ce, pro. dém. 3e. p. m. s. rég. dir. de avez compris.
7. Q«' pour que, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. ce) rég. dir.
de a.
8. A, V. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à cause
de son suj. tableau.
9. De, prép. euphonique.
10. Déchirant, adj. quai. m. s. att. de que.
11. Le, art. simpl. m. s. dét. tableau.
12. Tableau, n. comm. m. s. suj. de a.
13. D' pour de, prép. fait rapp. famille d tableau.
14. Une, adj. num. card. f. s. dét. famille.
15. Pauvre, adj. quai, f s. quai, famille.
16. Famille, n. comm. f. s. rég. de la prép. de
17. A, prép. fait rapp. qui d oft'rir.
18. Qui, pro. rel. 3e. p. f. s. rég. de la prép. à.
19. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de pouvez.
20. Ne que, loc. adv. mod. offrir.
21. Pouvez, v. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. 2e. p. pi. à
cause de son suj. vous.
22. Offrir, v. act. 2e. conj. irrég. inf. prés. rég. dir. de
pouvez.
23. La, art. simpl. f. g. dét. stérilité.
70 ANALYSE GRAMMATICALE.
24. Stérilité, n. comm. f. s. rég. dir. de offrir.
25. De, prép. fait rapp. larmes à stérilité.
26. Vos, adj. poss. f. pi. dét. larmes.
27. Larmes, n. comm. f. pi. rég. de la prép. de.
Matière d analyse.
Riches cités, gardez votre opulence, Mon pays seul a des charmes pour moi : Dernier asile où règne l'innocence, Quel pays peut se comparer à toi ?
Dans ma douce patrie,
Je veux finir ma vie; Si je quittais ces lieux chers à mon cœur. Je m'écrirais: j'ai perdu le bonheur!
Oh ! mon pays, vois comme l'Angleterre Fait respecter partout ses léopards ; Tu peux braver les fureurs de la guerre, La liberté veille sur nos remparts.
Dans ma douce patrie,
Je veux finir ma vie ; Si je quittais ces lieux chers à mon cœur. Je m'écrirais : j'ai perdu le bonheur !
A. N. MoRiN.
Modèle (Vanalyse. Ire. Phrase.
1. Riches, adj. quai. f. pi. quai, cités.
2. Cités, n. comm. f. pi. (en apostrophe) att. de vous
s.-ent.
3. Gardez, v. act. le. conj. rég. impér. 2e. p. pi. à cause
de son suj. vous s.-ent.
4. Votre, adj. poss. f. s. dét. opulence.
6. Opulence, n. comm. f. s. rég. dir. de gardez.
6. Mon, adj. poss. m. s. dét. pays.
7. Pays, n. comm. m. s. suj. de a.
8. Seul, adj. quai. m. s. quai. pays.
9. A, V. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. 8. à cause
de son suj. pays.
10. Des, art. comp. "(sens partitif) m- pi. dét. charmes.
11. Charmes, n. comm. m. pi. rég. dir. de a.
12. Four, prép. fait rapp. moi à a.
ANALYSE GRAMMATICALE. 71
13. Moi, pro. pers. le, p. m. s. rég. de la prép. pour.
14. Dernier, adj. quai. m. s. quai, asile.
15. Asile, n. comm. m. s. att. de toi.
16. Oii, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. asile) rég. ind. de
règne.
17. Règne, v. n. le. conj. rég. ind. prés. Se. p. s. à
cause de son suj. innocence.
18. L' pour la, art. sinipl. élidé. f. s. dét. innocence.
19. Innocence, n. comm. f. s. suj. de régne.
20. Quel, adj. indéf. m. s. dét. pays.
21. Pays, n. comm. m. s. suj. lie peut.
22. Peut, V. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à cause
de son suj. pays.
23. Se, pro. pers. 3e. p. m. s. rég. dir. de comparer.
24. {Se) comparer, v. pron. ace. le. conj. rég. inf. prés.
rég. dir. de peut.
25. A, prép. fait rapp. toi à se comparer.
20. Toi, pro. pers. 2e. p. m. s. rég. de la prép. à.
2e. Phrase.
1. Dans, prép. fait rapp. patrie d finir.
2. Ma, adj. poss. f. s. dét. patrie.
3. Douce, adj. quai. f. s. quai, patrie.
4. Patrie, n. comm. f. s. rég. de la prép. dans.
5. Je, pro. pers. le. p. m. s. suj. de veux.
6. Veux, V. act. 3e. conj. irrég. ind. prés. le. p. s. à
cause de son suj. je.
7. Finir, v. act. 2e. conj. rég. inf. prés. rég. dir. de
veux.
8. Ma, adj. poss. f. s. dét. vie.
9. Vie, n. comm. f. s. rég. dir. de finir.
10. Si, conj. lie je quittais ces lieux cliers à mon pays à
je m'écrirais &c.
11. Je, Y>vo. pers. le. p. m. s. suj. de quittais.
12. Quittais, v. act. le. conj. rég. ind. imp. le. p. s. à
cause de son suj. je.
13. Ces, adj. dém. m. pi. dét. lieux.
14. Lieux, n. comm. m. pi. rég. dir. de quittais.
15. Chers, adj. quai. m. pi. quai, lieux.
16. A, prép. fait rapp. cœur d chers.
17. Mon, adj. poss. m. s. dét. cœur.
18. Cœur, n. comm. m. s. rég. de la prép. à.
19. Je, pro. pers. le. p. m. s. suj. de m'écrirais.
20. M pour me, pro. pers. le. p. m. s. rég. dir. de écrirais.
72 ANALYSE GRAMMATICALE.
21. (iVi") écrirais, v. pro. ess. le. conj. rég. cond. prés.
le. p. s. à cause de son suj. je.
22. J' Tponvje, pro. pers. le. p. m. s. suj. de ai perdu.
23. Ai perdu, v. act. 4e. conj. rég. iud. p. indéf. le. p. s.
à cause de son suj. je.
24. Perdu, p. pass. conj. avec avoir inv. n'étant pas pré-
cédé d'un i;ég. dir.
25. Le, art. sinipl. ni. s. dét. bonheur.
26. Bonheur, n. coumi. m. s. rég. dir. de ai perdu.
Matière cTanali/se.
I. 1. C'est une tâche bien pénible que celle que nous entreprenons, puisque nous venons vous entretenir d'un homme que vous avez entendu vous-mêmes, qui vous a transportés d'étonnement et d'admiration, qui a remué si puissamment vos cœurs, qui a laissé un souvenir si profond dans vos esjDrits ; de cet homme qui n'a fait que passer parmi nous, mais dont le passage a été marqué par des traces profondes. 2. Encore si nous venions vous parler de quelqu'un que vous n'auriez pas entendu, et qui ne serait pas si grand dans vos esprits et dans vos cœurs ; encore si nous avions devant nous le texte pur et simple de ses élo- quents discours pour nous appuyer et pour marcher dans ce dédale ovi nous nous sommes engagé, peut-être pourrions- nous nous rassurer. 3. Mais où sont maintenant ces traits énergiques et sublimes ? ces pensées vigoureuses ? ces com- paraisons si belles, si grandes, si nobles, si justes, si lumi- neuses, qui portaient tour à tour la conviction dans les âmes et l'effroi dans les cœurs ? 4. Où sont-elles ces paroles de feu ? où sont ces puissants accents de génie ? où est toute cette magnifique et majestueuse éloquence ? 5. Tout s'est évanoui, tout a passé devant nous comme le souvenir rapide du voyageur qui ne se rappelle que confusément les lieux qu'il a parcourus et les émotions qu'il a éprouvées. 6. Pen- dant que nous nous efibrcions de retenir ce torrent impétueux et que nous le pressions dans notre aspect, il s'échappait par d'autres endroits avec plus de force et plus de rapidité ; et, tout confus de chagrin, nous laissions tout aller pour nous livrer comme les autres an courant de ce fleuve majestueux. 7. Mais cependant il nous est resté quelques gouttes d'une eau si pure, nous avons pu nous baisser pour nous abreuver en passant aux sources d'une si belle éloquence. 8. Si quel- quefois la pente de ce fleuve est moins rapide, si sa marche est plus lente et plus paisible, jamais du moins elle n'est
ANALYSE GRAMMATICALE. 73
troublée par des matières étrangères, jamais l'horizon de ce beau ciel n'est couvert de nuages et de brouillards épais, et, s'il faut le dire, jamais l'éloquence de ce grand homme n'est obscurcie par les trivialités choquantes que l'on ren- contre dans les ironies améres du père Honoré, et même dans les figures terribles et sublimes de Bridaine.
II. 1. Mais s'il n'a pas les défauts de ces hommes illustres, il en a toutes les beautés ; comme eux, il a puisé aux sources de la nature cette force et cette énergie pour peindre les vérités etirayantes de la religion ; comme eux, il fait en- tendre d'espace en espace, comme une voix du désert, les mots de mort, de néant, d'enfer, d'éternité.
III. 1. Si, comme nous l'avons déjà dit, ses discours sont quelquefois diffus et languissants, il ne faut pas s'en prendre à lui, mais à un défaut inhérent à l'improvisation ; ayant été obsédé tout le jour, il n'a pas eu le temps de méditer son sujet, qu'il compose au moment où il vous parle. 2. Mais frappé tout à coup par quelque pensée subite et comme à l'improviste, il a bientôt racheté toutes ces lan- gueurs par des beautés du premier ordre et par des traits d'une surprenante éloquence, qui sont comme un réservoir dans ce cerveau fécond. (L'Evêque de Nancy.)
Jos. Cauchon. Modèle cPanalyse.
1. La, art. simpl. f. s. dét. tâche.
2. Tâche, n. comm. f. s. suj. de est.
3. Que, pro. rel. 3e. p. f. s. (ant. tâche) rég. dir. de
entreprenons.
4. Nous, jjro. pers. le. p. m. (pi. pour s.) suj. de entre-
prenons.
5. Entreprenons, v. act. 4e. conj. irrég. ind. prés. le.
p. pi. à cause de son suj. nous.
6. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. tâche.
7. Bien, adv. de quant, mod. pénible.
8. Pénible, (bien) adj. quai. (sup. abs.) f. s. quai, tâche.
9. Puisque, conj. lie ce qui suit à ce qui précède.
10. Nous, pro. pers. le. p. m. (pi. pour s.) suj. de venons.
11. Venons, v. n. 2e. conj. irrég. ind. prés. le. p. pi. à
cause de son suj. nous.
12. (Pour,) s.-ent. prép. fait rapp. entretenir à venons.
13. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. rég. dir. de entretenir.
74 ANALYSE GRAMMATICALE.
1-1. Entretenir, v. act. 2e. conj. irrég. inf. pré?, rég. de la prép. pour.
15. Z)' pour de, prép. fait rapp. homme à entretenir.
16. Un. adj. num. card. m. s. dét. homme.
17. Homme, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
18. Que, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. homme) rég. dir. de
avez entendu.
19. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. de avez entendu.
20. Avez entendu, v. act. 4e. conj. rég. ind. p. indéf. 2e.
p. pi. à cause de son suj. vous.
21. Entendu, p. passé conj. avec avoir var. étant précédé
de son rég. dir.
22. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. suj. redondant de avez
entendu.
23. Mêmes, adj. indéf. (explétif) m. pi. dét. vous.
24. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. homme) suj. de a
transportés.
25. Vous, pro. pers. 2e. p. m. pi. rég. dir. de a trans-
portés.
26. A transportés, v. act. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e.
p. s. à cause de son suj. qui.
27. Transportés, p. passé conj. avec avoir var. étant
précédé de son rég. dir.
28. Z)' pour de, prép. fait rapp. étonnement à a trans-
portés.
29. Etonnement, n. comm. m. s. rég. de la prép. de.
30. Et, conj. lie d'admiration d d'étonnement.
31. X)' pour de, prép. fait rapp. admiration à a trans-
portés.
32. Admiration, n. comm. f. s. rég. de la prép. de.
33. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. homme) suj. de a
remué.
34. A remué, v. act. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son suj. qui.
35. Remué, p. passé conj. avec avoir inv. étant suivi de
son rég. dir.
36. Si, adv. de quant, mod. puissamment.
37. Puissamment, adv. de manière mod. a remué.
38. Vos, adj. poss. m. pi. dét. cœurs.
39. Ccpurs, n. comm. m. pi. rég. dir. de a remué.
40. Qui. ijro. rel. 3e. p. m. s. (ant. homme) suj. de a
laissé.
41. A laissé, v. act. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son suj. qui.
ANALYSE GRAMMATICALE. 75
42. Laissé, p. passé coiij. avec avoir iiiv. n'étant pas
préc. de son rég. dir.
43. Un, adj. num. card. m. s. dét. souvenir.
44. Souvenir, n. conim. nu s. rég. dir. de a laissé.
45. Si, adv. de quanl. niod. profond.
46. Profond, adj. quai. m. s. quai, souvenir.
47. Dans, prép. fait rapp. esprits à a laissé.
48. Vos, adj. poss. ni. pi. dét. esprits.
49. Esprits, n. coniin. ni. pi. rég. de la prép. dans.
50. De, prép. fait rapp. homme à entretenir.
51. Cet, adj. déni. m. s. dét. homnie.
52. Homme, n. comin. m. s. rég. de la prép. de.
53. Qui, pro. rel. 3e. p. m. s. (ant. homme) suj. de a
passé.
54. Ne que, loc. adv. mod. a passé.
55. A passé, v. n. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e. p. s.
à cause de son suj. qui.
56. Passé, p. passé d'un v. n. conj. avec avoir inv.
57. Parmi, prép. fait rapp. nous à a passé.
58. Nous, pro. pers. le. p. m. pi. rég. de la prép. parmi.
59. Mais, conj. lie ce qui suit à qui n'a que passé &c.
60. Dont (pour duquel.), de, prép. fait rapp. lequel d pas-
sage, lequel, pro. rel. 3e. jj. m. s. (ant. homme) rég. de la prép. de.
61. Le, art. siippl. m. s. dét. passage.
62. Passage, n. comm. m. s. suj. de a été marqué.
63. A été marqué, v. pass. le. conj. rég. ind. p. indéf.
3e. p. s. à cause de son suj. passage.
64. Marqué, p. passé conj. avec être s'acc. avec le suj.
65. Par, prép. fait rapp. traces à a été marqué.
66. Des, art. comp. (sens part.) f. pi. dét. traces.
67. Traces, n. comm. f. pi. rég. de la prép. par.
68. Profondes, adj. quai. f. pi. quai, traces.
Matière cï analyse.
I. 1. II est impossible que ceux qui, par un travail cons- tant et des études sérieuses, développent les facultés remar- quables dont la Providence les a doués, ne jouissent un jour exercer une salutaire et bientaisante influence sur la société et contribuer puissamment à son bien-être, surtout si, pour atteindre ce noble but, ils réunissent leurs talents et leurs lumières.
II. 1. Ici, les exemples ne manquent pas. 2. Ozanam lui- même en est une preuve bien frappante, comme nous l'a
76 , ANALYSE GRAMMATICALE.
montré son éloquent panégyriste. 3. Et, n'est-ce pas Montaletnbert et Lacordaire qui, jeunes encore, s'associant en faveur de la liberté d'enseignement et contre le nionopule universitaire, provoquèrent des discvissions qui ont conduit à la conquête de cette liberté précieuse? 4. L'un d'eux, à la fin d'une carrière illustre, a voulu, aussi lui, se dévouer au soin de la jeunesse et la guider dans les sentiers des sciences et de la vertu ; digne fin d'un aussi noble début. 5. L'autre a pris eu main la défense de toutes les nobles causes, et dans la tribune, et dans des productions qui lui ont valu un rang très-distingué parmi les écrivains et les orateurs. in. L Ne me serait-il pas permis de rêver pour mes jeunes compatriotes une destinée semblable, si, comme j'en ai l'espoir, ils s'en rendent dignes par leur amour du travail, et leur empressement à profiter des avantages que leur offrent le zèle, le dévouement et la direction éclairée de ceux qui leur témoignent une sympathie qui honore ceux qui l'accordent autant que ceux qui en sont l'objet. 2. Puisse cette sympathie être le gage de celle que nos jeunes conci-' toyens recevront un jour de la reconnaissance de leur pays !
C. S. Cherrieu. Modèle danalyse.
\. Ceux, pro. dém. 3e. p. m. pi. suj. de pourront.
2. Qui, pro. rel. 3e. p. m. pi. (ant. ceux) suj. de déve
loppent.
3. Par, prép. fait rapp. travail à développent.
4. Un, adj. num. card. m. s. dét travail.
5. Travail, n. comm. m. s. rég. de la prép. par.
6. Constant, adj. quai. m. s. quai, travail.
7. Et, conj. lie des études sérieuses à par un travail
constant.
8. Des, art. comp. (sens part.) f. pi. dét. études.
9. Etudes, n. comm. f. pi. rég. de la prép. par.
10. Sérieuses, adj. quai. f. pi. quai, études.
11. Dévelopj)ent, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p.
pi. à cause de son suj. qui.
12. Les, art. simpl. f. pi. dét. facultés.
13. Facultés, n. comm. f. pi. rég. dir. de développent.
14. Remarquables, adj. quai. f. pi. quai, facultés.
15. Dont, pro. rel. 3e. p. f. pi. (ant. facultés) rég. ind. de a
doués.
16. La, art. simpl. f. s. dét. Providence.
17. Providence, n. j^ropre f. s. suj. de a doués.
ANALYSE GRAMMATICALE. 77
18. Les, pro. pers. .3e. p. m. pi. rég. dir. de a doués.
19. A doués, V. act. le. conj. rég. ind. p. indéf. 3e. p. s. à
cause de son suj. Providence.
20. Doués, p. pass. conj. avec avoir var. étant précédé
de son rég. dir.
21. Pourront, v. act. 3e. conj. irrég. ind. fut. siiupl. 3e.
p. pi. à cause de son suj. ceux.
22. Nécessairement, adv. d'aff. mod. pourront.
23. Un, adj. nuni. card. m. s. dét. jour.
24. Jour, n. conini. m. s. rég. de la prép. pendant
(s.-ent).
25. Exercer, v. act. le. conj. rég. inf. prés. le. rég. dir.
de pourront.
26. Une, adj. num. card. f. s. dét. influence.
27. Salutaire, adj. quai. f. s. quai, influence.
28. Et, conj. lie bienfaisante à salutaire.
29. Bienfaisante, adj. quai. f. s. quai, influence.
30. Influence, n. conini. f. s. rég. dir. de exercer.
31. Sur, prép. fait rapp. société à exercer.
32. La, art. sinipl. f. s. dét. société.
33. Société, n. conim. f. s. rég. de la prép. sur.
34. Et, conj. lie contribuer surtout à exercer....
société.
35. Contribuer, v. n. le. conj. rég. inf. prés. 2e. rég.
dir. de pourront.
36. Puissamment, adv. de manière mod. contribuer.
37. A, prép. fait rapp. bien-être à contribuer.
38. Son, adj. poss. m. s. dét. bien-être.
39. Bien-être, n. comm. conip. m. s. rég. de la prép. à.
40. Surtout, adv. mod. pourront.
41. Si, conj lie ce qui suit d ce qui précède.
42. Pour, prép. fait rapp. atteindre à réunissent.
43. Atteindre, v. act. 4e. conj. irrég. inf. prés. rég. de la
prép. pour.
44. Ce, adj. dém. m. e. dét. but.
45. Noble, adj. quai, m. s. quai. but.
46. But, n. comm. m. s. rég. dir, de atteindre.
47. Ils, pro. pers. 3e. p. m. pi. suj. de réunissent.
48. Réunissent, v. act. 2e. conj. rég. ind. prés. 3e. p. pi.
à cause de son suj. ils.
49. Leurs, adj. poss. m. pi. dét. talents.
50. Talents, n. comm. m. pi. rég. dir. de réunissent.
51. Et, conj. lie leurs lumières d leurs talents.
52. Leurs, adj. poss. f. pi. dét. lumières.
63. Lumières, n. comm. f. pi. rég. dir. de réunissent.
78 . ANALYSE GRAMMATICALE.
Matière d'analyse.
I. 1. Cette Mère de l'Incarnation fut la première en date comme en génie et en sainteté à la tête de cette armée d'épouses du Christ qui vinrent dresser leurs tentes dans les bois, au milieu des sauvages du Canada. 2. Jalouses des travaux des missionnaires, ces saintes femmes ne voulurent pas se montrer moins fortes et moins généreuses, et laisser les hommes cueillir seuls les palmes du sacrifice. ,3. A peine, en effet, la colonie avait-elle pris naissance et ouvert les portes des missions, qu'un long murmure partit des divers points de la France. 4. C'était le signal du départ de ces colombes du Seigneur, qui, emportées par le souffle de l'apostolat, s'élevaient du sein des cloîtres et des cités et venaient s'abattre sur nos rivages. 5. Rien ne put effrayer leur charité: ni la vaste étendue des mers, ni les récifs inconnus, ni l'horreur des tempêtes, ni les glaces des hivers, ni la crainte des plus affreux supplices. 6. Elles s'avancent sur les montagnes de l'océan, et viennent bâtir leurs nids féconds dans les cavernes des serpents et des ours. 7. Enfants des bois, quels ne furent pas votre étonnement et votre admiration en voyant ces timides vierges affronter tant de périls par dévouement pour vous, par amour pour vos âmes ! 8. Et toi, petite église naissante du Canada, lève-toi, étends les bras, et regarde autour de toi ; . . .. tes filles vien- dront de toutes parts. 9. Alors tu verras, et ton ca:ur admirera et sera inondé de délices . ... 10. Elles volent comme des nuées et comme des colombes . . . .et peupleront tes lieux déserts .... parce que le Seigneur a mis en toi ses complaisances . ... et que tu donneras naissance à un grand peuple.
II. 1. La charité incomparable de tant d'illustres ser- vantes de Dieu s'est réunie dans une seule âme ; l'éclat de tant de vertus a brillé dans une même vie. {Hist. de la Mère Marie de V Incarnation.^
H. R. Casgrain, ptre.
Modèle (^analyse.
1. Cette, adj. dém. f. s. dét. Mère.
2. Mère, n. comm. f. s. suj. de fut.
3. {Marie) de V Incarnation, n. prop. comp. f. s. att.
de Mère.
4. Fut, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. p. déf. 3e. p. s. à
cause de son suj. M. de l'Incarnation.
ANALYSE GRAMMATICALE. 79
5. La, art. sinipl. f. s. dét. Mère s.-ent.
6. Première, acij. num. ord. f. s. dét. Mère s.-ent. 1. En, prép. fait rapp. date à première.
8. Date, n. connn. f. s. rég. de ia prép. en.
9. Comme, conj. lie eu génie et en sainteté à ce qui
précède.
10. En, prép. fait rapp. génie à première s.-ent.
11. Génie, n. comm. m. s. rég. de la prép. en.
12. Et, conj. lie en sainteté à en génie.
13. En, prép. fait rapp. sainteté à première s.-ent.
14. Sainteté, n. comm. f. s. rég. de la prép. en.
15. A la tête de, loc. prép. fait rapp. armée à première.
16. Cette, adj. dém. f. s. dét. armée.
17. Armée, n. comm. coll. f. s. rég. de la loc. prép. à la
tête de.
18. JD' pour de, prép. fait rapp. épouses à armée.
19. Epouses, n. comm. f. pi. rég. de la prép. de.
20. Du, art. comp. m. s. dét. Christ.
21. Christ, n. prop. m. s. rég. de la prép. de renf. dans
du.
22. Qui, pro. rel. 3e. p. f. pi. (ant. épouses) suj. de
vinrent.
23. Vinrent, v. n. 2e. conj. irrég. ind. p. déf. 3e. p.
pi. à cause de son suj. qui.
24. Pour (s.-ent.) prép. fait rapp. dresser à vinrent.
25. Dresser, v. act. le. conj. rég. inf. prés. rég. de la
prép. pour.
26. Leurs, adj. poss. f. pi. dét. tentes.
27. Tentes, n. comm. f. pi. rég. dir. de dresser.
28. Dans, prép. fait rapp. bois à dresser.
29. Les, art. simpl. m. pi. dét. bois.
30. Bois, n. comm. m. pi. rég. de la prép. dans.
31. Au milieu de, loc. prép. fait rapp. sauvag'^s adresser.
32. Les, art. simpl. m. pi. dét. sauvages.
33. Sauvages, n. comm. m. pi. rég. de la prép. au
milieu de.
34. Du, art. comp. m. s. dét. Canada.
35. Canada, n. prop. m. s. rég. de la prép. de renf.
dans du.
Matière d'analyse.
I. 1. En arrivant dans la localité où l'on requiert ses services, le premier soin de l'instituteur est de se rendre
80 ANALYSE GRAMMATICALE.
aimable à tout le inonde, 2. Il s'y trouve pour ainsi dire étranger, et les regards se portent naturellement sur lui. 3. Chacune de ses démarches est épiée, et le moindre faux pas qu'il ferait entraînerait la perte de la bonne réputation qui l'y a devancé. 4. Tout dépend donc du début. 5. Si dès l'abord vous faites des actions propres à vous attirer leur mépris, les contribuables ne vous rendront plus que dilîicilemeut l'opinion favorable qu'ils auraient pu avoir de vous.
II. I. Dans l'école nouvelle que l'on a confiée à vos soins, faites, en commençant, tous vos efforts pour plaire aux enfants; et si plus tard une infraction à sa discii^line ou des raisons d'un autre genre vous obligent de recourir au châtiment, soyez d'une prudence extrême dans l'emploi d'un tel moyen de répression ; abstenez-vous de punir, si cela est possible ; il y a souvent sagesse à ne pas le faire. 2. Mais s'il le fallait absolument, iaites sentir à l'enfant que vous ne le châtiez qu'à regret, et que ce n'est que pour le rendre meilleur que vous le traitez ainsi. 3. La juste correction que vous lui infligerez alors portera d'heureux fruits.
A. Dalaire,
Instituteur.
Modèle d'analyse. Ire. Phrase.
1. En, prép. fait rapp. arrivant à (se) rendre.
2. Arrivant, v. n. le. conj. rég. inf. part. prés. rég. de
la prép. en.
3. Dans, prép. fait rapp. localité à arrivant.
4. La, art. simpl. f. s. dét. localité.
5. Localité, n. comm. f. s. rég. de la prép. dans.
6. Oit, (dans laquelle), dans, prép. fait rapp. laquelle à
requiert.
7. L' lettre euphonique.
8. On, pro. indéf. 3e. p. m. s. suj. de requiert.
9. Requiert, v. act. 2e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. s.
à cause de son suj. on.
10. Ses, adj. poss. m. pï. dét. services.
11. Services, n. comm. m. pi. rég. dir. de requiert.
12. Le, art. simpl. m. s. dét. soin.
13. Premier, adj. num. ord. m. s. dét. soin.
14. Soin, n. conmi. m. s. att. de (se) rendre.
ANALYSE GRAMMATICALE. 81
15. De, prép. fait rajiip. instituteur à soin.
16. L' pour le, art. sinipl. m. s. dét. instituteur.
17. Instituteur, n. comrn. m. s. ré^;;. de la prép. de.
18. Est, V. subs. 4e. conj. irrég. ind. prés. 3e. p. a. à
cause c'a son suj. (se) rendre.
19. De, prép. euphonique.
20. »S'e, pro. pers. 3e. p. m. s. réj. dir. de rendre.
21. (Se) rendre, v. pron. ace. 4e. conj. rég. inf. prés.
suj. de est.
22. Aimable, adj. quai. m. s. quai. se.
23. A, ip^ép. fait rapp. tout ^e monde à aimable.
24. Tout le monde, pro. indéi". 3e. p. m. s. rég. de la
prép. à.
2e Phrase.
1. Jl, pro. pers. 3e. p. m. s. sui. de (se) trouve.
2. »S' pour se, pro. pers. î>. p. m. s. rég. dir. de trouve.
3. Y, adv. de lieu mod. (.-e) fouve.
4. (Se) trouve, v. pron. ace. le. conj. rég. ind. prés.
3e. p. s. à cause de son snj. il.
5. Pour, prép. fait rapp. dire à (se) trouve.
6. Ainsi, adv. de manière mod. dire.
7. Dire, v. act. n. 4e. conj. irrég. inf. prés. rég. de la
prép. pour.
8. Etranger, adj. quai. m. s. quai. se.
9. Et, conj. lie ce qui suit à ce qui précède.
10. Les, art. simp'. m. pi. déî. regards.
11. Regards, n. comm. m. pi. suj. de (se) portent.
12. Se, pro. pers. 3e. p. m. pi. rég. dir. de portent.
13. {Se) portent, v. pron. ace. le. conj. rég. ind. prés.
3e. p. pi. à cause de son suj. regards.
14. Naturellement, adv. de manière mod. (se) portent.
15. Sur, prép. fait rapp. lui à (se) portent.
16. Lui, pro. pers. 3e. p. m. s. rég. de la prép. sur.
Blatière d'analyse.
I. 1. Le gouvernement a fait ici, pour l'éducation, plus que partout ailleurs, eu égard à nos revenus et à notre population.
IL 1. Si, malgré tant de sacrifices, si, en dépit de tous les efforts de ceux qui sont appelés à faire fonctionner la loi, le sort de l'instituteur n'est pas encore ce qu'il doit être, il faut en attribuer la cause au manque de connaissances ré- pandues chez le peuple. 2. Cependant, quand on jette uu
82 ANALYSE GRAMMATICALE.
coup (l'œil sur tout ce qui s'est opéré dans ces derniers temps ; quand un voit le gouvernement bien disposé ; quand on voit à la tête de notre système d'instruction publique un homme en qui le pays a confiance; quand les mandataires du peuple s'accordent tous ensemble à demander un avenir meilleur pour l'humme qui se sacrifie à l'éducation de ses compatriutes ; quand la presse est unanime à demander l'amélioration de notre sort ; quand, enfin, tous les citoyens de l'ancienne capitale du Canada viennent ici témoigner par leur présence de l'intérêt qu'ils nous portent, comment ne pas croire à un avenir meilleur ? comment ne pas espé- rer un changement prochain ? . . . .
III. 1. Au reste, la foi et l'espérance sont deux vertus communes à tous les chrétiens : pourquoi ne seraient-elles pas aussi celles des instituteurs ?
BÉNONi Marquet.
Modèle cïanalyse. Ire. Phrase.
1. Le, art. simpl. m. s. dét gouvernement.
2. Gouvernayient, n. comm. m. s. suj. de a fait.
3. A fait, V. act. n. 4e. conj. irrég. ind. pass. indéf. 3e. p.
s. à cause de son suj. gouvernement.
4. Fait, part. pass. conj. avec avoir inv. étant employé
comme n.
5. Ici, adv. de Heu mod. a fait.
6. Pour, prép. fait rapp. éducation à a fait.
7. L' pour la, art. simpl. f s. dét. éducation.
8. Education, n. comm. f. s. rég. de la prép. pour.
9. Plus, adv. de quant, mod. a fait.
10. Que, conj. lie partout ailleurs aux autres mots de la
phrase.
11. //, (s.-ent.) pro. pers. 3e. p. m. s. suj. de a fait.
12. A fait, (s.-ent.) v. act. n. 4e. conj. irrég. ind. pass.
indéf. 3e. p. s. à cause de son suj. il.
13. Fait, part. pass. conj. avec avoir inv. étant empl.
comme n.
14. Partout, adv. de lieu. mod. a fait (s.-ent.)
15. Ailleurs, adv. de lieu mod. a fait (s.-ent.)
16. Eu égard à, loc. prép. fait rapp. revenus à a fait
(exprimé.) •
17. Nos, adj. poss. m. pi. dét. revenus.
18. Revenus, n. comm. m. pi. rég. de la prép. à.
ANALYSE GRAMMATICALE. 83
19. Et, conj. lie ce qui suit à eu égard à nos revenus.
20. A (pour eu égard à) loc. prép. fait rapp. population d
fait (exprimé.)
21. Notre, adj. poss. f. s. dét. population.
22. Population, n. connu, f. s. rég. de la prép. à.
Matière (ïanalyse. ,
I. 1. Leibnitz a dit : " J'ai toujours cru qu'on réforme- rait le genre humain, si on réformait l'éducation de la jeu- nesse." 2. Cette parole profonde, confirmée, d'ailleurs, par l'expérience des siècles, résume nos convictions et nos vues dans l'œuvre importante, mais difficile, que nous inaugurons aujourd'hui sous vos auspices. 3. Certes! nous ne préten- dons pas réformer le genre humain ; ce n'est pas à dire que tout soit à refaire dans l'éducation du Bas-Canada : car, jamais, peut-être, elle ne fut plus florissante qu'à cette époque. 4. Ce que nous dé.-irons, humbles ouvriers, c'est de préparer et d'arroser le sol, c'est de travailler aux racines de l'arbre, afin qu'il produise des fruits plus abondants. 5. Cette comparaison est peut-être trop poétique ; elle est juste, cependant : vous le savez, un arbre ne se couvre de feuillages et de fruits qu'autant que les racines en sont saines et nombreuses; si elles sont faibles, attaquées par des in- sectes nuisibles, l'arbre se dessèche et ne devient qu'un bois inutile, souvent dangereux pour ceux qui sont dans son voisi- nage. 6. De même, on peut dire que dans l'éducation, sur- tout dans l'éducation d'un peuple, tout dépend des commen- cements, de cette première éducation qui se donne sur les bancs de l'école, autour de l'école, sous les yeux de l'msti- tuteur : car, les notions et les impressions qu'on reçoit alors ne s'effacent jamais. 7. Et on peut dire que l'homme qui est appelé à jeter dans l'âme de vos enfants ces impressions et ces notions premières, exerce une influence, trop méjjritée peut-être, mais très-réelle sur l'avenir d'une nation.
IL 1. Je le sais, on a cherché à faire, dans l'éducation, deux parts très-distinctes, dont on a laissé l'une à la mère auprès du foyer domestique : c'est la partie purement morale et religieuse; l'autre, la partie uniquement scientifique, est confiée à l'instituteur ; mais il suffit de remarquer qu'on ne peut instruire l'intelligence, sans la tirer de ses ténèbres, sans l'élever; on ne peut agir sur l'esprit, sans agir en même temps sur le cœur ; en un mot, si l'éducation oeut être quelquefois sans mstruction, l'instruction influe toujours sur l'éducation.
84 ANALYSE GRAMMATICALE,
m. 1. Voilà pourquoi, perinettezinoi de vous le faire remarquer, les titres pompeux d'institut nuvs, de professeurs, ne me semblent pas valoir Je nom plus modeste, uiais plus significatif, de maître d'école. 2. Oui, vous été* maîtres, véritablement m.iire-^, puisque vous tenej, pour ainsi dire, entre vos mains, le cœur et l'intelligence de ces entants, qui seront bientôt des hommes, et qui seront ieh que vous les aurez faits. 3. Pour moi, je ne connais pas de plus grande autorité que celle-là. 4. A nos yeux donc, l'enseignement n'est pas un métier, ce n'est pas même une profession ; c'est quelque chose de plus noble, c'est une vocation supérieure, c'est une mission saoïte, disait un ancien. 5. Eh bien ! c'est pour développer cette vocation, c esL poar donner les moyens de remplir dignement cette importante mission, que nous commençons aujourd'hui l'œuvre que vous voyez et qui semble attendre avec tant d'imjmtience. {Inauguration de l'Ecole Isormale J.Cartier.)
Hospice VERREAf, pire.,
Principal de l E. N. J.-C.
Modèle cïanahjie.
Ire. Phrase.
1. Leibnitz, n. prop. m. s. suj. de a dit.
2. A dit, V. act. (il a pour rég. dir. ce qui suit) 4e. conj.
irrég. ind. jj. indéf. 3e. p. s. à cause de son suj. Leibnitz.
3. Dit, p. passé conj. avec avoir inv. étant suivi de son
rég. dir.
4. J' pour_;e, pro. pers. le. p. m. s. suj. de ai cru.
5. Ai cru, V. act. (il a pour rég. dir. qu'on. . . .humain)
4e. conj. irrég. ind. p. indéf. le. p. s. à cause de son suj. je.
6. Cru, p. jjassé conj. avec avoir inv. étant suivi de son
rég. dir.
7. Qu' pour que, conj. lie on. . . .humain à j'ai toujours
cru.
8. On, pro. indéf. 3e. p. m. s. suj. de réformerait.
9. Réformerait, v. act. le. conj. rég. cond. j^rés. 3e. p.
s. à cause de son suj. on.
10. Le, art. simpl. m. s. dét. genre.
11. Genre, n. comm'. m. s. rég. dir. de réformerait.
12. Humain, adj. quai. m. s. quai, genre.
ANALYSE GRAMMATICALE. 85
13. Si, conj. lie ce qui suit à j'ai . . humain.
14. On, pro. indél'. 8e. p. ni. s. suj. de rétbrinait.
la. Réformait, v. act. le. conj. rég. iud. imp. 3e. p. s.
à cause de sou suj. on.
IG. L' pour la, art. simpl. f. s. dét. éducation.
17. Education, n. coniin. f. s. rég. dir. de réformait.
18. De, prép. fait rapp. jeune.-se d éducation.
19. La, art. simpl. f. s. dét. jeunesse.
20. Jeunesse, n. comm. f. s. rég. de la prép. de.
2e. Phrase.
1. Cette, adj. dém. f. s. dét. parole.
2. Parole, n. connu, f. s. suj. de résume.
3. Profonde, adj. quai. f. s. quai, parole.
4. Confirmée, part. adj. f. s. att. de parole.
5. D' ailleurs, loc. adv. mod. confirmée.
6. Par, prép. fait rapp. expérience à confirmée. Y. L' \>o\\v la, art. simpl. f. s. dét. expérience.
8. Expérience, n. connu, f. s. rég. delà prép. par.
9. Des pour de les, de, prép. fait rapp. siècles d expé-
rience, les, art. simpl. m. pi. dét. siècles.
10. Siècles, n. conim. m. pi. rég. de la prép. de.
11. Résume, v. act. le. conj. rég. ind. prés. 3e. p. s. à
cause de son suj. parole.
12. Nos, adj. poss. f. pi. dét. convicti :>ns.
13. Convictions, n. comm. f. pi. rég. dir. de résume.
14. Et, conj. lie nos vues à nos convictions.
15. Nos, adj. poss. f. pi. dét. vues.
16. Vues, n. comm. f. pi. rég. dir. de résume.
17. Dans, prép. fait rapp. œuvre à avons s.-ent.
18. li' pour la, art. simpl. f. s. dét. œuvre.
19. Œuvre, n. connu, f. s. rég. de la prép. dans.
20. Importante, adj. quai. f. s. quai, œuvre.
21. Mais, conj. lie ditficile d importante.
22. Difficile, adj. quai. f. s. quai, œuvre.
23. Que, pro. rel. 3e. p. f. s. (aut. œuvre) rég. dir. de
inaugurons.
24. Nous, pro. pers. le. p. m. pi. suj. de inaugurons.
25. Inaugurons, v. act. le. conj. rég. ind. prés. le. p.
pi. à cause de son suj. nous.
26. Aujourd'hui, adv. de temps niod. inaugurons.
27. Sous, prép. fait rapp. auspices à inaugurons.
28. Vos, adj. poss. m. pi. dét. auspices.
29. Auspices, n. comm. m. pi. rég. de la prép. sous.
86 ANALYSE GRAMMATICALE.
Exercices.
La colonisation.
I. 1. Les principes économiques qui régissent tous les gou- vernements constitués doivent nécessairement varier, dans leur application du moins, avec les différents pays. 2. Ainsi, il y a certains peuples qui tirent leur existence et leur puis- sance du commerce : il faut à ces peuples un gouvernement qui protège tout spécialement les spéculations commerciales. 3. Il y en a d'autres qui vivent presque exclusivement des produits de la terre et qui ne peuvent, pour une raison ou pour une autre, asjjirer à devenir puissances coiomerciales : à ceux-là, il faut un gouvernement qui ail particulièrement en vue les intérêts agricoles.
II. 1. Le premier soin d'un homme d'Etat est donc de chercher laquelle des grandes ressources du pays qu'il est appelé à administrer, est susceptible de donner, en retour d'une protection bien entendue, la jslus grande somme de prospérité au peuple.
III. 1. Quelle est ici, en Canada, cette grande ressource, du développement et de l'exploitation de laquelle dépend notre prospérité ?
IV. I. C'est sans contredit l'agriculture.
V. 1. La colonisation de nos terres incultes, voilà notre grande question ; voilà la question qui, pour nous, surtout, Canadiens-français, domine toutes les autres.
Eugène Renal'd.
Les examens, suivant moi, sont un des devoirs les plus importants de l'inspecteur. Ces examens, s'ils sont bien faits, doivent rendre justice au maître et à l'élève, et doivent, en outre, faire naître le goût et l'amour de l'école dans le cœur des contribuables. Pour obtenir les bons résultats que sont appelés à produire les examens par l'inspecteur, voici d'après mon expérience, la manière de les faire.
1° Durant tout le temps de l'examen, avoir le journal quotidien de l'école sous les yeux.
2° Afin de rendre justice, autant qu'il est possible, à l'élève et au maître, l'inspecteur doit, pour juger des progrès de l'élève qu'il interroge, avoir égard à son âge, au nombre d'années qu'il vient à l'école, à son ast^iduité, aux talents dont il est doué. Le journal de l'école lui four-
ANALYSE GRAMMATICALE. 87
nira les renseignements nécessaires sur le? trois premiers points: quant aux talents de l'enfant, le maître peut le renseigner sur ce point.
3° L'examen doit se faire par classe, l'une après l'autre, et il faut avoir bien soin de ne pas questionner les enfants sur des leçons qu'ils auraient préparées d'avance et sans les avoir comprises.
4'^ Pour se rendre compte des résultats, l'inspecteur doit avoir égard aux réponses qui ont été données, à la méthode suivie par le maître, aux connaissances de chaque élève lors de son entrée à l'école. Il doit aussi s'assurer si le maître n'a pas négligé telle ou telle classe, comme c'est souvent le cas ; si les leçons ont été données de manière à rendre la classe agréable, surtout aux plus jeunes des élèves.
5° L'inspecteur doit ne pas faire subir un examen trop long aux jeunes commençants. Il doit pouvoir juger d'un coup d'œil de leurs progrès. (Extrait du rapp. de 18G1).
JoHx Bruce, Jnsp. d^ écoles.
Dans l^eaucoup d'écoles, on ne remarque plus, lorsqu'on fait lire les enfants, cette voix traînante, embarrassée et souvent nasillarde; une voix naturelle a succédé à ce ton forcé et si choquant pour l'oreille ; les signes de la ponctua- tion sont aussi mieux observés.
La granmiaire n'est plus un livre qu'on faisait seulement apprendre par cœur ; on s'efforce d'en expliquer les règles et de les faire comprendre ; l'analyse est plus pratiijuée, et dans les trois quarts des écoles, on trouve des élèves ca- pables d'orthographier.
En somme, les choses semblent prendre un aspect plus riant, une tendance plus directe vers le progrès ; mais je ne me fais pas illusion, et je suis loin de croire que les progrès sont tels qu'il ne reste plus qu'à se croiser les bras et laisser faire.
Non. Il ne suffit pas à ceux qui ont pour mission de faire exécuter la loi d'éducation, de mettre partout cette loi en activité ; d'établir le plus grand nombre d'écoles possible ; il leur reste à travailler encore et toujours au perfectionne- ment de ce qui est fait; car si nous ne rencontrons plus de ces partisans de l'ignorance qui criaient à la ruine du peuple par la taxe, si les bons maîtres ne noua manquent plus,
9
88 ANALYSE GRAMMATICALE.
mille olïstacles fâcheux entravent encore les progrès. Pour n'en citer ici que deux, je nommerai la négligence de plu- sieurs parents à fournir à leurs enfants les objets nécessaires, connue livrer, papier, «te, le peu de respect témoigné au maître par ces mêmes parents et, souvent, en présence de ses élèves.
De tels faits, que l'inspecteur, avec le peu de pouvoir discrétionnaire dont il est investi, ne peut que signaler, sont bien propres à décourager l'instituteur et à lui faire mépriser sa profession.
Voulons-nous avoir des instituteurs qui remplissent leurs devoirs avec contentement, entourons-les de tout le respect, de toute l'affection qu'ils méritent pour les services im- portants qu'ils rendent à la jeunesse du pays. {Extrait du rapp. de 1861.)
Samuel Boivin, Inspecteur d'écoles.
Je crois devoir déclarer à mes jeunes compatriotes que, quel que soit l'état pour lequel ils se sentent appelés, ils doivent se convaincre qu'ils ne peuvent jamais obtenir de succès bien marqués, ni s'élever à une haute célébrité, à moins qu'ils ne soient préparés et disposés, dans les grandes occasions, à payer de leurs propres personnes. Que leurs prédilections soient en faveur des professions savantes ou des beaux-arts, delà littérature, du commerce ou de la politique, de la marine ou de l'armée, il se présentera tou- jours, dans le cours de la vie, des circonstances où ils seront forcés d'agir : et de la manière dont ils sortiront de la pre- mière épreuve, dans une occasion solennelle, dépendront indubitablement leur réputation et leur avenir. Qu'ils y réfléchissent donc sérieusement ; car il fautlra que leur am- bition soit bien limitée, et le rôle qu'ils se proposent de jouer bien secondaire, s'ils croient pouvoir se dispenser de mes recommandations. Qu'ils ne comptent pas sur les rares exceptions d'un hasard capricieux et aveugle; mais, au contraire, qu'ils fondent leur espérance et qu'ils calculent leurs chances de succès sur eux-mêmes, sur leurs propres ressources, se rappelant sans cesse cette sentence d'un grand poète, même à l'égard des enfants gâtés de la fortune :
" Qu'à vaincre sans périls, on triomphe sans gloire."
Sire E. P. Taché.
tJ^cûnae !:2)cWà€hn.
TRAITE
D'ANALYSE LOGIQUE
ENSEIGNEMENT
DE L'ANALYSE LOGIQUE
Si l'analyse grammaticale doit être enseignée à tous les enfants qui apprennent la grammaire, l'analyse logique doit être réservée à ceux auxquels Tâge permet de rétléchir, de raisonner, et qui sont assez avancés pour en profiter.
La première décompose une phrase, pour considérer un à un les différents mots dont elle est formée, ainsi que les rapports grammaticaux qu'ils ont entre eux; la seconde décompose la phrase en propositions, et chaque proposition en ses ixirties essentielles et secondaires. On voit que celle-ci exige un jugement plus mûri que l'autre.
Dans l'analyse logique, il est avantageux d'adopter une méthode tout à la fois exacte et assez simple. Ainsi, recon- naître trois sortes de propositions, la principale (absolue ou relative), l'incidente (détermi native ou explicative) et la subordonnée, nous paraît suffire, de même que, parmi les compléments, distinguer le direct, l'indirect et le circons- tanciel. Il ne faudrait qu'ajouter, en certains cas, si la proposition est elliptique ou implicite.
Il est encore utile de renfermer entre parenthèses tous les mots qui appartiennent à une même proposition.
Entin il est à propos, dans les exercices d'analyse logique, de graduer les ditticultés, afin que les élèves se familiarisent insensiblement avec elles. {Cours de Pédagogie.)
Mgr. Jean Laxgeyix,
Ecêque de Rimouski.
TRAITÉ
THÉORIQUE ET PRATIQUE
D'ANALYSE LOGIQUE.
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
Les mots " analyse logique " viennent de deux mots grecs, qui signifient littéralement décomposition de la pensée.
On exprime une pensée ou un jugement en comparant deux idées ; chaque idée est représentée par un mot. Les divers mots de la langue française peuvent représenter des idées différentes : les uns désignent des êtres, les autres des qualités-, ceux-ci marquent l'aiiîrmation, ceux-là établissent des rapports ou des liaisons avec les autres mots, etc.
Quand on prononce un mot, on exprime une idée.
Quand on exprime une pensée de vive voix ou par écrit, on énonce une proposition.
Si l'on exprime plusieurs pensées, en énonçant plusieurs propositions qui se rapjjortent entre elles, ou a ce que l'ou appelle une phrase.
Si l'on dit: Dieu,-on exjjrime une Idée.
Si l'on dit : Dieu est bon,-on exi^rime une Pexsée.
Si l'on dit: Dieu est bon, car il pardonne; mais il veut que nous nous repentions, — on énonce une Phrase.
92 ANALYSE LOaiQTIK.
Dans une phrase il y autant de prop'isitions que de verbes à un mode personnel, exprimés ou nécessairement sous- entendus.
Pour former une. proposition, il faut trois parties essen- tielles, qui sont : le sujet, le verbe et V attribut.
Le sujet logique est le même que le sujet grammatical : c'est l'iilée principale d'une proposition.
Uattribut est la qualité ou la manière d'être du sujet.
Le verbe exprime l'existence de la qualité ou de la ma- nière d'être du sujet.
Le sujet peut être exprimé ou par un nom, ou par un pronom, ou par un infinitif.
Le verbe est toujours être, soit sous sa forme simple, soit combiné avec le participe jjrésent, pour former ce qu'on appelle verbe attributif, comme dans je lis, qui est pour je suis lisant.
Uattribut est exprimé ou par un adjectif, ou par un participe, présent ou passé, ou par un nom, ou par un pronom, ou par un infinitif. Le sujet et l'attribut sont appelés simples lorsqu'ils sont exprimés par un seul mot, et composés lor.-^qu'ils sont exprimés par plusieurs mots.
Outre ces trois parties constitutives, il en est une qua- trième qui complète l'idée exprimée par le sujet ou par l'attribut ; c'est le complément, que l'un pourrait considérer comme partie intégrante du sujet ou de l'attribut.
Le coinplément peut se subdiviser en six sortes de com- pléments, qui sont : le déterminatif, le qualificatif, V ad- verbial, le direct, Vindirect et le circonstanciel.
Le complément déter mi natif est celui qui est représenté par un nom ou un pronom précédé d'une préposition, par un adjectif déterminatif, ou par un membre de phrase qui commence par un pronom relatif et quelquefois par une conjonction.
Le complément qualificatif est celui qui est représenté par un adjectif qualificatif, ou un nom pris adjectivement.
Le complément adverbial est celui qui est représenté par un adverbe ou une expression adverbiale.
Le complément direct est formé des mots qui se joignent aux verbes sans l'intermédiaire d'une préposition.
ANALYSE LOGIQUE. 93
Le conipléinenl indirect est formé des mots qui se joignent aux verbes au moyen d'uue des prépositions à, de, par. (Ij
Le complément circonstanciel est celui qui exprime une circonstance de temps, de lieu, de manière, de matière, de but, de cause, d'instrument, d'âge, de moyen, de partie, de distance, de prix, de mesure, &c.
L'article et la conjonction sont les seuls mots qui ne soient pas compléments.
Lorsque le sujet et l'attribut sont sans complément, on dit qu'ils sont incomplexes, et s'ils ont un complément, on les dit complexes.
Il y a trois sortes de propositions : la proposition princi- pale, la proposition incidente et la proposition subordonnée.
La proposition principale est celle qui ne dépend d'aucune autre proposition, et qui a souvent par elle-même un sens complet. Si dans une phrase il y a plusieurs propositions de cette espèce, la première est appelée principale absolue, et les autres principales relatives.
h». proposition incidente est celle qui dépend d'une autre proposition, et qui n'en modifie qu'une partie, soit le sujet, soit l'attribut, soit un complément.
La proposition subordonnée est celle qui dépend d'une autre proposition, et qui en modifie tout le sens.
La proposition, considérée sous le rapport de ses parties constitutives, e>iipleine. elliptique ou implicite.
La proposition est pleine, lorsque toutes les parties con- stitutives en sont exprimées, telles que le sujet, le verbe, l'attribut, ainsi que les compléments qu'exigent le sujet ou l'attribut.
La proposition est elliptique, lorsqu'il y a quelques mots de sous-entendus dans une proposition, lesquels devraient figurer comme sujet, verbe, attribut, ou complément.
(1) Il arrive quelquefois qu'un nom ou un pronom, joint au verbe par une préposition autre que à, de, par, doit être considéré comme un complément indirect. C'est lorsque ce nom ou ce pronom est néces- saire au sens du verbe et qu'il est le terme où aboutit nécessairement l'action. Ex. : Cumptez SUR l'aide de Dieu. — Comparez la vie du juste AVEC celle du pécheur. Dans ces deux propositions, chaque verbe doit son sens particulier à la préposition qui le suit ; par conséquent, cette préposition, quelle qu'elle soit, amène un complément indirect, et non point un complément circonstanciel, comme cela aurait lieu par exemple dans les propositions suivantes : Les bergers comptent sue leurs doigts, — Jugez, comparez avec soin. (Poitevin.)
94 ANALYSE LOGIQUE.
La proposition est implicite, lorsqu'elle renferme en soi le sujet, le verbe et l'attribut, sans qu'aucune de ces parties y suit exprimée ; par exemple, oui, non, certainement, &c.
Quant aux interjections, que certains grammairiens con- sidèrent comme formant des propositions implicites, nous ne leur donnons la valeur d'aucune proposition; elles ne servent qu'à nuancer le sens des pensées que l'on exprime.
La proposition est aussi appelée affirînative, négative, interrogative, e.vclamative, selon qu'elle exprime l'affirma- tion, la négation, l'interrogation, l'exclamation.
S'il se présente, en analyse logique, quelque gallicisme ou quelque construction figurée, on doit les ramener à une forme grammaticale régulière, pour connaître la valeur de la proposition à analyser.
CHAPITRE I.
Reconnaître le nombre de propositions dans chaque phrase, dire sous quelle forme elles sont présentées et nommer les trois termes essentiels de la proposition : le svjet, le verbe et V attribut.
Remarque. — 1". Une phrase renferme autant de propo- sitions que de verbes à un mode personnel.
2°. La forme de la proposition est ou affirmative, ou négative, ou interrogative, ou exclamative.
Matière (^analyse.
I. 1. L'art de bien écrire s'appelle calligraphie. 2. Il est d'une grande importance, puisqu'on en fait beaucoup de cas dans les bureaux publics, dans le commerce, &c. 3. On voit même assez souvent des personnes obtenir des situations avantageuses et gagner honorablement leur vie, uniquement par leur belle écriture.
IL 4. D'ailleurs ceux qui n'ont pas eu l'occasion de s'instruire, ne seront pas en état de juger d'un examen sur la grammaire ou l'arithmétique; mais ils s'apercevront faci- lement si les enfants lisent bien, et si leur écriture est soignée et régulière, et leurs cahiers en bon ordre.
III. 5. Attachez donc une haute importance à ce que vos élèves aient une belle main. 6. Tous n'ont pas les mêmes dispositions naturelles pour la calligraphie ; mais en vous y appliquant, vous réussirez à donner à tous une écriture passable. 7. Exigez pour cela que tous les devoirs soient
ANALYSE LOGIQUE. 95
bien écrits ; si l'on vous en présente de négligés, de préparés trop à la hâte, faites les recommencer. 8. N'en imposez pas non plus de trop longs à ceux dont la main n'est pas encore bien formée.
IV. 9. Mais, pour les besoins ordinaires de la vie, il ne suffit pas d'apprendre aux enfants à bien écrire à main posée ; tenez surtout à leur donner une bonne expédiée, ou écriture courante et pratique. 10. Les dictées, pourvu qu'elles ne soient pas trop rapides, peuvent contribuer beaucoup à ce résultat.
V. 11. L'écriture cursive généralement employée dans le pays est l'anglaise. 12. Quant aux autres, telles que la ronde, la bâtarde, la gothique, on ne s'en sert que pour les titres. 13. L'écriture féminine est ordinairement angu- leuse. {Cours de Pédagogie.)
Mgr. Jean Langevin.
Modèle d'analyse. Ire. Phrase.
Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.
1" Art, suj.— 2° Est, verbe.— S*^' S' appelant, att.
2e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est affir- mative.
Ire. Prop. — Il est d'une grande importance.
1° 11, suj.— 2° Est, verbe.— 3° Ayant, att. 2e. Prop. — Puisqu'on en fiait beaucoup de cas dans les bureaux publics, dans le commerce.
10 On, suj.— 2» Est, verbe.— 3° Faisant, att,
3e. Phrase.
Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.
1» On, suj.— 2° Est, verbe.— 3° Voyant, att.
4e. Phrase.
Elle renferme six propositions, dont la forme est négative dans la seconde, et affirmative dans les autres.
Ire. Prop. — D'ailleurs ceux. . .ne seront pas en état de (copaôZes) de juger d'un examen sur la grammaire ou l'arith- métique.
96 ANALYSE LOGIQUE.
1° Ceux, (^uj.— 2'^ Seront, verbe.— 3" Capables, att. 2e. Pkop. — Qui n'ont pas eu l'occasion de s'instruire.
1"^ Qui, suj. — 2"" Ont été, verbe. — 3'^ Ayant, att. 3e. Prop. — Mais ils s'apercevront làcilenient.
1" Jls, suj. — 2"^ Seront, verbe. — 3° S' apercevant, att. 4e. Pkop. — Si les enfant lisent bien.
1" Enfants, suj. 2* Sont, verbe. — 3° Lisant, att. 5e. Prop. — Et si leur écriture est soignée et régulière.
1^ Ecriture, suj. — 2" Est, verbe. — 3*^ aoignée et régulière, att.
6e. Prop. — Et si leurs cahiers sont entretenus en bon ordre.
1*^ Cahiers, suj. — 2" Sont, verbe. — 3° Entretenus, Sitt.
5e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est affir- mative.
Ire. Prop. — Attachez donc une haute importance à ce. . . .
1 "^ Vous ( sous-entendu ), suj. — 2" Soyez, verbe. —
3" Attachant, att. 2e. Prop. — Que vos éléve=? aient une belle main.
lu Elèves, suj. — 2" Soient, verbe. — 3" Ayant, att.
6e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est néga- tive dans la première, et affirmative dans la seconde.
Ire. Prop. — Tous (les élèves) n'ont pas les mêmes dis- positions naturelles pour la calligraphie.
1° Elèves, suj. — 2" Sont, verbe. — 3° Ayant, att. 2e. Prop. — Mais en vous y appliquant, vous réussirez à donner à tous une écriture passable.
1" Vous, suj. — 2" (Serez, verbe. — 3^ Réussissant, att.
7e. Phrase. Elle renferme quatre propositions, dont la forme est affir- mative.
Ire. Prop. — Exigez pour cela.
l^ Vous, suj. s.-ent. — 2^ Soyez, verbe. — 3*^ Exigeant, att.
2e. Prop. — Que tous les devoirs soient bien écrits.
1*^ Devoirs, suj. — 2*^ Soient, verbe. — 3" Ecrits, att. 3e. Prop. — Si l'on vous eu présente de négligés, de préparés trop à la hâte.
1° On, suj. — 2o Est, verbe.- 3° Présentant, att.
ANALYSE LOGIQUE. 97
4e. Prof. — Faites le? reconirnencer.
1" Fous, suj. s. -eut. — 2" Soyez, verbe. — 3° Faisant, att.
8e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est né- gative.
Ire. Prop. — N'en imposez pas non plus de trop longs à ceux
1^ Vous, suj. s.-ent. — 2° Soyez, verbe. — 3° Imposant, att.
2e. Prop. — Dont la main n'est pas encore bien formée. 1° Main, suj.— 2'^ Est, verbe. — 3" Formée, att.
9e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est né- gative dans la première, et affirmative dans la seconde.
Ire. Prop. — Mais, pour les besoins ordinaires de la vie, il ne suffit pas d'apprendre aux enfants à bien écrire à main posée.
1'' Apprendre, suj.— 2*^ Est, yerhe.—^^ Suffisant, att. 2e. Prop. — Tenez surtout à leur donner une bonne ex- pédiée, ou écriture courante et pratique.
1" Vous, suj. s.-ent. — 2° Soyez, verbe. — 3° Tenant, att.
10e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, dont la forme est affir- mative dans la première, et négative dans la seconde.
Ire. Puop. — Les dictées peuvent contribuer beaucoup à ce résultat.
1" Dictées, suj. — 2° Sont, verbe. — 3° Pouvant, att.
2e. Prop. — Pourvu qu'elles ne soient pas trop rapides.
]" Elles, suj. — 2*^ Soient, verbe. — 3" Rapides, att.
11e. Phrase.
Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmutive.
1" Ecriture (s.-ent. avant anglaise) suj. — 2° Est, verbe. — 3" Ecriture (expnmé) att.
12e. Phrase.
Elle renferme deux propositions, d(jnt la lorme est affir- mative.
98 ANALYSE LOGIQUE.
Ire. Pnor. — Quant aux autrey, on ne s'en sert i^uère que pour les titres. Il faut analyser : On ne se sert guère des autres .... que pour les titres.
1« On, suj —2° Est, verbe.— 3« Se servant, att. 2e. Prop. — Telles que la ronde, la bâtarde, la gothique. Il fant analyser : Qui sont la ronde, la bâtarde, la gothique. 1" Qui, suj. — 2^ Sont, verbe. — 3" Ronde, bâtarde, gothique, att.
13e. Phrase.
Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.
l'^ Ecriture, suj. — 2° Est, verbe. — 2^ Anguleuse, att.
CHAPITRE II.
1*^ Reconnaître le nombre de propositions dans chaque phrase, dire sous quelle forme elles sont présentées, et nommer les trois termes essentiels de chaque proposition : le sujet, le verbe et Vattribut.
2° Dire si le sujet ef l'attribut sont simples ou composéSy et indiquer le complément de chacun de ces termes.
Remarques. — P Le sujet et l'attribut sont simples, lors- qu'ils sont l'un et l'autre exprimés par un seul mot, et composés, lorsqu'ils sont exprimés par plusieurs mots. 2° On appelle complément du sujet ou de l'attribut tous les mots qui ont quelque rapport avec l'un ou l'autre de ces deux termes. Ainsi le sujet et l'attribut sont dits complexes lorsqu'ils ont des compléments, et incomplexes s'ils n'en ont aucun.
Matière et Modèle cP analyse.
Ire. Phrase.
L'amour du travail, le goût de l'étude, sont les vrais biens, les richesses inaliénables de l'homme.
(Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.)
1*^ Amour et goût, suj. comp. 2 noms, compl. le 1er. ay. p. compl. du travail, le 2e. av. p. compl. de l'étude.
2"" Sont, verbe.
3° Biens et richesses, att. comp. 2 noms, compl. le 1er. ay. p. compl. vrais de l'homme, le 2e. ay. pour compl. ina- liénables de l'homme.
ANALYSE LOGIQUE. 99
2e. Phrase.
Faire du bien, entendre dire du mal de soi patiemment, ce sont là des vertus de sage.
(Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmatioe.)
l^ Faire et entendre, suj. comp. 2 inf. compl. le 1er. av. p. compl. du bien, le 2e. ay. p. compl. dire du mal de soi patiemment.
2"^ Sont, verbe.
.3" Vertus, att. simpl. 1 seul nom, compl. son compl. des {quelques) «le sage.
3e. Phrase.
Si la gloire et le mérite ne rendent pas heureux, ce qu'on appelle boidieur, mérite-til nos regrets ?
(Elle renferme trois propositions, dont la forme est négative dans la première, interrogative dans la seconde, et affirma- tive dans la troisième.
Ire. Prop. — Si la gloire et le mérite ne rendent pas heureux.
1'^ Gloire et mérite, suj. comp. 2 noms, incompl. sans compl.
2" Sont, verbe.
3*^ Rendant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. ne pas heureux.
2e. Prop.— ^Ce .... mérite-t-il nos regrets ?
1° Ce, suj. simpl. 1 seul pron. compl. son comjjl. la prop suiv. (1)
2" Est, rerbe.
3^ Méritant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. sou compl. nos regrets.
3e. Prop. — Qu'on appelle bonheur.
1° On, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 2"^ Est, verbe.
3*^ Appelant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son coinpl. que bonheur.
4e. Phrase.
Dans tous les âges de la vie, l'amour du travail, le goût de l'étude est un bien.
(1) Toute proposition qui commence par un pronom relatif, est complément do l'antécédent de ce pronom relatif.
100 ANALYSE LOGIQUE.
(Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.)
1'^ Amour et goût, suj. conip. 2 noms, compl. le 1er. ay. p. compl. du travail, le 2e. ay. p. conipl. de l'étude.
2^ Est, verbe (au sing. parce que les 2 suj. exp. la même idée.)
3° Valant (s.-ent.) att. aiinpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. un bien dans tous les âges de la vie.
5e. Phrase.
La raison et le sentiment se conseillent et se suppléent tour à tour.
(Elle renferme une seule proposition, dont la forme est affirmative.)
1° Raison et sentiment, suj, comp. 2 noms, incompl. sans compl.
2° Sont, verbe.
3'^ ^e conseillant et se suppléant, att. comp. 2 p. prés, compl. son compl. se tour à tour.
CHAPITRE III.
l'* Reconnaître le nombre de propositions dans chaque phrase, ainsi que le complément du sujet et celui de l'at- tribut.
2** Indiquer les subdivisions de chaque complément, et en nommer l'espèce.
Rkmauqte. — On distingue six espèces de compléments, savoir: le déterminatif, le qualificatif, Y adverbial, le direct, Vindirect et le circonstanciel.
Matière d'analyse,
La méthode de l'enseignement simultané-mutuel devrait être introduite dans toutes nos écoles, nonobstant les obstacles qu'elle rencontrerait dans le commencement, de la part de beaucoup de personnes, plutôt prévenues que mal disposées, et qui croient que les enfants perdent tout le temps qu'ils passent à enseigner comme moniteurs, et qu'ils n'ap- prennent rien quand ils sont sous l'enseignement de tout autre que du maître directement.
L. Grondin, Insp. d'écoles.
ANALYSE LOGIQUE. 101
Modèle d'analyse.
Ire. Prop. — La méthode simultané-mutuel devrait être (serait avantageusement) introduite dans toutes nos écoles, nonobstant les obstacles ....
l'* Méthode, suj. simpl. 1 seul nom, compl. son complé- ment simultané-mutuel (compl. qualificatif.)
2^ Serait, verbe.
3" Introduite, att. simpl. 1 seul p. passé compl. son compl. le reste de la prop. — Avantageusement, compl. adv. de introduite ; dans toutes nos écoles, compl. cire, de intro- duite ; nonobstant les obstacles, compl. cire, de introduite. Toutes et nos, sont compl. dét. de écoles.
2e. Prop. — Qu'elle rencontrerait dans le commencement, de la part de beaucoup de personnes, plutôt prévenues que mal disposées.
\^ Elle, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl.
2° Serait, verbe. '
3<^ Rencontrant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. le reste de la prop.. — Dans le commencement, compl. cire, de rencontrant ; de la part de beaucoup de personnes, compl. cire, de rencontrant ; plutôt, compl. adv. de pré- venues ; mal, compl. adv. de disposées ; prévenues et dis- posées, compl. quai, de personnes. 3e. Prop. — Et qui croient.
l'' Qui, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl.
2° Sont, verbe.
3" Croyant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. la prop. suiv. et la 6e. prop.
Cette proposition est elle-même compl. dét. de personnes. 4e. Proi'. — Que les enfants perdent tout le temps.
1^ Enfants, suj. simpl. 1 seul nom incompl. sans compl.
2*^ Sont, verbe.
3° Perdant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. dir. tout le temps 5 tout est compl. dét. de temps j temps a pour compl. dét. la prop. suivante.
5e. Phop. — Qu'ils passent à enseigner comme moniteurs.
1® Ils, suj. simpl. 1 seul pron. incompl sans compl.
2° Sont, verbe.
3" Passant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. que à enseigner comme moniteurs. — Que, compl. dir., à enseigner, compl. cire, comme moniteurs, compl. cire, tous trois de l'att. passant.
6e. Prop. — Et qu'ils n'apprennent rien.
102 ANALYSE LOGIQUE.
1*^ y/.s', suj. sinipl. 1 seul pron. inconipl. f-ans coiiipl.
2o Soîit, verbe.
30 Apprenant, att. siinpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. ne rien. — Ne, compl. adv., rien, compl. dir.
7e. Pkop. — Quand ils sont sous l'enseignement de tout autre que du maître directement.
lo Jls, suj. simpl. 1 seul jjron. incompl. sans compl.
2o tSont, verbe.
30 Placés, att. elliptique, simpl. 1 seul p. passé, compl. son compl. le reste de la proposition. — Sous l'enseignement, compl. cire. — de tout autre, compl. dét. de enseignement ; du maître, compl. dét. de enseignement ; directement, compl. adv. de placés.
CHAPITRE IV.
Reconnaître le nombre de propositions dans chaque phrase, et les analyser après avoir distingué les propositions prî«ci- pales, les propositions incidentes et les projjositions subor- données.
Matière d'analyse.
I. 1. Dans les localités où les instituteurs ont su profiter des avantages des conférences tenues à l'Ecole Normale- Laval, j'ai pu apprécier les efforts généreux et l'application sévère dont ils ont fait preuve, ainsi que les succès qu'ils ont obtenus dans leurs écoles mieux dirigées et de plus en plus améliorées. 2. Cet heureux résultat me fait regretter qu'un plus grand nombre d'instituteurs n'aient pas les moyens d'assister à ces réunions, où ils pourraient puiser de nou- velles connaissances et se créer une méthode judicieuse d'enseignement.
II. 3. En effet, nos instituteurs comprennent mieux que jamais combien il leur importe de se mettre à la hauteur de l'utile et noble mission qui leur est dévolue. 4. Pour les porter davantage à la bien remplir, je m'applique à leur faire apprécier la grande responsabilité dont ils se chargent en instruisant les élèves confiés à leurs soins, et leur rap- pelle l'honneur qui doit leur échoir, l'estime et l'application générales auxquelles ils doivent aspirer en faisant preuve de capacité et de mérite dans l'accomplissement de leurs devoirs.
III. 5. Les instituteurs ne sauraient donc trop s'appliquer à donner aux enfants des habitudes d'ordre, de soumission et de respect, à leur inculquer des principes de morale
ANALYSE LOGIQUE. 103
sociale et chrétienne, ce qu'il y a de plus pur en fait de moralité ne pouvant se puiser qu'à la source de la religion. 6. De là l'usage qu'ils doivent observer dans leurs écoles d'ouvrir et de terminer la classe par une prière, et de ne tolérer que des paroles encourageantes et polies. 7. '' On doit aux enfants un profond respect " a dit un ancien.
IV. 8. Cette tâche suppose un talent admirable et une patience constante dans celui qui sait s'en acquitter; et j'ai vu plusieurs instituteurs régner sur l'esprit et le cœur de leurs jeunes élèves, qu'ils savent former au bien, en leur inspirant avec amour l'idée de l'ordre et de l'application.
Dr. p. m. Bardy,
Insp. cf écoles. Modèle d'analyse. Ire. Phrase.
Dans les localités où les instituteurs ont su profiter des avantages des conférences tenues à l'Ecole Normale-Laval, j'ai pu apprécier les eflbrts généreux et l'application sévère dont ils ont fait preuve, ainsi que les succès qu'ils ont obte- nus dans leurs écoles, mieux dirigées et de plus en plus améliorées.
Elle renferme cinq propositions.
Ire. Prop. — Dans les localités .... j'ai pu apprécier les eftorts généreux et l'application sévère .... Princ. abs.
lo T pour je, suj. simpl. 1 seul pro. incomp. sans compl.
2o Ai été, verbe.
3° Pouvant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. le reste de la prop.
2e. Prop. — Où les instituteurs ont su profiter des avan- tages des conférences tenues à l'Ecole Normale-Laval. Inc. dét.
lo Instituteurs, suj. simpl. 1 seul nom, incompl. sans compl.
2o Ont été, verbe.
3" Sachant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. où et le reste de la prop.
3e. Prop. — Dont ils ont fait preuve. Jnc. dét.
lo Ils, suj. eimpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 2° Ont été, verbe.
3° Faisant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. preuve dont.
10
104 ANALYSE LOGIQUE.
4o. Paop. — Ainsi que (j'ai apprécié) les succès .... Sub. lo /' pour je, 8uj. elliptique, simpl. 1 seul pron. incompl. sans Coin pi. * 2o Ai été, verbe.
3*> Appréciant, att. simpl. 1 seul p. prés, coinpl. son conipl. les succès.
5e. Prop. — Qu'ils ont obtenus dans leurs écoles mieux dirigées et de plus en plus améliorées. Jnc. dét.
lo Ils, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 20 Ont été, verbe.
3*^ Obtenant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. que et le reste de la prop.
Matière d'analyse.
I. 1. Cette grande ligne bleue des Laurentides, qui borde l'borizon au nurd du St. Laurent, s'etl'range à mesure que nous en approchons, et ce n'est plus bientôt qu'un amas de montagnes et de rochers abrupt? précipités pêle-mêle. 2. Nous gravissons un chemin attaché aux tîancs de pics hérissés de rochers, qui, d'un côté, pèsent sur nos têtes pendant que de l'autre s'ouvre un ahime d'une insondable profondeur. 3. Bientôt nos chevaux ont besoin de prendre haleine, nous nous arrêtons sur un plateau élevé. 4. Du point où nous sommes, nous apercevons au bord d'un lac un moulin à scier le bois entouré de quelques maisons, qui nous font l'etfet, jjar leurs formes exiguës, d'oiseau de mer perchés sur des rochers et dormant au bord de l'eau.
IL 5. Nous traversons des montagnes et des vallées, puis des montagnes et des vallées encore, et cependant le spec- tacle change à chaque instant. 6. Le fond du tableau reste le même, mais les reliefs varient incessamment.
III. 7. Tout le versant méridional des Laurentides est habité en cet endroit. 8. Il y a des terres d'ouvertes jusque sur la crête des montagnes ; rien ne représente mieux la fécondité que ces montagnes et ces collines recouvertes de grasses moissons. 9. Sur tout le parcours de notre route, depuis St. Anibroise jusqu'à St. Alphonse Rodriguez, nous voyons les champs les plus feniles, des blés, des orges à pleine clôture. 10. Et cependant cette partie des Lauren- tides est bien plus âpre, plus escarpée que ne l'est le versant septentrional. 11. On doit en etiet remarquer le fait géné- ral que la plupart des montagnes ont une de leurs pentes très-escarpée et l'autre très-douce. 12. L'escarpement se manifeste, le plus souvent, au flanc qui regarde de grandes
ANALYSE LOGIQUE. 105
masses d'eau. 13. Les Alpes descendent plus rapidement du côté de l'Italie que du côté de la Suisse. 14. Les Pyré- nées sont plus roides du côté du sud que du côté du nord, le mont Liban borde la Méiliterranée par des falaises escar- pées. 15. Le voisinage du St. Laurent a dû influer de même sur la conformation des Laurentides. 16. Et de fait, j'ai pu constater moi-même que de la vallée de Mantawa, on n'aperçoit que des collines de quelques centaines de pieds qui s'etfacent de plus en plus à mesure qu'on se rapproche du nord. 17. La pente de ces collines est si douce qu'au lieu d'être un obstacle à la culture, elle en facilite au contraire les opérations, spécialement pour l'écoulement des eaux. 18. Quand le roc apparaît quelque part à nu et coupé à pic, le couronnement prend toujours^ la forme d'un plateau sur lequel croissent également des arbres de haute futaie.
A. Napoléon Montpetit.
Modèle d'analyse.
Ire. Phrase.
Cette grande ligne bleue des Laurentides, qui borde l'ho- rizon au nord du St. Laurent, s'etirange à mesure que noua en approchons, et ce n'est plus bientôt qu'un amas de mon- tagnes et de rochers abrupts précipités pêle-mêle. Elle renferme quatre propositions.
Ire. Prof. Cette grande ligne bleue des Laurentides .... s'effrange. Princ. abs.
\o Ligne, suj. simpl. 1 seul nom, compl. son compl. cette grande des Laurentides et la prop. suiv. 2o Est, verbe.
3o (»S') effrangeant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. s' pour se.
2e. Prop. — Qui borde l'horizon au nord du St. Laurent. Inc. expL.
lo Qui, SU), simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 2^^ Est, verbe
3° Bordant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. l'horizon au nord du St. Laurent.
3e. Prop. — A mesure que noua en approchons. Suh. lo Nous, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 2*' Sommes, verbe.
3" Approchant, att. simpl. I seul p. prés, compl. son compl. en.
106 ANALYSE LOGIQUE.
4c. Prop. — Et ce n'e.-Jt plus bientôt qu'un amas de mon- tagnes^ et de rochers abrupts précipités pêle-mêle. Princ. rel.
1" Ce, suj. .«impl. i seul prun. incompl. sans compl.
2° Est, verbe.
3° Amas, att. simpl. 1 seul nom, compl. son compl. ne plus bientôt que de montagnes et de rochers abrupts pré- cipités pêle-mêle.
Matière danalyse.
I. 1. J'ignore d'où vient le proverbe: '•' J'aimerais autant être chien (ie rêcollet." 2. S'il est néanmoins d'origine canadienne, je crois l'avoir trouvé. 3. Ce n'était pas une sinécure que les fonctions du chien de cette communauté, à Québec. 4. Ce n'est pas qu'il eût beaucoup à se plaindre de rôder jour et nuit dans le verger du couvent, pour ett'rayer les voleurs, d'aboyer aux espiègles gamins qui sonnaient cent fois par jour la cloche du parloir, au grand désespoir du pauvre portier: oh! non; ce n'était que le devoir d'un chien fidèle et de bonne maison, et il le remplissait sans murmurer; mais il cumulait avec ces deux fonctions celle de tourner la broche, dans la cuisine, deux fois par jour, souvent par une chaleur de 40 à 50 degrés de Réaumur.
II. 5. Mais, dit le lecteur, les chiens de votre temps étaient donc des prodiges d'intelligence?
III. 6. Ils n'en avaient pourtant guère plus que l'écureuil sortant de la vie peu civilisée des forêts et que l'on enferme dans une cage ronde de fil de fer, que le gentil animal se dépêche de faire tourner, pour en sortir au plus vite, quoi- qu'il ne soit pas plus avancé à la fin de la journée que le matin, croyant, néanmoins, avoir fait beaucoup de chemin. 7. Comprenez-vous maintenant ? 8. On entérinait le chien dans un rouleau semblable: le chien n'avait pas comme l'écureuil un lieu de retraite pour se reposer, il lui fallait courir sans cesse stimulé par la chaleur, par l'odeur des viandes et par l'espoir de la liberté. 9. La langue finissait par lui pendre de la longueur d'un demi-pied hors de la gueule ; n'importe, point de compassion pour la pauvre bête : — tourne, capuchon (nom obligé d'un chien de récollet) tourne, mon gars ; tu auras ton dîner quand tu l'auras gagné et de l'eau à discrétion.
IV. 10. Mais capuchon avait souvent la finesse de s'évader vers l'heure où sa présence aurait été le plus requise, soit en passant entre les jambes du portier, quand il ouvrait la porte du couvent, ou par la négligence du jardinier. 11. Il
ANALYSE LOGIQUE. 107
s'agissait alors de lui trouver un substitut, la chose n'était pas si ditiicile que l'on serait porté à le croire. 12. Un chien de grosseur convenable passait-il dans la rue, on l'atiriandait avec un morceau de viande, et une fois dans les limites du couvent, un bras nerveux l'empoignait par-dessus le cou, le poussait dans la cage et fermait le crochet 13. Le nouveau conscrit faisait des efforts désespérés pour respirer l'air pur de la liberté. 14. Le frère Anibroise criait en se pâmant d'aise: "hardiment, bourgeois! tu fais des mer- veilles ! tu auras un bon morceau de rôti pour récojiipense 1 " 15. C'était aussi quelquefois un petit iiarçon, passant avec son chien, qui consentait à le prêter pendant une couple d'heures mo3'ennant des fruits ou une beurrée de confitures. V. 16. Les récollets prisaient beaucoup les chiens d'au- trui; mais ceux-ci ne les aimaient guère, si l'on en peut juger par les écarts, les longs détours que la plupart faisaient en passant vis-à-vis du couvent, qu'ils regardaient d'un air inquiet, ou en aboyant avec fureur, s'ils apercevaient un capuchon : à ces signes on pouvait dire, sans se tromper, qu'ils avaient tourné la broche des bons frères. (Mémoires.)
Philippe A. De Gaspé.
Matière d^analyse. Ire. Phrase.
J'ignore d'où vient le proverbe : "J'aimerais autant être chien de récollet."
Elle renferme trois propositions.
Ire. Prop. — J'ignore .... Princ. abs.
l« Je, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans comol. 2° Suis, verbe.
3° Ignorant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl. son compl. la prop. suiv.
2e. Prop. — D'où vient le proverbe. Inc. dét.
lo Proverbe, suj. simpl. 1 seul nom, compl. son compl. la prop. suiv.
2o Est, verbe.
3'o Venant, att. simpl. 1 seul p. prés, compl, son compl. d'où.
3e. Prop. — J'aimerais autant être chien de récollet. Princ. rel.
lo Je, suj. simpl. 1 seul pron. incompl. sans compl. 2o Serais, verbe.
108 ANALYSE LOGIQUE.
30 Aimant, att.